DENEUX Marcel Emilien alias "Raymond"
Résistant FTP
déporté n°36835
par Jean-Pierre Besse et Jean-Yves Bonnard
Fils d’un manouvrier, Marcel Deneux naît le 23 juin 1907 à Breuil-le-Vert (Oise). Chef de bureau (employé principal au service des Titres) à la SNCF à Paris depuis le 3 mars 1929, il est domicilié à Nogent-sur-Oise (Oise). Marié, il est noté domicilié au 92 rue de Compiègneà à Clermont.
Militant communiste, il participe aussi activement à la vie syndicale. Secrétaire de la section de Creil (Oise) en 1939, il est aussi membre du comité régional du Parti communiste français en 1939. Il s’affirme, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, comme l’un des militants les plus actifs des organisations ouvrières dans la région de Creil (Oise).
Convoqué par la police le 2 décembre 1940, Marcel Deneux a déjà pris des contacts pour reconstituer le Parti communiste clandestin. Il met sur pied localement, puis au niveau régional, les premiers groupes armés de jeunes qui vont devenir les Bataillons de la jeunesse et, en liaison avec deux militants de la Somme, Armand Duvivier et Jean Petit, il organise les premiers groupes de l’Organisation spéciale (OS). Les trois hommes mettent au point, fin 1941, une technique imparable de déraillement, celle du déboulonnage.
Il est considéré comme démissionnaire le 29 juillet 1941 en raison d'une absence irrégulière. Recherché par les autorités d’Occupation et la police française, Marcel Deneux entre dans la clandestinité le 15 décembre 1941. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt décerné en janvier 1942 par le juge d’instruction de Senlis et est envoyé, le 27 février 1942, devant la section spéciale de la cour d’appel d’Amiens qui le condamne à mort par contumace, le 21 mai 1942, pour propagande communiste.
Selon divers témoignages, Marcel Deneux a déjà reçu des responsabilités militaires sur plusieurs départements au sein des FTP. Interrégional dans la région 27 (Normandie-Picardie), il dirige un moment la subdivision militaire de Normandie avant de devenir commissaire national adjoint aux opérations, où il remplace Jean Petit au cours du deuxième trimestre 1943. Pendant l’hiver 1943-1944, Marcel Deneux dirige l’école des cadres des FTP dans une petite ferme, au milieu des bois du département de l’Oise, avec le concours du colonel Fabien.
Arrêté à Vierzon (Cher) le 26 mai 1944 puis déporté au départ de Compiègne par le convoi du 15 juillet 1944 à destination de Neuengamme. Marcel Deneux est affecté au kommando de Bremen-Osterort pour la construction d'un bunker pour sous-marin. Libéré par l'armée britannique le 29 avril 1945, il est transféré au Stalag X B à Neuengamme (Sandbostel) transformé en hôpital par la Croix-Rouge pour soigner les malades du typhus, il décède le 10 mai 1945. Les électrices et électeurs de Nogent-sur-Oise, qui ignorent son sort, l’élisent conseiller municipal en avril 1945.
Marcel Deneux a le grade de colonel FTP.
Il reçoit la Croix de guerre 39/45 avec étoile d'argent (1947), la Croix de la Libération, la médaille militaire et la mention Mort en Déportation (arrêté du 25 mars 2008).
Son corps restitué repose dans le cimetière de Nogent-sur-Oise. Son nom figure sur les monuments aux morts de Clermont et de Nogent-sur-Oise, sur la plaque commémorative des déportés et des STO de Clermont, sur la stèle commémorative de la SNCF à Creil.
Une rue et une impasse de Nogent-sur-Oise portent son nom.
Sources :
AD Oise, série M, listes électorales et listes nominatives de recensement - AD Oise, 33 W 8 250 - AD Oise, 1 232 W 260 - Le Travailleur de l'Oise, 1944-1948, quotidien - Ouzoulias Albert, Les bataillons de la jeunesse, Paris, Editions sociales, 1967 - Ouzoulias Cécile, J'étais agent de liaison, Paris, Messidor, 1988 - Besse Jean-Pierre, L'Oise septembre 1940 - septembre 1944, Gouvieux, 1994, 218p.