Femmes_vie-politique_1945

Les femmes dans la vie politique
par Jean-Pierre Besse, notice créée le 20 juin 2003


Les femmes ont joué un rôle important dans la Résistance au sein des réseaux et des organisations. A la Libération, cette place leur est reconnue, le gouvernement provisoire leur accorde le droit de vote et donc d'éligibilité. Elles en usent pour la première fois lors des élections municipales d'avril-mai 1945. Toutefois, tant dans les conseils municipaux que dans les organisations politiques, les syndicats et les associations, la place des femmes est encore, ou déjà, très restreinte.

Les élues
Avant même qu'elles bénéficient de ce nouveau droit, des femmes sont nommées dans les conseils municipaux provisoires à la Libération, exactement 110.
A l'issue des élections municipales du printemps 1945, 514 femmes sont élues, soit 6,75 % des membres des nouveaux conseils. Dix communes seulement sur 698 élisent une femme au poste de maire, la moitié sous l'étiquette du PC, deux sous celle de la SFIO.
Lors des élections de l'automne 1945, une femme est élue conseillère générale, Madeleine Blin, sous l'étiquette SFIO dans le canton de Saint-Just-en-Chaussée, et une femme est élue députée, Jeanne Léveillé, candidate du Parti communiste. On peut remarquer que ce sont deux grandes figures de la Résistance départementale qui sont ainsi choisies : Madeleine Blin a été déportée et son mari est mort en déportation, Jeanne Léveillé a participé activement à la Résistance au côté de son époux Edmond fusillé à Dury, près d'Amiens, en mai 1944. Cependant, il n'y a que deux femmes sur les cent-dix-sept candidats aux élections cantonales, et cinq femmes sur trente aux législatives.

Bulletin de vote au nom de Madeleine Blin

Madeleine Blin

Jeanne Léveillé

Femmes élues maires en 1945

Carchereux-Rousselle Jeanne, à Buicourt (UFF)

Coupé Germaine, à Trie-la-Ville (PCF)

Desplechin-Gerbe Eugénie, à Cuts (Rad. Soc)

Guillaume Suzanne, à la Neuville-sur-Ressons

Guyot Hermine, à Vauciennes (SFIO)

Isambart Henriette, à Reilly (PCF)

Legras Marguerite, à Beaugies-sous-Bois (RS)

Plez Marthe, à Betz

Pouillard Juliette, à Goincourt (UFF)

Wagner Hélène, à Autheuil-en-Valois

Les organisations
Les femmes militent aussi dans des organisations spécifiques.
La plus puissante est l'Union des femmes françaises (UFF), liée en théorie au Front national, et qui est l'émanation des Comités féminins de la clandestinité. Les principales dirigeantes (Georgette Lelong, Jeanne Léveillé, Paulette Jauneau) appartiennent au Parti communiste, sauf la présidente.
Beaucoup moins importante par son implantation et le nombre de ses adhérents, il existe dans la région de Compiègne l'Action féminine civique et sociale, proche, semble-t-il, des milieux catholiques.




Sources

Archives Jean-Pierre Besse, publication, presse locale, documents remis par des résistants - BESSE Jean-Pierre,
Les pouvoirs à la Libération, ouvrage collectif sous la direction de Philippe Buton et Jean-Marie Guillon, "L'Oise", ouvrage collectif sous la direction de Philippe Buton et Jean-Marie Guillon, Paris, Belin, 1994, 592p.

Liens
• Les élections municipales
• Les élections cantonales
• Les élections nationales de 1946

Extrait du Patriote de l'Oise du 10 mars 1945 évoquant L'Action féminine, arch. J-P Besse

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