ActionsDe nombreuses actions sont à mettre à l’actif du détachement Patrie, mais les rapports rédigés à la Libération par Kléber Dauchel, qui rappelle plusieurs fois qu’il ne prenait pas de notes pour des raisons de sécurité, divergent parfois avec les rapports de gendarmerie et du préfet en ce qui concerne la date des actions.
Le 1er mai 1942, la gendarmerie signale un sabotage par explosif sur un appareil de fusion à l’usine des constructions mécaniques de Chambly et, le 6 mai, un attentat contre un poste de coupure à Moulin-Neuf, poste à haute tension en ciment situé en bordure de la RN 423. Kléber Dauchel situe, lui, cette action le 1er mai.
Le détachement réalise aussi de nombreuses coupures de fils téléphoniques allemands en février, mars et juin 1943, en particulier à Amblainville.
Dans la nuit du 3 au 4 avril 1943, quatre membres du détachement (Dauchel, Declemy, Crunet, Guilbert) réussissent à libérer de la gendarmerie de Neuilly-en-Thelle où ils sont détenus trois responsables du Front Uni de la Jeunesse Patriotique, René Didelet, Raymond Vasseur et la responsable départementale Claudine Petit, alias "Michèle".
Le 8 juillet 1943, de retour d’une récupération d’armes, trois membres (Alabernia, Dauchel, Kalinikrenko) du détachement rencontrent un soldat allemand, une fusillade éclate. L’Allemand est tué, Kléber Dauchel est blessé, mais François Kalinikrenko, "René", responsable départemental des FTP, est tué.
Le 11 mars 1944, et non en mai comme le précise Kléber Dauchel, à 22 h 45, alors que deux membres du groupe (Leclère, Dauchel), protégés par une dizaine d’autres sont en train de réaliser le sabotage à la sous-station de Moulin-Neuf, ils sont surpris par six gendarmes. Le sabotage est cependant réussi : deux explosifs intérieurs détruisent le transformateur. Selon la gendarmerie, les saboteurs, entre 16 et 20, prennent la fuite après avoir enlevé la carte professionnelle et le pistolet d’un gendarme. Kléber Dauchel parle d’un gendarme fait prisonnier, puis attaché à un poteau, et de la récupération du vélo de ce gendarme venant de la brigade de Chantilly, en majorité ralliée à la Résistance.
Le 28 avril 1944, le détachement fait évader de la prison de Beaumont, Vincent Alabernia, "Raoul", blessé lors de son arrestation le 1 4, avec la complicité d’un médecin (Dr Fritschi).
On peut ajouter la destruction des compresseurs et des vannes à eau des réservoirs pour l’alimentation des locomotives en gare de Persan-Beaumont, de nombreux déraillements, l’exécution de plusieurs collaborateurs ou encore l’attaque, le 20 août, d’Allemands sur la route de Ronquerolles à Hédouville, au lieu dit " La Normandie ".
Deux échecs
Entre le débarquement et la Libération, le détachement Patrie connaît deux échecs qui lui causent de nombreuses pertes. Le premier est l’attaque du maquis de Ronquerolles le 19 juin 1944, le second, la destruction de celui de Trie-Château (Ferme des Kroumirs) le 14 août 1944.
Sources : SHGN, 1939-1945, 60 E, 60 E 210- 60 E 91- 60 E 207- 60 E 357- 60 E 209- 60 E 94- 60 E 173, 174- 60 E 219- 60 E 180, 015 312, rapports de la Gendarmerie nationale, département Oise - Archives familiales de Kléber Dauchel.