JAUNEAU Georges alias « Capitaine Jacques »
Résistant du Front National détachement Jacques Bonhomme
par Jean-Pierre Besse et Jean-Yves Bonnard
Fils d’un répétiteur au lycée Félix Faure de Beauvais, devenu professeur adjoint dans cet établissement et bibliothécaire municipal, Georges Jauneau naît à Ons-en-Bray (Oise) le 24 novembre 1906. Son père milite au Parti radical-socialiste, Georges Jauneau lui-même milite avant la Seconde Guerre mondiale au Parti radical-socialiste et à la Libre pensée.
Ingénieur chimiste, il s’installe au début des années 1930 à Saint-Just-en-Chaussée (Oise) et est employé à l‘usine Weeks. Georges Jauneau anime, au moment du Front populaire, le comité antifasciste de Saint-Just-en-Chaussée et épouse Paulette Biefnot-Cleymen, qui est l’une des dirigeantes des organisations de jeunes communistes.
La Résistance
Georges Jauneau entre très tôt dans la Résistance.
Arrêté une première fois le 21 juillet 1941 puis relâché, faute de preuves, le 24, il est une nouvelle fois arrêté le 9 août 1941 et relâché peu après. Il adhère au Parti communiste et organise, dans la région de Saint-Just-en-Chaussée, un détachement FTP, le détachement Jacques Bonhomme. Sous le pseudonyme de "capitaine Jacques", c’était le prénom de son frère aîné, il est en outre un des dirigeants du Front national, collabore au Patriote de l’Oise et assure les contacts avec l’OCM, particulièrement bien implanté dans l’arrondissement de Clermont.
Lors de la constitution des FFI dans le département de l’Oise, Georges Jauneau reçoit le commandement du sous-secteur Nord du secteur Centre. Il échappe, en juillet 1944, à la vague d’arrestations qui frappe les responsables du Front national dans le secteur.
L'après-guerre
Après la Libération, Georges Jauneau est l’un des responsables départementaux du Front national. Avec Pierre Auzi, Robert Dusert et Bertin, il est délégué au congrès national de cette organisation à Paris, du 6 au 8 juin 1945. En septembre 1945, la presse locale le présente comme le secrétaire général du mouvement dans le département.
Elu conseiller de la République en décembre 1946, Georges Jauneau accède au bureau fédéral du Parti communiste en février 1947. En juin 1948, Georges Jauneau accède au secrétariat fédéral, mais en novembre perd son siège de conseiller de la République.
Dans les années 1950, Georges Jauneau anime le Mouvement de la paix, il est d’ailleurs poursuivi et acquitté, en 1950, pour un article du Patriote de l’Oise condamnant la guerre d’Indochine.
Il est aussi liquidateur départemental des questions FFI, président de la commission départementale FFCI et membre de la délégation régionale FFCIR de la deuxième région militaire à Lille (Nord).
Il devient directeur du journal "Aviation française" et de la revue "Espaces". Il termine sa carrière professionnelle comme directeur de l'usine de produits chimiques Marcolac, à Ronquerolles (près de Clermont).
Georges Jauneau s’éloigne peu à peu du Parti communiste suite à des rumeurs portant sur sa vie personnelle. Retiré en 1961 à Clermont de l’Oise, il y meurt le 9 avril 1990.
Son épouse, Paulette, est élue membre du comité du parti communiste puis membre du bureau fédéral. Membre de l'Union des Femmes Françaises, elle en devient présidente départementale. Elle est élue présidente d'honneur de l'Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance - Oise en 2006. Elle décède le 27 octobre 2020 à l'âge de 98 ans.
Sources :
AD Oise, 41 J, séries M et W, listes nominatives de recensement et listes électorales - AD Oise, 138 W 1 111, séries M et W - Le Travailleur de l'Oise, 1944-1948, quotidien - Le Patriote de l'Oise, 1944-1950, hebdomadaire - Besse Jean-Pierre, L'Oise septembre 1940 - septembre 1944, Gouvieux, 1994, 218p - Fonds Xavier Leprêtre.