Amy dans les combats de 1940
par Jean-Yves Bonnard
La reconversion de l'aérodrome civile
En 1936, Amy était le siège d'un terrain d'aviation civile établi par des habitants du secteur de Roye (Somme). L'aérodrome, doté d'une piste en herbe et de hangars, avait la particularité d'être entouré d'espaces totalement découverts.
Durant la Drôle de Guerre, l'armée y installe les infrastructures d'une base aérienne (accueil des unités, protection au sol et antiaérienne, service médical, gestion du personnel, service logistique, subsistance et météo) administrée par les Compagnies de l'Air 58/110, du 29 août au 3 octobre 1939, et 84/107, du 21 novembre 1939 au 17 mai 1940. Le terrain est le lieu de stationnement de Groupes de Bombardement : le GB II/34du 10 avril au 10 mai 1940, le GBII/54 du 10 au 13 mai 1940 puis le GBI/31, du 13 au 16 mai 1940.
Entre le 24 septembre et le 18 octobre 1939, le terrain d'Amy-Roye est aussi utilisé par la Royal Air Force avec le Squadron 57 équipé du bombardier léger rapide triplace Bristol Blenheim Mk IV. A la suite d'un bombardement allemand le 18 mai 1940, le terrain ne semble plus avoir été utilisé par l'aviation alliée.
La rupture de la ligne
L'offensive allemande sur la ligne Weygand, le 5 juin 1940, conduit l'état-major français à établir au sud de l'Avre une ligne tenue par la 29e DI avec en soutien la 47e DI. Le 109e RI, renforcé par un barrage antichar, est ainsi disposé entre Beuvraignes et Crapeausmesnil.
Le dispositif adopté fait du chemin Amy-Fresnières un enjeu stratégique pour le 2e bataillon du régiment. Amy subit plusieurs bombardements allemands le 6 juin 1940, notamment en soirée.
Le lendemain, 7 juin, les blindés, cavaliers et fantassins allemands débarqués en camions à l'ouest du village sont pris à partie par l'infanterie française. Les tirs vers Amy s'estompent lorsque la ligne Beuvraignes-Crapeaumensil tombe, dans la soirée.