RAFFOUX André
Résistant Libé-Nord
Déporté n°41950
par Jean-Pierre Besse
André Paul Alexis Raffoux est né le 24 juillet 1908 à Moliens (Oise). Instituteur et secrétaire de mairie, il fait toute sa carrière d’enseignant dans l’Oise. A Marissel en 1930, à Flavacourt de 1931 à 1935, puis à Laberlière de 1935 à 1943.
Mobilisé en septembre 1939, André Raffoux est fait prisonnier en 1940. Il s’évade et est démobilisé rapidement. Il reprend son poste d’instituteur et de secrétaire de mairie à Laberlière dès octobre 1940.
Il procure des faux papiers aux jeunes réfractaires au STO, ainsi que des cartes d’alimentation, et les place le plus souvent dans des fermes de la région. André Raffoux transmet également des renseignements sur les activités des Allemands (notamment au terrain d’aviation de Beuvraignes, Somme).
Il est arrêté dans sa classe à Laberlière, le 26 novembre 1943, par la Gestapo (deux Français, dont un nommé Paisan et un officier allemand). L’arrestation est suivie d’une perquisition.
Incarcéré à la maison d’arrêt de Compiègne pendant deux à trois mois, André Raffoux est torturé trois jours, sans manger ni boire. Il rédige lui-même le procès-verbal de son interrogatoire. Transféré au camp de Royallieu, où il reste trois jours, déporté à Buchenwald par le convoi du 22 janvier 1944, matricule 41 950, il est transféré à Mauthausen au bout de deux mois. Il y séjourne jusqu’à la libération du camp, en mai 1945, travaillant dans les usines souterraines (notamment à la fabrication de Messerschmitt), à Gusen II.
André Raffoux est rapatrié par avion au terrain du Tillé, près de Beauvais, en mai 1945. Sa famille le récupère, en habit de bagnard et dans un état de santé à l’extrême limite de l’épuisement, à la caserne de Compiègne le 19 mai 1945. Il ne pèse plus que quarante kilogrammes, ses cheveux sont blancs, il marche appuyé sur deux cannes.
Le 1er octobre 1945, quatre mois après son retour, il reprend néanmoins le travail comme directeur d’école à Margny-les-Compiègne, malgré des malaises (chutes de tension). En 1950, il est nommé instituteur à Boran, où il exerce aussi la charge de secrétaire de mairie. Au mois de mars 1957, André Raffoux se suicide, sans que personne n'ait prévu son geste. Il n’a pas laissé d’explication. Il laisse deux enfants. André Raffoux est titulaire de la médaille de la Résistance et de la carte de combattant volontaire de la Résistance.
Sources :
Archives de la famille Raffoux, renseignements et documents fournis par les fils d'André Raffoux.