Crash-avions-allies-apres-Liberation

Avions alliés écrasés dans l’Oise après la libération du département

par Jean-Yves Bonnard


Au lendemain de la Libération de l'Oise, les bases aériennes allemandes sont occupées par les armées alliées pour leur propre besoin. Les pistes des terrains de Beauvais-Tillé, Roye-Amy, Senlis-Chamant, Corbeaulieu-Compiègne ou Creil servent ainsi l'aviation alliée jusqu'à la capitulation allemande tant pour l'apport de matériel par voie aérienne que pour l'envol d'escadrilles de chasse ou de bombardements.

Durant cette période, l'Oise continue à être survolée par les avions alliés partis des bases britanniques et des nouvelles bases françaises, pour mener  des missions de patrouilles au-dessus de la France et de la Belgique, ainsi que des bombardements de sites stratégiques allemands.

Ce ballet aérien particulièrement intense et impressionnant au regard du nombre d'avions envoyés est à l'origine de crashs aériens sur l'Oise.

Ainsi, entre le 5 septembre 1944 et le 9 mai 1945, seize appareils avec des équipages américains, britanniques, canadiens, australiens ou français se sont écrasés dans l'Oise ou à proximité, pour des raisons multiples : abattus par la chasse allemande, touchés par la flak allemande en Allemagne, entrés en collision avec un autre appareil de l'escadrille au décollage ou en plein vol, mis en défaillance suite à des problèmes techniques, mécaniques ou météorologiques...
Dans plusieurs cas, les aviateurs ont pu se parachuter et retrouver la terre ferme indemnes ou blessés. Dans d'autres cas, ils sont morts sur le sol de l'Oise tués lors de l'impact et/ou brulés dans l'incendie de leur appareils.
Si certaines dépouilles reposent dans des cimetières de l'Oise, la plupart ont été regroupés en région parisienne (Clichy, Villeneuve-Saint-Georges) ou repris par leur famille (pour les Français).

Dès l'immédiat après-guerre, des stèles leur rendant hommage ont été érigés non loin des lieux de crash.


Sources:

Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.

site https://losses.internationalbcc.co.uk

site https://francecrashes39-45.net


5 septembre 1944

Bombardier lourd quadrimoteur 10 places Consolidated

B24J « Liberator » n°44.10532, code E

8 US Air force, 466 Bomb Group


Basé à Attelbridge, station 120 dans le Norfolk (Angleterre), l’équipage a pour mission de bombarder la gare de triage de Karlsruhe (Allemagne) avec 779 autres bombardiers.

De retour du raid au cours duquel six avions sont abattus, l’avion en perdition se pose en catastrophe sur un champ dans le hameau de Courcelles, à Campeaux, au-lieu-dit Le Briqueterie. Il termine sa course entre deux bâtiments agricoles. Se croyant en zone allemande, l’équipage s’enfuit.

 

Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006. 


20 septembre 1944

Bimoteur polyvalent biplace De Havilland

« Mosquito » NF XIII, n°MM453, code KP-

Royal Canadian Air Force, Squadron 409


Basé à Hunsdon (Angleterre), l’équipage a pour mission de patrouiller sur le Nord de la France et la Belgique à la recherche d’un avion avec à son bord leur wing commander perdu la veille. Une panne de moteur conduit les aviateurs à se parachuter alors que le temps est très mauvais. L’avion s’écrase à La Chapelle-aux-Pots, près de la ferme Lhuyère au lieu-dit Les Bonshommes et les aviateurs sont indemnes. Il s’agit de W/O L. E. Fichett (pilote) et de F-sgt A.C. Hardy (navigateur).

 

Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


20 septembre 1944

Bimoteur polyvalent biplace De Havilland

« Mosquito » NF XIII, n°MM286, code KP-

RAF, Can, Squadron 409


Basé à Hunsdon (Angleterre), le pilote (seul à bord) a pour mission de patrouiller sur le Nord de la France et la Belgique à la recherche d’un avion perdu la veille alors que les conditions météorologiques sont mauvaises. L’avion s’écrase sans raison connue dans le hameau de Lincourt à Flavacourt, au lieu-dit Le Four à Chaux. Le pilote est tué. Il s’agit de W/C Massey Williamson Beveridge.

