BROCARD Achille Alfred alias Cigogne 1
Résistant CND-Castille
Déporté n°43182
par Jean-Yves Bonnard
Né à Therdonne (Oise) le 15 septembre 1888, Achille Brocard exerce la profession de maçon briquetier chez son père domicilié à Beauvais, 1 rue de Calais. Il se marie le 30 mars 1914 avec Maria Decagny. Il fait son service militaire au 8e Bataillon de Chasseurs à pied, du 6 octobre 1909 au 24 septembre 1911 d’abord comme chasseur de 2e classe (1909), comme sapeur (1er décembre 1910) puis comme chasseur de 1ère classe (24 décembre 1910).
Rappelé sous les drapeaux avec la mobilisation générale de 1914, il arrive au corps le 4 août 1914. Il est nommé caporal le 9 mars 1916. Il passe au 151e Régiment d’Infanterie le 29 avril 1916. Il reçoit le 18 mai 1917 une citation à l’ordre du régiment (ordre n°96) : « s’est distingué une de plus à l’attaque du 16 avril 1917 ». Le 4 octobre 1917, il reçoit une seconde citation à l’ordre de la 69e division (ordre n°240) : « A assuré d’une façon parfaite le ravitaillement de sa compagnie pendant la période difficile du 8 août. Le 19 août, pris sous un violent tir de barrage d’artillerie, se trouvant à quelques mètres d’un dépôt de munition en flammes d’une part et à quelques pas d’un camion auto chargé d’obus en feu, d’autre part, a su grâce à son sang froid, et à son esprit de décision sauver ses personnel et matériel et conduire le ravitaillement de l’unité et les munitions qui lui étaient confiées au point assigné ». Il est mis en sursis d’appel du 24 avril 1919 au titre de négociant en matériaux, jusqu’à sa libération le 2 août 1919.
Il reçoit la croix de guerre avec étoile de bronze et étoile d’argent. Industriel dans la fabrication de briques à Alonne durant l’entre-deux-guerres (il est noté gérant de la SARL A. Brocard et Cie), père de deux enfants, il est nommé maire d’Allonne en juillet 1942. Contacté par Roger Hérissé, alias Dutertre ou Lepic, il entre au réseau CND le 2 février 1942. Sa maison devient l’« asile Cigogne». Outre une mission de renseignements, il a en charge la surveillance et la garde d’un émetteur radio installé chez lui. D’abord sous les ordres d’Hérissé, il passe sous les ordres de Louis Prache, alias Bellovaque, fin 1942.
Achille Brocard est arrêté le 11 novembre 1943. Lors de la fouille de son domicile, le poste émetteur et des armes sont découverts.
Interné jusqu’au 20 janvier 1944 à Agel, Fresnes puis Royallieu, il est déporté par le convoi du 22 janvier 1944 au départ de Compiègne à destination de Buchenwald (matricule 43182). Classé comme invalide, il n’est pas soumis à l’obligation de travail. Libéré par l’Armée américaine, il rentre en France le 22 avril 1945 par le centre d’Orsay-Paris. Médaillé de la Résistance (JO du 20 octobre 1945), il est décoré de la Croix de guerre 39/45 avec étoile d’argent (JO du 17 octobre 1946) avec la citation : « Agent de renseignements animé de la flamme patriotique la plus pure, grâce à sa grande connaissance de la région, fournit des indications très utiles sur tous les ouvrages et mouvements allemands. En 1942, accepte d’installer un poste émetteur dans son usine. Assure la surveillance et la garde de cet appareil pendant les émissions. Arrêté et déporté le 11 novembre 1943, a continué à montrer en déportation les plus belles qualités morales. »
Il reçoit la médaille militaire par décret du 5 octobre 1951. Achille Brocart décède à Allonne le 19 janvier 1952.