1944-05-21

DÉPORTES DU CONVOI DU 21 MAI 1944 AU DÉPART DE COMPIÈGNE


BAILHOUX Jean Paul Kléber

Résistant du Ceux de la Résistance et réseau Manipule

Déporté n°30307

par Jean-Yves Bonnard


Né le 18 écembre 1916 au Vivray, à Liancourt-Saint-Pierre (Oise), il est le fils du cultivateur Stanislas Désiré Bailhoux et de Jeanne Lucie Mautemps.

Il demeure à Conflans-Sainte-Honorine.

Aviateur des FFL, il est abattu en 1943. Passé à la Résistance, il est noté agent de renseignement et action ,  il appartient à l'Armée Secrète puis au réseau Ceux de la Résistance et du réseau Manipule. Il est arrêté et détenu au camp de Royallieu-Compiègne. Déporté par le convoi du 21 mai 1944 à destination de Neuegamme, il est transféré au stalag X-B de Sandbostel aménagé en hôpital par la Croix Rouge depuis mars 1945. Il décède peu après sa libération le 20 juin 1945 à Bassum.

Son nom figure sur le monument aux morts de Liancourt-Saint-Pierre.


Source

FMD


BELLEIL Robert Jean François alias "Emile", "Raoul", "Lucien"

Résistant au BOA

Déporté n°31561

par Jean-Pierre Besse et Jean-Yves Bonnard


Robert Belleil est né le 27 janvier 1906 à Nantes (Loire Inférieure). Après de brillantes études, il est admis au concours d’entrée à l’Ecole navale et opte pour l’Aéronavale. 

Il fait l'école des élèves aspirants de réserve à Brest en 1926-1927, l'école du personnel volant à Hourtin en 1927 et entre au Cnetre principal d'hydravions au Centre d'aviation maritime de Lorient.

Rendu à la vie civile avec le grade d’enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve, il entre bientôt dans l’administration en qualité d’inspecteur des Poids et Mesures. En 1938, il est nommé à Beauvais.


La Bataille de France

En 1939 à la mobilisation générale, il rejoint son poste à l’Entrepôt Général de l'Aéronautique Maritime (EGAM) d’Orly qui est, à cette époque, une importante base navale près de Paris. En mai 1940, après une série de bombardements intenses, il suit la base qui se replie sur Rochefort. C’est là qu’il est fait prisonnier. Il est démobilisé quelques mois plus tard.


Dans la Résistance

Mais Robert Belleil n’est pas de ceux qui se considèrent comme définitivement battus. Dès son retour à Beauvais, il prend contact avec les premiers résistants qui s’organisent. En compagnie de son ami Queneuil, autre ancien marin et chef de bureau à la préfecture, il commence sa mission en procurant des faux papiers et fausses cartes d’identité à ses camarades de la Résistance et aux jeunes réfractaires au STO.

Membre de l'OCM et du BOA, il participe à toutes les opérations de sabotage et aux parachutages dans sa région. On le note adjoint du chef du BOA de l'Oise. 

Mais il est dénoncé par un collaborateur qui livre les noms des responsables.

Sachant son chef, Roland Delnef, reconnu et identifié, il se rend aussitôt à Paris pour l’informer. Mais il est trop tard.

C’est ensemble que les deux hommes sont arrêtés, place du Châtelet le 18 janvier 1944.


En déportation

Interné à Fresnes, torturé, Robert Belleil ne parle pas. Transféré à Royallieu, il est par la suite déporté au camp de Neuengamme au départ de Compiègne.

Arrivé à l’extrême limite des forces humaines à la suite des mauvais traitements endurés, il décède au camp de Shandelah (raffinerie de pétrole), le 28 mars 1945, au moment même où la guerre se termine.


Il est décoré à titre posthume de la Croix de guerre 39/45 avec étoile de vermeil et la citation suivante: "Mort pour la France, en Allemagne, des suites des mauvais traitements dans le camp de concentration dans lequel il avait été déporté en raison de son activité dans la clandestinité."

Son nom figure sur le monument aux morts de Beauvais et sur celui de Berthecourt.

Une rue de Berthecourt porte son nom. Une plaque comméorative est apposée sur la grille de son domicile avenue du maréchal Joffre à Berthecourt et une autre sur le mur de la mairie scellée par les anciens marins de Beauvais le 28 avril 1974.


Sources :

BESSE Jean-Pierre, L'Oise septembre 1940 - septembre 1944, Gouvieux, 1994, 218 - PICHARD Michel, L'espoir des ténèbres, parachutages sous l'Occupation, Vesoul, Erti, 1990, 358p (plus annexes et photographies)  - site memorial-aen.fr (remerciement à C. Rocaniière) - FMD.


CARON André Aristide

Résistant Libé-Nord et du réseau Brutus

déporté n°30892


Né le 31 août 1893 à Beauvais, brossier puis employé de la SNCF à Chambly (Ateliers de Moulin Neuf), il est militant socialiste et syndicaliste avant-guerre. Il est élu secrétaire de la section socialiste SFIO locale en 1933 puis en 1939 est membre de la commission fédérale de propagande. Il est élu conseiller municipal lors d'élections partielles en 1932 puis en 1935. Nommé conseiller municipal en février 1941, suite à la dissolution par le Régime de Vichy de décembre 1940, il démissionne en septembre suivant.

