JOHANNES Paul alias Jansen
Résistant du réseau SSMF-TR
Déporté n°39691
par Jean-Yves Bonnard
Né le 14 juillet 1899 à Distroff (Moselle), commune annexéee alors à l'Empire allemand. fils de Jacques Johannès, propriétaire de l'usine de chaux de Distroff et d'Elisabeth Dumont, il sert dans l'armée allemande durant la Première Guerre mondiale. Attaché à la République française, il devient secrétaire-trésorier de l'Union Nationale des Combattants de la Moselle (UNC) dans les années 30. Marié en avril 1924 à Gabrielle Hourte, fille d'un banquier de Thionville, il est le père d'un fils, Jean-Jacques né en janvier 1925. Son épouse étant décédée le 6 janvier 1927, il se remarie avec Marie-Thérèse Bosment, de Hayange dont il aura deux enfants. Il exerce alors la profession de directeur de l'usine de Chaux, à la succession de son père. Il devient par la suite directeur de la cimenterie de Mondelange, commune où il s'installe.
A la déclaration de guerre, il est rappelé sous les drapeaux et sert au 5e Bureau de l'Etat-major de l'Armée avec le grade de capitaine.
Sa famille est évacuée dans les Vosges, dans la région de Neufchâteau. L'armistice signé, il est affecté à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) tandis que sa famille rentre à Mondelange (juillet 1940).
Paul Johannès si'installe boulevard Joseph-Girod. Il entre en Résistance au sein du réseau Service de Sécurité Militaire Français - Travaux Ruraux (SSMF/TR), organe de contre-espionnage dirigé depuis Londres et Alger par le colonel Paul Paillole. Il devient chef du Poste 113 de Clermont-Ferrrand en 1942 et établit des liaisons entre le général Georges et l'Angleterre. Parmi ses hommes figure Jules Goigoux.
Tandis que son fils aîné le rejoint et entre dans les services spéciaux à ses côtés, son épouse restée domiciliée à Mondelange est évacuée en Pologne avec ses deux enfants. Rapatriée grâce à l'intervention de son frère et de sa soeur, elle revient en Moselle et entame une procédure pour rejoindre son mari. Expulsée de Moselle avec ses parents en avril 1943, elle s'installe en Auvergne chez son oncle et sa tante. Ces deux derniers, installés à Murols, participent aux émissions clandestines dans le réseau de Résistance du Poste 113.
Dénoncé, le réseau est démantelé en juin et juillet 1943. Paul Johannès, son fils Jean-Jacques, sa tante Eugénie Claudel et sa belle-soeur Madeleine Bosment sont arrêtés, emprisonnés et déportés.
Paul Johannès est arrêté le 5 juin 1943, d'abord interné au camp de Royallieu puis déporté au départ de Compiègne à destination de Buchenwald le 17 janvier 1944. Transféré au KL Mittelbau le 29 octobre 1944, puis à Bergen Belsen, il est libéré le 13 avril 1945.
Son fils décède en déportation.
Le 11 novembre 2019, la place de l'Eglise de Distroff est renommée Place Paul et Jean-Jacques Johannès.
Sources
site https://marques-ordinaires.fr/histoires-familiales/hommage-a-paul-et-jean-jacques-johannes/
La voix du Combattant, n°797, numéro du 10/11/1934 de l'Union nationale des combattants (Paris). Lire en ligne (Gallica) : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62688774
Actes d’Etat-Civil de Paul JOHANNES (communes de Distroff, Thionville, Hayange) : Archives Départementales de la Moselle
AD63 – Clermont-Ferrand, Murol. 1943, juin : arrestations et déportations. 1945 908 W 161
Fondation pour la mémoire de la déportation/Livre Mémorial – Lire en ligne : http://www.bddm.org/liv/index_liv.php
AD57 – 1001W193/2 Dossier de combattant de Paul JOHANNES