 

Le corps du colonel Massey Williamson repose dans le cimetière de Flavacourt. Agé de 28 ans, il reçoit la Distinguish Flying Cross (DFC). Son nom figure sur le monument aux morts de la commune.

 

Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


5 octobre 1944

Bombardier moyen bimoteur 6 places Martin

B26 C « Maraudeur » n°41.34946, code YA-L

9 US Air Force, 386 Bomb Group « Crusaders », 555 Bomb Squadron


Basé à l’A60 de Beaumont-sur-Oise, l’équipage a pour mission de bombarder Duren (Allemagne).
De retour du raid, l’avion « The Yankee Guerilla » s’écrase sur une maison vide rue Fernand Béjot, à Rethondes.

Le sgt Robert C. Taylor et le sgt Robert G. Johnson sont blessés.
Les autres membres d’équipage sont tués. Il s’agit de lt William H. Flinn (pilote), lt Everett G. Johnson et lt Wayne D. Hicks, s/sgt Daniel J. Graff.

Une stèle est érigée près du lieu du crash en 1946.

 

Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


11 novembre 1944

Bombardier moyen bimoteur 6 places Martin

B26G « Marauder » n°43.34370, code AN-D

9 US Air Force, 386 Bomb Group « Crusaders », 553 Bomb Squadron


Basé à l’A60 de Beaumont-sur-Oise, l’équipage a pour mission de détruire des voies de communication sur Putzlohn (Allemagne).  Peu après le décollage, alors que quinze B26 se regroupent en escadre, deux avions se touchent du bout de l’aile. L’avion tombe en vrille et  s’érase à Rantigny au lieu-dit le Bois d’Aillots (le Grand Bois).

Tout l’équipage décède. Il s’agit de : 2nf Kenneth I. Williams (pilote), F/O Glenn H. TTiger, 2nd lt Leo A. Kehm, sgt Donald E. Kelly, sgt Homer C. Land, sgt Hubert G. Minser. 


Sources

Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


26 décembre 1944

Bombardier moyen bimoteur 6 places Martin

B26G « Marauder » n°43.64356, code Ya-Z

9 US Air Force, 386 Bomb Group « Crusaders », 555 Bomber Squadron


Basé à l’A60 de Beaumont sur Oise, l’équipage a pour mission de bombarder le pont ferroviaire d’Ahrweiler (Allemagne). Peu après le décollage, l’avion « My Shackin cousin » est en perdition et explose entre Boran et Crouy-en-Thelle au lieu-dit Le Chemin Vert. Le sgt W. M. Stonehouse est tué.

Le reste de l’équipage en réchappe : 1st lt Benjamin B Mattison (pilote), 1st lt Eart H. Madsen, s/sgt Franck E. Hamric, t.sgt Claude A. Koch, sgt Gray

 

Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


8 janvier 1945

Bombardier lourd quadrimoteur 7 places AVRO

« Lancaster III » n°ND957, code PG-M

RAF- Australian, Squadron 619


Basé à Strubby, Linconshire (Anglerre), l’équipage reçoit la mission de bombarder les industries et la ville de Munich (Allemagne). De retour du raid, pour une cause inconnue (peut-être une collision avec l’apapreil 49 Sun PB588), l’avion s’écrase entre Fontaine Saint-Lucien et Maisoncelle-Saint-Pierre, au lieu-dit Sous le Bois de l’Averine.

Les sept membres d’équipage sont tués. Il s’agit de F/O Colin Kelvin Flockhart (Aust.), sgt Percival Stanley Graves (Brit.), sgt Roland Watkin Price (Brit.), F/S Robert Wilfred Keightley (Brit.), F/S Eric Alfred Smith (Aust.), sgt Thomas Luther Letchford (Brit.) et de F/S Anthony Frederick  Murdoch (Brit.).

