1944-08-25

LE CONVOI DU 25-26 AOÛT 1944 - le convoi détourné


Parti de Compiègne dans la soirée du 25 août, cet ultime convoi de déportés du camp de Royallieu devait se rendre en Allemagne en passant par Saint-Quentin (Aisne), Liège (Belgique) et Aix-la -Chapelle.

Dans l'après-midi, les Allemands avaient libéré vingt-cinq hommes de plus de cinquante ans, dont Mgr Théas, évêque de Montauban.

Le convoi fut ensuite constitué avec quarante wagons, chargés de 859 détenus et de 600 Allemands emmenant avec eux les chiens et le matériel du camp, comme les fils de fer barbelés et les projecteurs.

Occupés par leur propre déménagement, les Allemands négligent de fouiller les détenus, armés jusqu'aux dents de limes et de couteaux. Dès l'ébranlement du convoi, les détenus attaquent le bois des wagons : les portes, les lucarnes, les toits... Très vite, sous la pression des hommes, les planches se rompent. Très vite, les premiers hommes sautent des wagons;

Pendant ce temps, les cheminots de la SNCF dévoyaient le train vers Péronne.

Entre Tricot et Domfront, le convoi connait un ralentissement : les Allemands, alors aux prises avec la Résistance, craignent que des maquisards aient saboté la rampe. Profitant de cette baisse de régime, de nombreux détenus sautent sur le ballast et parviennent à s'enfuir les uns dans le secteur de Rollot et d'Ayencourt-le-Monchel (Somme), les autres dans le secteur de Maignelay-Montigny (Oise).
Lorsque le convoi atteint Montdidier, 363 hommes s'étaient évadés.

Parmi eux, beaucoup se sont blessés dans leur chute.


LES DEPORTES DU CONVOI DU 25 AOUT 1944



CAILLE

évadé


Il parvient à s'évader du train. Il a épousé Melle Pinson, de Compiègne.


Sources

POIRMEUR André, Compiègne 1939-1945, 1968. 


POULET Albert

Résistant

Détenu n°46832

par Jean-Yves Bonnard, notice créée le 28 janvier 2025, mise à jour le 15 février 2025


Né le 17 décembre 1909 à Vineuil-Saint-Firmin (Oise), il est élu conseil municipal de Survillers en 1937. Démissionnaire, il devient commis de mairie faisant fonction de secrétaire de mairie le 1er octobre 1942.

Albert Poulet entre dans la Résistance en juin 1941. Il est arrêté le 28 juin 1944 avec Gaston Fouliouse et un autre résistant par la police allemande à Survillers.

Emprisonné à Fresnes le même jour, torturé notamment par passage dans la baignoire, il est transféré au camp de Royallieu le 3 août 1944. Arrivé le lendemain, il y reçoit le numéro de matricule 46832. Il est convoyé par le train du 25 août à destination de Buchenwald. Détourné par les cheminoots, le convoi est arrêté le lendemain à Péronne. Albert Poulet est conduit dans un camp de jeunesse sur la route de Péronne à Cambrai. Il est libéré par les Américains.

Albert Poulet reçoit la Médaille de la Résistance en 1946.

Il est élu maire de Survilliers le 20 mars 1971 sous l'étiquette PS. Réélu en mars 1977, il démissionne en novembre suivant.

Il décède le 29 août 2009 à Marly-la-Ville (Val d'Oise). Son nom figure sur le mur des noms du Mémorial de Royallieu.


Sources

Site de la ville de Survilliers - Remerciements à Olivier Poulet-Desmarest.


TEITGEN Pierre-Henri alias Tristan

évadé

par Jean-Yves Bonnard


Il parvient à s'évader du train en perçant le toit du vieux wagon avec un couteau taillé dans un manche de cuillère par un prisonnier. Mais en sautant entre Tricot et Domfront, il se blesse à la main. Recueilli par des paysans, il se rend chez l'abbé Cousin, à Dompierre qui le conduit chez l'instituteur M. Magne. Après le dîner, il est emmené chez une agriculteur isolé, M. Durôt à Abbemont dont la ferme est occupée par des SS. Le 28 août, il se rend à Welle-Pérennes chez le cultivateur Georges Baudouin qui le met en contact avec l'abbé Dutriaux. Ce dernier le conduit au château de la Borde, propriété du comte de Baynast, beau-frère du général Leclerc. Il révèle alors son identité et indique qu'il est un informateur du général de Gaulle. L'arrivée au château d'un état-major SS, le 29 août, obligea Tristan à se mêler aux ouvriers agricoles. Le 4 septembre, il se rend à Paris dans la camionnette 402 Peugeot à gazogène de l'industriel Eugène Huchez.