Avec Jean Biondi et Marcel Mérigonde, il participe à la reconstitution du parti dans la clandestinité. Il participe à la Résistance au sein de Libé-Nord et dans le réseau Brutus. Il est arrêté le 15 avril 1944 et est déporté le 21 mai 1944 à destination de Neuengamme au départ de Compiègne. Il est transféré pour le kommando de Fallersleben (Laagberg puis au kommando de Wobelin. Libéré le 2 mai 1945 par les Américains, il meurt  d'épuisement le 16 juin 1945 à l'hôpital de Ludwigslust, à Lubthenn (Mecklenbourg).

Son nom figure sur le monument aux morts des résistants de Chambly et sur la stèle des cheminots des Ateliers de Moulin-Neuf.


DELNEF Roland alias Joseph , Jo, Testard

Résistant AS, OCM, BOA

Déporté n°31569

par Jean-Pierre Besse


Né à Lassigny le 18 novembre 1909, Roland Delnef devient professeur de mathématiques à l’Ecole nationale professionnelle de garçons de Creil. 

Lieutenant de réserve dans les troupes coloniales, il est mobilisé en 1938, au 23e RIC et, en 1939, au 6e RIC. Blessé à Sivry-en-Argonne le 20 juin 1940, il est évacué sur Lyon puis sur Vichy et Foix. Il rejoint la zone occupée en octobre 1940. Démobilisé en novembre, il reprend son poste à Creil.

En décembre 1940 à Paris, son colonel, le colonel Lelong, lui annonce qu’il veut gagner Londres et l’invite à l’accompagner.

Avant de quitter la France en janvier 1941, il met Roland Delnef en contact avec le colonel O’Neill, puis le colonel Heurteaux qui est en train d’organiser ce qui deviendra l’OCM.

Roland Delnef fait part de cette rencontre à son collègue, Marcel Sailly. Les deux hommes mettent sur pied une première organisation. Marcel Sailly est chargé des liaisons avec Paris, alors que Roland Delnef prend des contacts sur le terrain. Il recrute des hommes de confiance et contrôle les petits groupes autonomes qui se multipliaient alors.

En juin 1942, il échappe à l’arrestation. Roland Delnef est, par ailleurs, en contact avec des réseaux du SOE. En mars 1943, il rencontre, par l'intermédiaire de O'Neill, Michel Picard qui le nomme responsable du BOA dans le département. Il reçoit en mai à Lhéraule (terrain "Balance") et en juin à Fontaine-Chaâlis (terrain "Navet"), les premiers parachutages.

A la suite du démantèlement du réseau Darling, avec qui il est en contact, il entre dans la clandestinité et met sa famille à l’abri dans le Nord.

Nommé chef départemental de l'Armée secrète, en août 1943, puis chef régional de l'OCM après l'arrestation de Marcel Sailly,

Roland Delnef est arrêté place du Châtelet à Paris, le 18 janvier 1944, sous le nom de "Morel", par la Gestapo. Son agent de liaison, Jacques Hérouard, étudiant réfractaire au STO, est arrêté en même temps que lui. Interrogé avenue Foch, Roland Delnef est transféré à Saint-Quentin, à Bruxelles et à Compiègne, puis à nouveau à Saint-Quentin et Royallieu.

Il est déporté à Buchenwald au départ de Compiègne le 21 mai 1944, puis à Neuengamme, Mauthausen et Orianenbourg. Il est libéré par les Anglais sur la route d’Hambourg, le 12 mai 1945.

Rentré en France, il part en Allemagne de 1945 à 1955, en Algérie de 1955 à 1962, puis au Niger. En congé spécial à partir de 1968, Roland Delnef est mort à Paris, le 14 février 1990.


Sources :

AN, 72 AJ 67 - AD Oise, 41 J, fonds Xavier Leprêtre - Leprêtre Xavier, Même au péril de la liberté... Senlis, Chantilly... 1940-1944, 2 tomes, Nyon, auteur, 1992, 142 et 222 - Leprêtre Xavier, De la Résistance à la Déportation, Compiègne-Royallieu 1940-1944, Compiègne, auteur, 1994, 222 - Pichard Michel, L'espoir des ténèbres, parachutages sous l'Occupation, Vesoul, Erti, 1990, 358p (plus annexes et photographies) .


OUDIN André

Résistant Front National

Déporté n°31468


Né le 9 juin 1902 à Clermont, employé à l'hôpital psychiatrique de Clermont, il est membre du Front National. Veilleur de nuit, il est arrêté une première fois pour distribution de tracts. Libéré, il participe aux activités de l'OCM. Arrêté de nouveau, détenu au camp de Royallieu à Compiègne, il est déporté le 21 mai 1944 à destination de Neuengamme. Il décède le 25 mars 1945 à Wöbbelin.

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