Le préambule aux négociations Vers 15h30, la délégation française nommée par le général Weygand prend place dans la voiture à son tour. Elle reçoit le préambule des négociations lu en allemand par Keitel et traduit par l’interprète Paul-Otto Schmidt :
« Le 3 septembre 1939, vingt-cinq ans après l’ouverture des hostilités de la guerre mondiale, la France et l’Angleterre ont, de nouveau et sans le moindre motif, déclaré la guerre à l’Allemagne. Or les armes viennent de prononcer leur verdict. La France est vaincue. Le gouvernement français a prié le gouvernement allemand de lui faire connaître les conditions de son armistice.
C’est dans le même wagon que commença le calvaire du peuple allemand.
Si, pour la remise de ces conditions, la forêt de Compiègne a été choisie, cela s’explique par la volonté d’effacer, une fois pour toutes, par un acte de justice réparatrice, un souvenir qui ne fut pas pour la France, une page glorieuse de son Histoire et qui fut ressenti par le peuple allemand comme la honte la plus profonde de tous les temps.
La France est vaincue. Le but de l’Allemagne est d’empêcher une reprise des hostilités, d’offrir aux armées du Reich toute sécurité pour poursuivre la guerre contre l’Angleterre… ».
A la fin de cette lecture, Hitler, qui n'a pas dit un mot, se lève, salue l'ensemble des représentants. Le texte du préambule est alors distribué et le chancelier quitte les lieux avec la délégation allemande, au son du Deutschland über alles joué par la fanfare. Dans la voiture-restaurant, la délégation française est au garde-à-vous durant l'hymne allemand, puis, abasourdi, commence ses travaux.
Le chancelier est alors conduit à Compiègne dans l’hôtel particulier qu’avait réquisitionné le général Blaskowitz, gouverneur militaire du nord de la France. Il regagne la Belgique vers 20 heures après avoir visité Urcel, où il examine un char B1, et la cathédrale de Laon.