 

Les sept aviateurs reposent dans le cimetière de Villeneuve-Saint-Georges.

 

Sources

Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


13 janvier 1945

Bombardier lourd quadrimoteur 7 places Handley-Page

« Halifax III » n°LL590, code L8-L

RAF - FAFL, Squadron 347, Groupe Tunisie


Basé à Elvigton, Yorkshire (Angleterre), l’équipage reçoit la mission de bombarder la gare de triage et des objectifs militaires de Sarrebruck (Allemagne). De retour du raid, l’avion croise d’autres escadres aériennes alliées et heurte un Halifax du Squadron 51. L’avion en perdition s’écrase à Parnes, au lieu-dit L’Estocq.

Quatre membres d’équipage sont parvenus à se parachuter. Il s’agit du ltn C. Habez, du sgt R. Rigade, du sgt Robert Memin et de l’adj. M. Humbert. Deux d’entre eux sont grièvement blessés.

Les trois autres aviateurs sont tués dans le crash. Il s’agit de l’adj. Edmond Jouzier (pilote), du S/C Robert Malterre et du Cne R. Brachet.

 

Les corps des aviateurs ont été récupérés par leur famille.


Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


15 janvier 1945

Bombardier lourd quadrimoteur 10 places Boeing

B17G « Fluying Fortress » n°42.97967, code WA-W

8 US Air Force, 379 Bomb Group, 524 Bomb Squadron


Basé à Kimbolton (station 117, Huntingdonshire), l’avion en difficulté se pose sur le ventre entre Ercheux (Somme) et Libermont (Oise), près du Canal du Nord.

Pas d’information sur l’équipage.

 

Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006. 


17 janvier 1945

Chasseur-bombardier monoplace Republic

Type P47D « Thunderbolt » n°44.15528

356 Fighter Group 259 Fighter Squadron


L’avion s’écrase à La Fontaine-Saint-Lucien, au lieu-dit Les Lieffrays.
Le pilote lt Robert E. Carr est tué.

 

Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


3 février 1945

Bombardier lourd quadrimoteur 7 places AVRO

« Lancaster I » n°PD312, code Ul-R2

RAF - CAF, Squadron 576


Basé à Fiskerton, Lincolnshire (Angleterre), l’équipage reçoit la mission de bombarder les industries et la ville de Wiesbaden (Allemagne).

Après le décollage, un moteur de l’avion est en feu conduisant l’équipage à se parachuter au-dessus de l’Oise. L’avion s’écrase chargé de bombes.
Tous les aviateurs se réceptionnent indemnes. Il s’agit de F/L St. Boullier (Brit.), sgt D. Barclay (Brit.), sgt J. Me Vey (Brit.), F/O P. J. Smith (Brit), sgt E. Ashley (Brit.), sgt R.E. Laverty (Can.) et du sgt F. V. Snanton (Can.).

 

Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


18 mars 1945

Bombardier moyen bimoteur 6 places Martin

B26 G « Maraudeur » n°43.34409, code Sq SS-M

9 US Air Force, 322 Bomb Group « Nye’s Annihilators », 451 Bomb Squadron


Basé à A61 de Beauvais-Tillé, l’équipage a pour mission de bombarder en Bad Durkheim (Allemagne).

L’avion entre en collision au décollage avec un autre Marauder au-dessus de la RN31 et s’écrase au sud-ouest de Beauvais.

Le pilote est blessé : Lt Alex O Cordes
Le reste de l’équipage est tué : le lt Roy L. Rice Jr, le cpt Georges A. Snokelburg, le lt Westlet M. Myers, le t/sgt Thomas B. Colley, le s/sgt Jack L. Callaway, le s/sgt Jack E. Fox.

 

Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


18 mars 1945

Bombardier moyen bimoteur 6 places Martin

B26 G « Maraudeur » n°43.34155, code Sq SS-J

9 US Air Force, 322 Bomb Group « Nye’s Annihilators », 451 Bomb Squadron


Basé à A61 de Beauvais-Tillé, l’équipage a pour mission de bombarder en Bad Durkheim (Allemagne).

