1944-04-06

DÉPORTÉS DU CONVOI DU 6 AVRIL 1944 AU DÉPART DE COMPIÈGNE


ANDRIEUX Raymond Joseph

Résistant Front National

Déporté n°68167

par Jean-Yves Bonnard, mise à jour le 12 septembre 2024


Né le 13 avril 1907 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), il est le fils de François-Joseph Alphonse Andrieux (1880-1921) et de Marie Valentine Têtu (1882-1963), tous deux d'origine normande venus s'installer en région parisienne en 1906.

Son père travaille comme ouvrier des chemins de fer et sa mère exerce la profession de nourrice de l'enfant du directeur de la Compagnie du Nord.


A L'Hôtel de l'Oise

En 1921, la famille s'installe dans le quartier du Moulin-Neuf, à Chambly. Au dédès du père, peu après l'arrivée dans la cité cheminote, sa mère élève seule les cinq garçons et les trois filles.

Troisième enfant de la fratrie, Raymond Andrieux devient ajusteur à Chambly, pour la Compagnie du Nord.

Il épouse à 19 ans, le 19 février 1927 Marie-Eugénie Spilers, un an plus jeune que lui. Elle lui donnera quatre enfants : Raymonde (1927), un garçon qui ne vivra que quelques mois, Jean-Claude (1935) et Jackie (1937).

En 1938, le couple achête L'Hôtel de l'Oise, un café-restaurant situé face à la mairie de Chambly. Ils y organisent tous les dimanches des bals dans une salle à l'arrière, avec leur orchestre. Raymond Andrieux joue de la batterie, son épouse du Banjo, puis viendra Roger, son jeune frère, qui jouera de l'accordéon. Sa mère Sidonie et Liliane aident à la tenue de l'établissement.

Sous l'occupation

En 1940, la famille évacue Chambly pour Paris. Resté dans son restaurant, Raymond Andrieux est arrêté par les Allemands et emmené jusque sur la Loire. Il parvient à s'évader et rentre à son domicile.

En 1942, il est arrêté une première fois pour ne pas avoir respecté le couvre-feu. Il passe une nuit en celluele au château de Chambly converti en casernement allemand. II est arrêté une deuxième fois peu après pour s'être opposé à l'arrestation d'un de ses locataires par deux gendarmes de Neuilly-en-Thelle. Condamné à trois mois de prison ferme et 120 F d'amende pour outrages à gendarmes, il est emprisonné à la maison d'arrêt de Senlis. Il est libéré le 8 septembre 1942.


L'arrestation du 20 février 1944

Le 20 février 1944, le café restaurant est cerné par les Allemands venus en camions. Ils contrôlent les clients et les fouillent. Les deux plus jeunes enfants de la famille, Jean-Claude et Jackie, sont confiés par les Allemands à un couple présent sur place. Ils seront par la suite hébergés chez leur grand-mère paternelle.

Raymond Andrieux et sa famille est arrêté. 

Son épouse, Marie Eugénie Spilers (Paillard, 1908 - Argenteuil, 2002), est arrêtée en même temps que lui et déportée à Ravensburck.

Sa fille Raymonde est arrêtée aussi le 20 février 1944 et est déportée à Ravensbrück le 18 avvril 1944. Elle est libérée le 5 mai 1945 et revient en France.

Sa belle-mère, Marie Sidonie Spilers est arrêtée avec eux et décède en déportation à Ravensbrück le 13 février 1945.

La déportation

Raymond Andrieux est déporté le 6 avril 1944 au départ de Compiègne à destination de Mauthausen. Affecté au camp central, il est envoyé en kommando de travail comme technicien sur le chantier de Grusen I pour aménager une usine souterraine d'armements. Libéré, il est rapatrié en mai 1945 mais décède des suites de sa déportation le 6 novembre 1945 à l'âge de 45 ans.

Le corps de Raymond Andrieux repose dans le cimetière de Chambly. Son nom figure sur le monument commémoratif des Résistants de Chambly, sur les plaques commémoratives de l'Eglise Notre-Dame de Chambly et sur le monument aux morts de la commune. 

Son appartenance à la Résistance sera attestée après-guerre par Kléber Dauchel, responsable du détachement Patrie. 

Le 31 juillet 1963, Pierre Messmer lui décerne la médaille de la Résistance et la Croix de guerre avec palme à titre posthume: "Magnifique patriote. Arrêté pour faits de Résistance le 20 février 1944. A été interné jusqu'au 4 avril 1944. déporté le 5 avril 1944 dans un camp de concentration d'où il a été libéré le 9 juin 1945. Est décédé des suites de sa déportation le 6 novembre 1945".

