Les bombardements alliés
par Jean-Pierre Besse
Les rapports préfectoraux mentionnent pour la première fois, le 24 juin 1943, l’impact des bombardements alliés sur l’opinion publique. Le préfet note que " la population est attristée par les bombardements anglo-américains ". Mais le 1er octobre 1943, il doit reconnaître que " l’attitude générale de la population est toujours favorable à la libération de la France par les Alliés malgré les bombardements. " Le commissaire de police de Compiègne note le 20 mars 1944 que "les raids aériens de plus en plus nombreux affectent bon nombre de personnes qui ont les nerfs attaqués".
Ces bombardements visent principalement les installations ferroviaires à Abancourt, Beauvais, Chambly, Clermont, Compiègne et Creil, mais aussi les aérodromes et autres bases allemandes à Beauvais et Creil, enfin les carrières de Saint-Leu-d’Esserent et Saint-Maximin où sont entreposés les V1.
A partir du débarquement, les bombardements deviennent de plus en plus nombreux, en août, ils sont quotidiens : le 1er août, mitraillage de la voie ferrée entre Ormoy-Villers et Verberie et entre Ormoy-Villers et Crépy-en-Valois, la gare de cette commune et le dépôt sont aussi mitraillés, un agent est tué et quatre machines sont rendues inutilisables.
Le 2, vers 17 h30, Saint-Maximin est bombardé; les ateliers SNCF de Moulin-Neuf à Chambly sont aussi visés, deux agents trouvent la mort ; les gares de Méru, Ormoy-Villers, Clermont et Noyon sont bombardées; les gares de Saint-Just-en-Chaussée et Rochy-Condé sont mitraillées; un train est mitraillé ente Verberie et le Bois des Ageux, la machine est inutilisables, un wagon chargé d'ailes d'avions prend feu.
Le 3, bombardement de Saint-Maximin, de la voie ferrée à Rémy, de la gare de Noyon où trente wagons de ciment sont détruits, un train de houille partiellement détruit, un train d'essence en grande partie détruit.
Le 4, la gare de Beauvais est bombardée.
Le 5, bombardement de Saint-Leu-d'Esserent et Thiverny par 441 bombardiers ; les voies sont bombardées à Appilly, un train de secours est bombardé entre Canly et Arsy, trois wagons sont détruits.
Le 7, mitraillage près d'Abancourt, six wagons sont en flammes, des soldats allemands sont tués. Les gares de Ribécourt et Thourotte sont bombardées.
Le 8, bombardement de la ligne Paris-Dieppe à Liancourt-Saint-Pierre et de la ligne Gournay-Beauvais ; un train est mitraillé à La Chapelle-aux-Pôts.
Le 9, bombardement des gares de Crépy-en-Valois, Nanteuil-le- Haudouin, Vaumoise, Orry-la-Ville et Verberie.
Et on pourrait continuer ainsi jusqu'à la Libération.
Sources :
AD Oise, 1 232 W 306 - Besse Jean-Pierre, L'Oise septembre 1940 - septembre 1944, Gouvieux, 1994, 218p.
Illustration:
L'Oise Nouvelle, 24 juin 1944.