Fusilles-de-l-Oise

Fusillés originaires de l'Oise

DUCHEMIN Marcel Georges

Militant communiste

fusillé

par Frédéric Stévenot


Fils d’Ernest Duchemin, cantonnier, et de Marie Céline Frémin, garde barrière, Marcel Duchemin s’était marié le 9 octobre 1920 à Fitz-James (Oise) avec Berthilde Brasseur et était père de deux enfants. Il fut arrêté le 12 septembre 1941 à son domicile de Giencourt (Oise) par la Feldgendarmerie, en tant que membre d’une organisation communiste clandestine faisant de la propagande. Il était effectivement responsable des distributions de tracts, et était membre du Front national depuis le mois de juin 1941. Lors de la perquisition, aucun matériel compromettant ne fut pourtant trouvé.

Interné au camp de Compiègne (Oise) puis à la prison d’Amiens le 8 novembre, Marcel Duchemin fut déféré le 11 novembre 1941 devant le tribunal militaire allemand FK 580 de la ville. Il fut condamné à deux ans de travaux forcés.

Le 16 avril 1942, vers 3 h 40, le train Cherbourg-Mantes-la-Jolie dérailla à 2,5 kilomètres de la gare de Moult-Argences (Calvados). Le bilan s’établit à vingt-huit morts et dix-neuf blessés, parmi lesquels des marins de la Kriegsmarine revenant de permission. Un nouveau déraillement fut organisé dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1942, malgré la présence d’otages dans le wagon de tête : dix soldats allemands moururent et vingt-deux autres furent blessés, mais aucun Français. Ne pouvant arrêter les saboteurs (appartenant aux FTP), les autorités allemandes arrêtèrent de nombreux otages, réputés Juifs selon les directives officielles, ou connus comme communistes. Beaucoup furent fusillés, d’autres déportés.

Devenu otage en représailles à l’attentat du 16 avril, Marcel Duchemin fut ainsi fusillé par un peloton d’exécution allemand le 30 avril 1942 dans la citadelle d’Amiens, à 11 h 38 avec Henri Laroche, , Albert Bessière , Henri Chaintreau et Octave Gauthier. 


Sources

Fiche du Maitron des fusillés - DAVCC, Caen - Etat civil 3E7/26 vue 283.


LAROCHE Henri Eugène

Militant communiste

Fusillé

par Jean-Pierre Besse


 Le père d’Henri Laroche, ouvrier d’usine lors de la naissance d’Henri, travailla avant guerre comme ouvrier à la sucrerie de Vauciennes. Après guerre, il était chaudronnier dans une usine de Crépy-en-Valois. Henri Laroche commença à travailler très tôt, lui aussi au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il travaillait à Crépy-en-Valois où il se fixa par la suite et se maria en avril 1931 avec Jeanne-Baptistine Hingouet. En 1936, il était manœuvre aux Ponts et Chaussées.
Militant communiste, Henri Laroche partit en novembre 1936 pour rejoindre les Brigades internationales en Espagne. Il appartint au XIe Bataillon de la Commune de Paris. Blessé à Albacete, il fut rapatrié en septembre 1937.
Il fut arrêté le 13 septembre 1941, avec Henri Deshayes, par la Feldgendarmerie allemande. Ils avaient insulté un homme qui travaillait au dépôt de paille de l’armée allemande installé dans l’annexe de l’usine Clair, route de Soissons, à Crépy-en-Valois. Ils furent conduits à la Kreiskommandantur de Senlis le 14 septembre puis à la prison d’Amiens. Condamné à un an de prison, Henri Laroche fut parmi les otages fusillés en représailles au déraillement d’un train allemand près de Caen le 16 avril 1942 à 11h 38 en même temps que Marcel Duchemin, Albert Bessière , Henri Chaintreau et Octave Gauthier.
Son corps fut inhumé au cimetière de Camon. 


Sources

Fiche du Maitron des fusillés - Arch. Dép. Oise, Mp5337, 1439 W 4 (Renseignements généraux). – Arch. Dép. Somme, 26 W 940. – Le travailleur de la Somme et de l’Oise, 1936-1937. – Arch. RGASPI 545.6.1039 liste des Brigadistes français en Espagne républicaine, fiches individuelles du 31 décembre 1937. – État civil.

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