Les derniers feux Alors que sur terre les Allemands avancent rapidement, Noyon est occupée dès le 7 juin puis Compiègne le 9 juin, les villes de l’Oise subissent des bombardements. Les forces aériennes françaises ne réussissent pas à endiguer le flot quotidien des raids ennemis. L’aérodrome de Gouvieux-Chantilly est bombardé les 5 et 6 juin, entraînant le départ du G.C. I/1. vers Chavenay-Villepreux.
Un ultime combat se déroule ce 6 juin dans le ciel de l’Oise, réunissant des patrouilles des groupes G.C. I/3, G .C. II/7 et G.C. III/7, (groupes non basés dans le département). Ils se retrouvent face à une douzaine de Messerschmitt 109. Le combat est engagé rapidement au-dessus de Breteuil puis de Saint-Just-en-Chaussée. Les pilotes français ont du mal à communiquer via leur radio, une panne malheureusement récurrente pour les avions français. Les Messerschmitt, plus maniables, plus rapides, surpassent les Morane 406 et les Dewoitine 520 engagés dans ce combat. Le courage des pilotes ne suffit pas. Au cours de ce combat, le commandant Maurice Arnoux du G.C. III/7, vétéran de 44 ans et « as » de la chasse, est abattu et s’écrase à Pronleroy.
Le ciel de l’Oise s’est vidé de ses dernières cocardes françaises. Beauvais est très sévèrement bombardée le 9 juin. Les troupes françaises traversent, au sud du département, l’Oise et la Nonette. La route vers Paris est ouverte pour l’armée allemande.
Entre le 16 mai et le 8 juin 1940, 71 appareils français et 57 allemands se sont écrasés dans le département de l’Oise. Ces chiffres suffisent à prouver qu’il y a bien eu des affrontements acharnés dans notre ciel. Quelles déceptions pour nos pilotes de devoir se replier ensuite d’aérodrome en aérodrome ! Conscients de leur valeur et ayant manifesté un courage sans faille, ils avaient l’amer sentiment d’avoir été surclassés uniquement d’un point de vue technique et d’avoir été engagés dans de mauvaises conditions face à un ennemi omniprésent.
Sources :
Frédéric Gondron, Un aérodrome peu connu « Les Aigles » - août 1939 – juin 1940, Société Historique de Gouvieux, 2000
Paul Martin, Invisibles vainqueurs : « Exploits et Sacrifice de l'Armée de L'air en 1939-1940 », Yves Michelet éditeur, 1990.
Marcel Mavré, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, 500 avions tombés en mission de combat sur le territoire du département, Editions Delattre, 2006.
Marc Pilot, L’activité aérienne dans l’Oise pendant la Seconde Guerre mondiale, in Journées d’études « l’Oise dans la Seconde Guerre mondiale, Bilan et perspectives de la recherche », ADO, 2007.
As de la Grande Guerre, le commandant Maurice Arnoux est tué au cours d'un combat aérien au-dessus d'Angivilliers le 6 juin 1940.
Chasseur allemand Messerschmidt Bf 109E du III/JG53 lors de la Bataille de France en repos. Il est piloté par le sergent Hans-Georg "HG" Schulte, de la 7e escadrille.