Le 1er mai
par Jean-Pierre Besse, notice créée le 20 juin 2003
Depuis la fin du XIXe siècle, le 1er mai est, pour les organisations, une journée de revendications et de manifestations, mais chômer le 1er mai est toujours sévèrement puni par le patronat et les manifestations sont souvent réprimées brutalement par la police (1919, 1920).
Avec la Révolution nationale et Vichy, le 1er mai devient un jour de fête, c'est la Saint-Philippe.
Les résistants voient toujours, eux, dans cette journée la fête des travailleurs dans la tradition des luttes ouvrières. Les mineurs du Nord-Pas-de-Calais en donnent l'exemple le 1er mai 1941. Dans l'Oise, un rapport signale que, ce jour, des exemplaires de La Vie ouvrière sont glissés sous des portes à Clermont.
Le coup de force de 1942
Le 1er mai 1942, la Résistance communiste oisienne décide de faire une démonstration de force. Les groupes de l'OS, structurés dans le Bassin creillois, la région de Compiègne et celle de Chambly passent ce jour-là à l'action. Les Forges de Montataire et la sous-station SNCF de Chambly sont sabotées. Mais c'est dans la région de Compiègne que les actions sont les plus marquantes.
Un hangar du camp d'aviation de Compiègne est incendié par Etienne Drujon, Roger Visse et Robert
Georgelin. Situé sur le plateau de Margny-lès-Compiègne-Venette, ce hangar abrite des avions allemands; comme il est composé d'armature en bois et de filets de camouflage en corde goudronnée, le feu y prend rapidement.
Lucien Lesne, Jacques Chevallier et Roger Russeil attaquent, eux, la permanence de la
LVF, installée dans un hôtel rue des Trois Barbeaux à Compiègne. Enfin, trois autres jeunes incendient une grange à Mercières. Le phosphore et les mèches utilisées proviennent de la manufactures d'allumettes de Saintines.
Le bâtiment de la LVF après l'attentat, à Compiègne, Collection privée, DR.
La journée de combat et d'action de 1944
Les rapports ne mentionnent aucun sabotage, aucune manifestation le 1er mai 1943. En revanche en 1944, des tracts appellent à manifester à Beauvais "Pour le dernier 1er mai sous la botte nazie". A Saint-Just-en-Chaussée, cent personnes se rendent au monument aux morts, y déposent une couronne et entonnent la Marseillaise. Plusieurs usines de Creil et Montataire sont sabotées. Le sabotage de deux compresseurs chez Brissonneau est revendiqué par le SOE.
Liens :
Sources
AN, F 7 14 880 - AD Oise, 33 W 8 254 et 33 W 8 254 bis .
Le Patriote de l'Oise, n°26, mai 1944, Archives Jean-Pierre Besse, DR.