FTP - Le groupe Bellard

Le groupe Bellard

par  Jean-Pierre Besse


Gabriel Bellard a écrit un livre, Je t'avais bien défendu d'y aller, où il raconte sa Résistance. Ouvrage touffu, ignorant totalement la chronologie, souvent confus, il pose plus de problèmes qu'il n'apporte de solutions.


Gabriel Bellard"Lolo" 

Gabriel Bellard naît en 1912 à Crépy-en-Valois où son père est ouvrier chaisier. Il est d'abord apprenti mécanicien puis apprenti chaisier. Après son service militaire, Gabriel Bellard connaît le chômage. Mobilisé en 1939, il est démobilisé à Port-Vendres (août 1940). De retour à Crépy-en-Valois, il travaille d'abord comme couvreur à la réfection des gares puis charge les betteraves à la sucrerie de Beaurain.

Entré en Résistance très tôt, il est arrêté le 31 mars 1943 en même temps que plusieurs jeunes de son groupe (Gilbert Desnoyelles, Charles Carpentier, Lucien Gobert et Marcel Page) à la suite de l'arrestation de trois autres jeunes, à Fresnoy-le-Luat, trois jours avant (André Denancy, Jean Meunier et André Pothier). Le rapport de gendarmerie signale que les arrestations ont été effectuées par les inspecteurs de la Sicherheitpolizei de Creil, venus enquêter sur une affaire de dépôts d'armes et de munitions, et avance le chiffre de neuf arrestations (un Italien de Villeparisis, Marone). Incarcéré à Compiègne puis à Saint-Quentin, avant d'être interné à Royallieu, Gabriel Bellard s'évade, dans la Marne, du train qui le conduit en déportation fin juin. Il partage alors son activité entre la région d'Aulnay-sous-Bois-Le-Blanc-Mesnil et celle de Crépy-en-Valois-Meaux, avant d'être une nouvelle fois arrêté en juillet 1944. Il est alors déporté à Buchenwald.


Un groupe rattaché au FTP

Gabriel Bellard date de 1941 la formation de son groupe qui comprend très vite douze membres et vingt en 1942.
En septembre 1942, il rencontre Jean Douy, militant communiste, qui lui propose de s'occuper des jeunes et de rencontrer "un responsable". Gabriel Bellard accepte et rencontre, dans une maison de l'avenue Pasteur à Crépy-en Valois, "
Michèle", Claudine Petit, responsable régionale des Jeunesses communistes. Celle-ci affirme être arrivée dans le département en octobre, elle se souvient de l'existence d'un groupe à Crépy-en-Valois et d'avoir été hébergée dans une sucrerie.

Claudine Petit, selon le témoignage de Bellard, lui demande de former des groupes de trois, les hommes ne devant connaître que leur chef respectif et pas au-dessus. Chacun doit organiser un groupe de trois hommes dont il devient le chef et ainsi de suite. Bellard signale que Michèle lui a promis du matériel de propagande. Il déclare avoir revu quatre ou cinq fois Michèle, en particulier à la sucrerie de Beaurain, mais aussi Tutur interrégional (il s'agit de Jacques Fillon, alias "Arthur"). Par la suite, en décembre 1942, Bellard affirme "avoir été dégradé en profit de Louis Bahut de Boissy-Fresnoy", nommé chef de secteur et qui héberge désormais Michèle lors de ses passages dans la région de Crépy-en-Valois.

Après son évasion, Gabriel Bellard dit avoir eu un nouveau contact au monument aux morts de Rantigny et parle d'"André", mais il semble alors agir plutôt sur la région de Meaux, Aulnay-sous-Bois et le Blanc-Mesnil.


Les actions

Bellard revendique l'attaque de la mairie de Béthisy-Saint-Pierre, pour prendre les tickets le 28 décembre 1943, de la gendarmerie de Crépy-en-Valois et du sabotage du tunnel de Séry-Magneval. Cette dernière action est cependant réalisée pendant sa première incarcération par Pierre Claisse et René Leblond.


L'après-guerre

Lieutenant après la Libération, Gabriel Bellard reste quelque temps au Parti communiste mais, personnalité indépendante, vaguement anarchiste, il se tient et est tenu à l'écart par une partie de ses anciens camarades. Il s'installe comme épicier-débitant.

Il est mort à Crépy-en-Valois le 27 septembre 2002 et a des obsèques civiles.

 



Sources :

SHGN, 1939-1945, 60 E, 60 E 210- 60 E 91- 60 E 207- 60 E 357- 60 E 209- 60 E 94- 60 E 173, 174- 60 E 219- 60 E 180, 015 312, rapports de la Gendarmerie nationale, département Oise - AD Oise, 33 W 8 250 - Bellard Gabriel, Je t'avais bien défendu d'y aller, Langres, La Pensée universelle, 1978, 312p.

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