Suite à la collision au décollage de deux autres Marauder au-dessus de la RN31, l’avion est touché par la déflagration et s’écrase au sud-ouest de Beauvais.

L’équipage est tué : le lt Lester E. Barton (pilote), le lt Victor Kasten, le lt John Moffit, le sgt Thomas Lamb, le sgt James Jolley, le sgt Manuel Escamilla.

 

Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


18 mars 1945

Bombardier moyen bimoteur 6 places Martin

B26 G « Maraudeur » n°43.34422, code Sq SS-G

9 US Air Force, 322 Bomb Group « Nye’s Annihilators », 451 Bomb Squadron


Basé à A61 de Beauvais-Tillé, l’équipage a pour mission de bombarder en Bad Durkheim (Allemagne).

L’avion entre en collision au décollage avec un autre Marauder au-dessus de la RN31 et s’écrase au sud-ouest de Beauvais.

L’équipage est tué. Il s'agit de Lt James A. Shettles (pilote), le Lt John Regmund, le Lt Lawrence Watson, le sgt Joe Pratt, le sgt Franck Wittig, le sgt Franck Templeton.

 

Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


22 mars 1945

Chasseur bombardier monoplace Republic

P47D « Thunderbolt » n°43.3266, code JI-B

31 FR Gr., 310 FR Sqn


L’avion américain s’écrase à la sortir de Therdonne.

Le pilote lt Donald L. Hunter est tué.

 

Sources
Mavré Marcel, La guerre 39-45 dans le ciel de l’Oise, Ed. Delattre, 2006.


9 mai 1945

Bombardier lourd quadrimoteur 7 places AVRO

« Lancaster III », code RF230

RAF, Group 3, Squadron 514


Cet avion basé à Waterbeach, embarque 24 soldats de retour d’Allemagne dont 12 prisonniers de guerre (opération Exodus) décolle de Juvincourt le 9 mai 1945, au lendemain de la capitulation allemande. Peu après le décollage, le pilote indique qu’en raison de problèmes de commandes, il tente de revenir sur sa base. Dans l'impossibilité de manœuvrer, le pilote annonce sa base: "aterrissage forcé sur terrain inconnu". Il tente un atterrissage sur l'aérodrome d'Amy, remet les gaz pour refaire une tentative, fait une boucle et heurte un arbre.

L’avion s’écrase dans le bois d'Avricourt et, après quelques minutes, s'embrase malgré l'intervention des secours de l'aérodrome d'Amy, provoquant la mort de l’équipage et des passagers, soit 31 hommes. Il s’agit du sgt Ronald Arthur Adams, pte Thomas. Anderson, pte William Leonard Ball, pte Samuel James Bayston, F/L Donald Beaton, cpt Emmanuel L. Belshaw,pte Roland Albert. Betton, F/S John Goodworth Brittain, lt Patrick Archibald Tomlin. W. B. Campbell, pte Ronald Ernest Clark, pte Walter Croston, Gnr Alfred James Spencer Crowe,Fus. Harold Cummings, Pte Richard Danson, Rfn Thomas James Edwards, P/O Orval Clare Evers, l/cpl George William Franks, F/O. Ray Bertram Hilchey, gnr A. N. Labotske, Pnr W. L. Lindheimer, pnr Mordhai Maschitt, F/S Alfred Mac Burrugh, Fus Owen Parkin, Gdsman James Arthur Roe, lt Eric Thomas Theodore Snowdon, cpl Albert George Thomas, p/o Robert Macpherson Toms, pte Ralph Turnbull, capt Robert Worsley Wheeler et pte Patrick Yates.

 

Leurs corps ont été entreposés à Beuvraignes. Ils reposent dans le nouveau cimetière de Clichy.

Une stèle a été érigée dans le bois d’Avricourt en leur mémoire. Une cérémonie commémorative s'y est déroulée le 8 mai 2022 organisée par la municipalité.

 

Sources
site
https://losses.internationalbcc.co.uk

La stèle dans le bois d'Avricourt, cl. Jean-Yves Bonnard

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