Ses deux fils Jean-Claude et Jackie seront adoptés par la Nation comme pupilles en 1952.


Sources

FMD - Archives familales Spilers-Lemor et Andrieux. Nos remerciements à David Herbillion, Virginie Fontaine et Jean-Claude Andrieux pour son témoignage écrit.


BIONDI Jean alias "Léon Parent", "Jacques Batelier"

Résistant Libé-Nord et du réseau Brutus

déporté n°61964

par Jean-Pierre Besse


Né à Sari d’Orcino le 9 mai 1900, Jean Biondi fait ses études secondaires au collège d’Ajaccio puis ses études supérieures à la Sorbonne. Professeur au lycée Condorcet à Paris, il milite à la SFIO dès l’âge de vingt-cinq ans et adhère en 1930 à la section de Creil. Après la mort de Jules Uhry, en février 1936, il devient député et maire de Creil. 

Franc-maçon, il appartient à la loge "Liberté" à Creil.

Le 10 juillet 1940, il est un des 80 parlementaires qui refusent de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain à Vichy. Déchu de son mandat de maire en avril 1941, il entre très vite dans la Résistance. Il participe à la création du CAS et s'occupe de la confection des tracts et du journal Socialisme et Liberté.

 Arrêté une première fois le 12 septembre 1942, il est relâché peu après. Il participe aussi à la création de Libé-Nord et entre dans l'illégalité, en mars 1943. Il s'affilie alors au réseau Liberté. Sous le pseudonyme de "Léon Parent" ou de "Jacques Batelier", Jean Biondi recrute Marcel Mérigonde, Marcel Philippe, André Caron, Espérance Maillard, Georges Blin et Gabriel Havez et devient chef de secteur chargé de l'organisation dans quinze départements du Nord-Est, avant de prendre la direction de la zone occupée. Il est aussi membre du réseau Brutus.

Selon Daniel Mayer, Jean Biondi est "la cheville ouvrière de la SFIO " (Section française de l’Internationale ouvrière) dans la France de l’Est. Ce dernier a raconté l’arrestation de Jean Biondi : " Dès le 13 janvier 1944, des arrestations massives décapitaient le parti clandestin. Nous avions ce jour-là une réunion clandestine dans le local d’une imprimerie appartenant à un camarade du 10ème arrondissement, rue de l’hôpital Saint-Louis… Justement, Jean Biondi, député-maire de Creil, l’un des 80 est là… Il fait la liaison entre l’organisme central et ces départements. Il est normal qu’il soit l’un des premiers. Je vais à lui. Ma femme me serre le bras… Effectivement, la raison revenue, je m’aperçois qu’il baisse obstinément le regard. Il ne veut pas croiser le nôtre. Tout est désormais clair ; il est arrêté et sert d’appât… Notre camarade impassible d’apparence, continue à regarder le trottoir… " 

Après un séjour à Fresnes puis à Royallieu, Jean Biondi est déporté par le convoi du 6 avril 1944 au départ de Compiègne à Mauthausen. Il y est interné du 9 avril au 24 juillet 1944, avant de passer dix mois au camp d’Ebensee.

De retour en France le 25 mai 1945, il est réélu maire de Creil, député de l’Oise et devient par la suite secrétaire d’Etat. Il meurt dans un accident de la route à Groslay le 10 novembre 1950.


Sources :

Le Cri populaire de l'Oise, 1930-1939, quotidien - Le Socialiste de l'Oise, 1944-1946, quotidien - Le Réveil de l'Oise, 1946-1949, quotidien - Mayer Daniel, Les socialistes dans la Résistance, Paris, PUF - Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, tome 19-tome 26, Editions ouvrières, 1984-1986 .


CHASSAGNE Antoine

déporté n°62137

par Jean-Yves Bonnard


Né le 19 mai 1898 à Clermont (Oise), il  est détenu au camp de Royallieu. Il est déporté au départ de Compiègne le 6 avril 1944 à destination de Mauthausen. Il décède en déportation le 31 mai 1944. Il reçoit la mention Mort en déportation.


Sources:

FMD.


DESCAMPS Raymond

déporté n°62267

par Jean-Yves Bonnard


Né le 6 mars 1922 à Formerie (Oise), il est détenu au camp de Royallieu. Il est déporté au départ de Compiègne le 6 avril 1944 à destination de Mauthausen. Il décède en déportation à Melk 29 août  1944. Il reçoit la mention Mort en déportation.


Sources:

FMD.


FRECHU Gérard Marie Raoul

déporté n°62330

par Jean-Yves Bonnard


Né le 31 octobre 1924 à Beauvais (Oise), cet aide-metteur en scène de cinéma à Paris est réfugié à Marmande.

