1940-Breteuil

Breteuil, 25-26 mai 1940
une ville en feu
par Jean-Yves Bonnard

Carrefour de communication, Breteuil, forte de 2 359 habitants à la veille de la guerre, est constituée d'un bâti ancien où les maisons à pan de bois dominent. La ville devient un enjeu stratégique lorsque le général Frère, commandant la 7e Armée depuis le 17 mai 1940, installe son état-major à l'Hôtel de France, lui permettant de diriger les combats dans le secteur d'Amiens et d'Abbeville où une tête de pont allemande s'est constituée.
Deux jours plus tard, le 19 mai, jour des premières communions, la ville subit son premier bombardement qui se poursuit le lendemain, tuant trois  personnes rue Raoul Levavasseur. Le PC du général Frère est alors déplacé à Auneuil, au sud de Beauvais tandis que les premiers habitants prennent la route de l'exode.
Le 25 mai, plusieurs escadrilles allemandes survolent le centre-ville, larguant leurs bombes et tirant des balles incendiaires notamment place de Verdun. Une cinquantaine de maisons sont détruites rue de la République, une centaine d'autres rue Adrien Maître et rue Raoul Levavasseur par propagation du feu. Le lendemain, 26 mai, l'incendie commencé la veille reprend de la vigueur et consume l'église et environ 300 maisons du centre-ville.
Le 31 mai, la 7e Armée reçoit l'appui sur son flanc gauche de la 10e Armée nouvellement constituée afin de soutenir la défense de la ligne Somme-Aisne.
L'offensive allemande sur la ligne Weygand, le 5 juin, appuyée par une forte artillerie et par l'aviation, provoque une percée puis la dislocation de la 10e Armée française.
Placé dans le secteur de combat de la 4e Division d'Infanterie Coloniale, Breteuil connait alors un nouveau bombardement, le 7 juin après-midi, provoquant des ravages rue de Beauvais et rue des Ecoles. Au cours de cette journée, le maire, M. Huchez, et le lieutenant de pompiers Desquesne sont blessés ; à leurs côtés, M. Scaetjens est mort. Le lendemain, 8 juin, la ville où se cachent une trentaine d'habitants, tombe aux mains allemandes

Sur 850 immeubles que comptait Breteuil en 1940, 475 sont détruits et 95 endommagés. Tous les bâtiments publics sont au sol hormis l'hôtel de ville, l'hospice et la gendarmerie. Commença alors le déblaiement et le nivellement des ruines puis la construction de baraquements. Les travaux de reconstruction ne commencent qu'en 1947 en suivant le plan de reconstruction et d'aménagement dessiné en 1941 par Georges Noël, architecte et
urbaniste. Les habitants endureront aussi les conditions d'occupation qui ont pu conduire à des extrémités.
Incendie de Breteuil,
tableau dans l'hôtel de ville
Entrée des Allemands dans Breteuil
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