Résistance 60
Epuration-Femmes tondues
Les femmes tondues
par Jean-Pierre Besse
Dans son étude sur les femmes tondues à la Libération, Fabrice Virgili classe le département de l’Oise parmi les trois où le phénomène connaît le plus d’ampleur.
Selon lui, quarante communes ont été le théâtre de tontes et dix autres sont évoquées dans les témoignages sans que l’on puisse savoir s’il s’agit d’un acte réel ou d’une menace. Les principales villes du département sont toutes touchées. Quatre-vingt femmes sont tondues dans la cour de la préfecture et à la prison de Beauvais, le 30 août 1944. Les photographies des défilés de femmes tondues dans les rues de Creil ou Chantilly montrent ainsi l’ampleur du phénomène. Le Vexin et la vallée du Thérain sont aussi concernés alors que le Valois semble moins touché.
Comme au niveau national, les tontes de femmes se déroulent dans la rue, sur une place, devant la mairie ou dans des lieux de détention.
Comme Fabrice Virgili le signale, les tontes n’existent pas dans les archives, on les rencontre en marge des sources, par exemple au milieu d’un rapport de gendarmerie.
On a beaucoup écrit pour expliquer cette réaction de la population et des résistants. Le caractère sexué de cette forme de répression et d’épuration, comme le note Fabrice Virgili, est indéniable.
Très vite, les FFI s’inquiètent des dérives auxquelles on aboutit mais, contrairement aux témoignages ultérieurs, tous les résistants condamnent cette action en rejetant la responsabilité sur des résistants de la dernière heure. Des documents prouvent que, dans les jours qui suivent la Libération, peu de voix se sont élevées pour condamner les tontes et freiner l’ardeur des hommes qui les réalisent.
Nous avons trouvé dans l’Oise un cas de tonte antérieur à la Libération, en effet un rapport signale le 9 août 1944 : "que la demoiselle, M.B., âgée de 19 ans est assaillie devant son domicile, rue Emile Zola à Montataire, par trois individus à vélo qui la tondent".
Sources
AD Oise, 33 W 8 250 - Virgili Fabrice, La France "virile", Paris, Payot, 2000, 392p, carte page 61.
par Jean-Pierre Besse
Dans son étude sur les femmes tondues à la Libération, Fabrice Virgili classe le département de l’Oise parmi les trois où le phénomène connaît le plus d’ampleur.
Selon lui, quarante communes ont été le théâtre de tontes et dix autres sont évoquées dans les témoignages sans que l’on puisse savoir s’il s’agit d’un acte réel ou d’une menace. Les principales villes du département sont toutes touchées. Quatre-vingt femmes sont tondues dans la cour de la préfecture et à la prison de Beauvais, le 30 août 1944. Les photographies des défilés de femmes tondues dans les rues de Creil ou Chantilly montrent ainsi l’ampleur du phénomène. Le Vexin et la vallée du Thérain sont aussi concernés alors que le Valois semble moins touché.
Comme au niveau national, les tontes de femmes se déroulent dans la rue, sur une place, devant la mairie ou dans des lieux de détention.
Comme Fabrice Virgili le signale, les tontes n’existent pas dans les archives, on les rencontre en marge des sources, par exemple au milieu d’un rapport de gendarmerie.
On a beaucoup écrit pour expliquer cette réaction de la population et des résistants. Le caractère sexué de cette forme de répression et d’épuration, comme le note Fabrice Virgili, est indéniable.
Très vite, les FFI s’inquiètent des dérives auxquelles on aboutit mais, contrairement aux témoignages ultérieurs, tous les résistants condamnent cette action en rejetant la responsabilité sur des résistants de la dernière heure. Des documents prouvent que, dans les jours qui suivent la Libération, peu de voix se sont élevées pour condamner les tontes et freiner l’ardeur des hommes qui les réalisent.
Nous avons trouvé dans l’Oise un cas de tonte antérieur à la Libération, en effet un rapport signale le 9 août 1944 : "que la demoiselle, M.B., âgée de 19 ans est assaillie devant son domicile, rue Emile Zola à Montataire, par trois individus à vélo qui la tondent".
Sources
AD Oise, 33 W 8 250 - Virgili Fabrice, La France "virile", Paris, Payot, 2000, 392p, carte page 61.
Creil, défilé de femmes tondues.