Elections-municipales-1945

Les élections municipales de 1945
par Jean-Pierre Besse, notice créée le 20 juin 2003

Les élections municipales se déroulent les 29 avril et 13 mai 1945, les dernières remontent à 1935. Ce sont les premières élections depuis la Libération.


Les préparatifs
Le Parti communiste et le Front national auraient souhaité voir se constituer dans toutes les communes une liste unique de la Résistance, baptisée liste d'Union patriotique et républicaine antifasciste (UPRA), mais l'OCM y est peu favorable, la SFIO opposée. Pourtant, dans les deux tiers des communes de plus de 1 000 habitants, une liste UPRA se présente. La SFIO va seule au combat dans les communes où elle était fortement implantée avant-guerre et où le PC était son seul rival.


Les résultats
Le 29 avril, 81% des électeurs et électrices se rendent aux urnes. Le Parti-radical socialiste reste la première force, tant sur le plan des élus que sur celui des maires, mais la SFIO et surtout le PC progressent.
Le Parti communiste prend à la SFIO, Mouy et Montataire et enregistre une percée dans les petites communes des cantons de grande culture (Betz, Crépy-en-Valois, Nanteuil-le-Haudouin et Chaumont-en-Vexin) où un grand nombre d'ouvriers agricoles font leur entrée dans les conseils. Trente-trois maires se réclament du PC, sans compter ceux qui en sont proches, élus sous l'étiquette du Front national.
Le SFIO conserve Creil et peut se réjouir de gagner Beauvais sur le Parti radical-socialiste. Cent dix maires ont l'étiquette SFIO, sans compter ceux qui se disent socialistes indépendants, comme Jean Vassal à Crépy-en-Valois.
Le Parti radical-socialiste est en recul et perd quatre des communes de plus de 5 000 habitants, dont Clermont et Nogent-sur-Oise, qu'il dirigeait avant guerre. Seule satisfaction, Chantilly a désormais un maire radical-socialiste.
Les élus du MRP ne représentent que 1% du total, à peine 2% si on y incorpore les socialistes chrétiens et les démocrates chrétiens. Il est vrai que le parti n'est pas encore structuré au niveau départemental. Clermont a désormais un maire MRP en la personne d'Eugène Delahoutre.
La droite résiste mieux dans les petites communes rurales que dans les villes, elle n'administre plus que Senlis et Noyon.


Deux enseignements sont à tirer de ce scrutin en ce qui concerne le renouvellement du personnel politique local : les électeurs et électrices ont élu 45,4% des conseillers nommés à la Libération. D'autre part, 44,5 % des élus le sont pour la première fois. Les élections de l'automne 1945 vont confirmer et amplifier ces tendances.

Liens
• Les partis politiques
• Les mouvements issus de la Résistance
• Les élections cantonales de 1945
• Les élections nationales de 1946
• Les femmes dans la vie politique

Sources
Archives Jean-Pierre Besse, publication, presse locale, documents remis par des résistants - Besse Jean-Pierre, Les pouvoirs à la Libération, ouvrage collectif sous la direction de Philippe Buton et Jean-Marie Guillon, "L'Oise", ouvrage collectif sous la direction de Philippe Buton et Jean-Marie Guillon, Paris, Belin, 1994, 592p.

Liste opposée à la liste SFIO à Creil
Archives Jean-Pierre Besse

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