Arrêté, il est détenu au camp de Royallieu. Il est déporté au départ de Compiègne le 6 avril 1944 à destination de Mauthausen. Il travaille dans le kommando de Melk, puis à Ebensee. Il décède en déportation à Mauthausen le 23 mai 1945, avant son rapatriement. Il reçoit la mention Mort en déportation.

Son nom figure sur le monument aux morts de Marmande et sur les plaques commémoratives de l'église Notre-Dame ainsi que sur le monument commémoratif départemental de Lacapelle-Biron.


Sources:

FMD - Genweb.


MAILLY Jules

résistant du réseau Agir

déporté n°62738

par Jean-Yves Bonnard


Né le 9 mars 1900 à Pontarmé (Oise), il est le fils de Georges Ernest Mailly et de Julienne Louise Eugénie Joly. Marié en premières noces le 9 juin 1923 à Luzarches avec Henriette Jeanne Laurain, il épouse en secondes noces Rose Emilienne Gagneux à creil le 24 décembre 1929.

Commis de 1ère classe au service de l'exploitation de la SNCF en gare du Bourget, il est noté secrétaire général du syndicat du Bourget en 1940.

Entré en résistance dans le réseau Agir, ce lieutenant est chargé dee missions de renseignement militaire.

Jules Mailly est arrêté le 5 févrrier 1944. et est détenu au camp de Royallieu. Il est déporté au départ de Compiègne le 6 avril 1944 à destination de Mauthausen. Affecté au kommando de Melk le 24 avril 1944, il travaille à la construcctin d'une usine souterraine de roulements à billes pour la firme Stey, Daimler et Puch (projet Quartz). Il est ensuite envoyé au camp central le 10 mai 1944.

Il y décède le 31 mai 1945 ou le 1er juin 1945.

Son nom figure sur les plaques commémoratives de Paris (10e), de Drancy (en hommage aux FFI-FTP), sur les stèles commémoratives de Paris (12e), de la SNCF au triage du Bourget et de Drancy.

Il reçoit la mention Mort en déportation.


Sources:

FMD - Genweb.


MAITRE Paul alias Valentin, Gervais et Gildas

Résistant du réseau Libé-Nord

Déporté n°62740


Né le 5 juillet 1920 à Rennes (Ille-et-Vilaine), ce contrôleur à la SNCF entre dans la Résistance au sein de Libé-Nord le 14 février 1943. Agent de liaison de la délégation générale en France du général de Gaulle, il est arrêté à Paris, où il habite boulevard Edgard Quinet, par le SD le 30 décembre 1943. Interné à Fresnes, il est transféré au camp de Royallieu. Déporté depuis Compiègne par le convoi du 6 avril 1944 à destination de Mauthausen, il transite par Melk puis Ebensee. Il y est libéré le 6 mai 1945.


PARA Maurice dit Michel Brassard

déporté n°62027


Né le 22 février 1922 à Saint-Martin d'Upaix, de nationalité française,  il est déporté au départ de Compiègne par le train du 6 avril 1944 à destinationde Mauthausen. Il est libéré le 5 mai 1945.


PATOUT Ernest

résistant Tell Bukmaster

déporté n°62926

par Jean-Yves Bonnard


Né le 27 juin 1894 à Clermont (Oise), fils de Julien Patout (1849-1929) et de Maria Angelina Delangle (1860-1959), il est mobilisé durant la Première Guerre mondiale au 14e régiment de Hussards. Boucher Chevalin, il épouse Marie-Thérèse Lebled (1900-1983) le 12 mai 1921 à Paris dont il aura un fils, Georges. 

Domicilié 28 rue des Etats-Généraux à Saint-Quentin (Aisne), il entre dans le réseau de résistance Tell Buckmaster et a le grade de sous-lieutenant. Il est arrêté à son domicile le 19 janvier 1944. Détenu au camp de Royallieu, il est déporté au départ de Compiègne le 6 avril 1944 à destination de Mauthausen. Affecté au kommando de Melk puis Ebensee dans le cadre du projet "Zement" (création de tunnels pour la fabrication industrielle d'essence synthétique et d'armes secrètes). Il est libéré le 6 mai 1945 et revient en France. 

Il élit domicile à Saintes puis à Saint-Georges de Didonne. 

Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 13 juillet 1961, il est nommé officier par décret du 16 novembre 1964. Il est aussi détenteur de la Croix du combattant volontaire, de la Croix de guerre 1939-1945 et de la médaille de la Résistance.

Il décède le 28 mars 1974 à Royan (Charente-Maritime).


Sources:

FMD - Genweb - base Léonore.

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