Le 8 septembre, il est nommé ministre de l'information par le général de Gaulle.


Sources

TEITGEN Pierre-Henri, Faites entrer le témoin suivant, 1940-1958, De la résistance à la Ve République, éd.ouest-France, 1988.


VIVIER Emile Pierre

Résistant

par Jean-Yves Bonnard, notice créée le 29 janvier 2025


Né le 10 mars 1905 à Châteauneuf-en-Thymerais (Eure-et-Loir), fils de Julia et d'Émile Vivier, huissier-greffier de paix, il est dans les années trente secrétaire de la section socialiste SFIO locale. Il prend part au congrès national extraordinaire de Montrouge (24-26 décembre 1938) et aux réunions du conseil national en 1939. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur le 29 juillet 1939.

Il exerce la profession de directeur de mutuelle d'assurance.


Le Résistant

Mobilisé en 1939, démobilisé en 1940, Émile Vivier est recherché par les Allemands et doit s’exiler plusieurs mois. De retour à Châteauneuf en janvier 1941, il aide, à la fin de l’année, onze prisonniers nord-africains à s’évader et à traverser la ligne de démarcation. Il diffuse tracts, brochures et journaux clandestins et aide les réfractaires au STO en utilisant ses fonctions municipales. Courant 1943, il entre en relation avec un réseau de renseignements. En juin 1944, il accomplit de nombreux transports de munitions et d’armes et aide treize parachutistes alliés. Le 24 juillet, il est arrêté par la Gestapo de Chartres. Frappé puis incarcéré à la prison militaire de Chartres, il est torturé. Transféré à Compiègne le 6 août, il fit partie du convoi de déportés qui quitte Compiègne le 25 août mais réussit à s’évader le 26, à Péronne.

Emile Vivien est promu officier dans l’ordre national de la Légion d’honneur pour prendre rang du 1er octobre 1946, avec la citation suivante:  VIVIER (Emile-Pierre), capitaine (commandant F. F. L), 5e subdivision aérienne. Officier énergique d’une haute valeur morale ; quoique amputé d’une jambe, a tenu en 1939 à regagner son unité et a effectué toute la guerre comme pilote. S’est occupé activement de Résistance depuis l'armistice : évasion de prisonniers nord-africains, propagande clandestine, renseignements, récupération de parachutistes et préparation d’un maquis. Pourchassé dès 1942 par la police allemande et celle de Vichy, a été arrêté par la Gestapo le 25 juillet 1944, Frappé et torturé, a refusé d’avouer toute participation et de donner les noms et adresses des chefs départementaux de la résistance. Envoyé au Fronstalag 122 à Compiègne, puis convoyé vers l’Allemagne, a réussi à s’évader en plein jour le 27 août 1944 à Péronne et à regagner les lignes françaises, ramenant deux prisonniers allemands." 

 

L'homme politique

Élu député d’Eure-et-Loir aux deux Assemblées constituantes (1945-1946), Émile Vivier est conseiller puis conseiller honoraire de l’Union française et questeur de l’Assemblée de l’Union française (1947-1958) au titre du groupe socialiste. Il est réélu député en 1967 mais battu le 30 juin 1968, au deuxième tour. Maire de Châteauneuf-en-Thymerais, il est élu conseiller du canton à plusieurs reprises et présidé le conseil général de 1960 à 1976. Il est élu sénateur en 1971  et s'inscrit au groupe socialiste.  Il ne se représente pas au renouvellement sénatorial de 1980.


Il décède le 3 janvier 1991 à Châteauneuf. Émile Vivier était commandeur de la Légion d’honneur et décoré de la Croix de guerre 1939-1945, de la médaille de la Résistance et de la Croix du combattant volontaire.


Sources

Le Maitron - SHD AC 21P 689717

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