DELNEF Roland alias Joseph , Jo, Testard
Résistant AS, OCM, BOA
Déporté n°31569
par Jean-Pierre Besse
Né à Lassigny le 18 novembre 1909, Roland Delnef devient professeur de mathématiques à l’Ecole nationale professionnelle de garçons de Creil.
Lieutenant de réserve dans les troupes coloniales, il est mobilisé en 1938, au 23e RIC et, en 1939, au 6e RIC. Blessé à Sivry-en-Argonne le 20 juin 1940, il est évacué sur Lyon puis sur Vichy et Foix. Il rejoint la zone occupée en octobre 1940. Démobilisé en novembre, il reprend son poste à Creil.
En décembre 1940 à Paris, son colonel, le colonel Lelong, lui annonce qu’il veut gagner Londres et l’invite à l’accompagner.
Avant de quitter la France en janvier 1941, il met Roland Delnef en contact avec le colonel O’Neill, puis le colonel Heurteaux qui est en train d’organiser ce qui deviendra l’OCM.
Roland Delnef fait part de cette rencontre à son collègue, Marcel Sailly. Les deux hommes mettent sur pied une première organisation. Marcel Sailly est chargé des liaisons avec Paris, alors que Roland Delnef prend des contacts sur le terrain. Il recrute des hommes de confiance et contrôle les petits groupes autonomes qui se multipliaient alors.
En juin 1942, il échappe à l’arrestation. Roland Delnef est, par ailleurs, en contact avec des réseaux du SOE. En mars 1943, il rencontre, par l'intermédiaire de O'Neill, Michel Picard qui le nomme responsable du BOA dans le département. Il reçoit en mai à Lhéraule (terrain "Balance") et en juin à Fontaine-Chaâlis (terrain "Navet"), les premiers parachutages.
A la suite du démantèlement du réseau Darling, avec qui il est en contact, il entre dans la clandestinité et met sa famille à l’abri dans le Nord.
Nommé chef départemental de l'Armée secrète, en août 1943, puis chef régional de l'OCM après l'arrestation de Marcel Sailly,
Roland Delnef est arrêté place du Châtelet à Paris, le 18 janvier 1944, sous le nom de "Morel", par la Gestapo. Son agent de liaison, Jacques Hérouard, étudiant réfractaire au STO, est arrêté en même temps que lui. Interrogé avenue Foch, Roland Delnef est transféré à Saint-Quentin, à Bruxelles et à Compiègne, puis à nouveau à Saint-Quentin et Royallieu.
Il est déporté à Buchenwald au départ de Compiègne le 21 mai 1944, puis à Neuengamme, Mauthausen et Orianenbourg. Il est libéré par les Anglais sur la route d’Hambourg, le 12 mai 1945.
Rentré en France, il part en Allemagne de 1945 à 1955, en Algérie de 1955 à 1962, puis au Niger. En congé spécial à partir de 1968, Roland Delnef est mort à Paris, le 14 février 1990.
Sources :
AN, 72 AJ 67 - AD Oise, 41 J, fonds Xavier Leprêtre - Leprêtre Xavier, Même au péril de la liberté... Senlis, Chantilly... 1940-1944, 2 tomes, Nyon, auteur, 1992, 142 et 222 - Leprêtre Xavier, De la Résistance à la Déportation, Compiègne-Royallieu 1940-1944, Compiègne, auteur, 1994, 222 - Pichard Michel, L'espoir des ténèbres, parachutages sous l'Occupation, Vesoul, Erti, 1990, 358p (plus annexes et photographies) .