Amende de 100 000 francs infligée à la commune de Cauvigny
par Jean-Pierre Besse

Au cours de la première quinzaine d’août 1944, les bornes et panneaux indicateurs de la commune sont tous badigeonnés de goudron. Pendant une huitaine de jours, rien n'est fait pour enlever le goudron. Mais, le samedi 19 août 1944, quatre officiers allemands viennent trouver le maire et lui intiment l’ordre de faire nettoyer bornes et panneaux. Ce dernier refuse. Les officiers insistent et menacent de prendre des otages si le nettoyage complet n'est pas exécuté pour le lendemain midi, dernier délai. Il faut obéir à regret, néanmoins tout n'est pas terminé. Les Allemands s’en aperçoivent et infligent à la commune une amende de 100.000 F à leur verser avant le 25 août 1944. Le maire fait la sourde oreille et ne fait rien pour ramasser ladite somme. Mais le 27 août le massacre des vingt victimes lui fait peur et, prévoyant que des otages paieraient peut-être de leur vie le non-paiement des 100.000 F, il convoque le conseil municipal dans la journée du 28 août. Les conseillers sont contraints de faire le nécessaire pour trouver cette somme. Ils passent chez tous les habitants qui comprennent, eux aussi, qu’il faut s’exécuter bon gré mal gré.

82.000 F sont alors ramassés, les 18.000 F qui manquent sont prêtés par deux habitants. Le maire s’empresse de mettre en ordre tous les billets reçus, il en fait un paquet qu’il remet à la receveuse des Postes pour être placé dans le solide coffre-fort de son bureau. C’est alors que se produit la débâcle de l’ennemi. Les 100.000 F sont sauvés. Le maire rend aussitôt les 18.000 F aux prêteurs. Quant au reste, une petite partie est rendue à quelques souscripteurs. Bref, il reste 70.045 F qui sont employés à secourir les malheureuses familles des vingt victimes du 27 août.

Sources :

AM Cauvigny.