Les sabotages des voies fluviales

Les sabotages des infrastructures des voies de navigation
par Jean-Pierre Besse

L'Oise est traversée par plusieurs voies navigables et par plusieurs canaux dont l'importance économique est non négligeable.
D'une façon surprenante, les actes de sabotage visant ces infrastructures sont peu nombreux, surtout si on les compare à ceux visant les lignes téléphoniques, les lignes électriques et les voies ferrées.
On peut se demander si les résistants ne se sont pas trouvés confrontés à des problèmes techniques dans la réalisation de tels actes.
En avril-mai 1943, les FTP du Noyonnais se livrent par quatre fois à ce type d'action.
Dans la nuit du 29 au 30 avril 1943, un câble de basse tension, alimentant la traction électrique pour le remorquage des bateaux, est saboté à Thourotte. La traction des bateaux est interrompue de 6 heures à 10 heures.
Le lendemain, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, vers 23 heures, c'est le déversoir non gardé avant le canal latéral de l'Oise, à 700 mètres en amont des écluses de Sempigny, qui est visé La rainure amont du déversoir et une partie du pont sont détruites par une explosion qui a creusé un entonnoir mesurant 2 m de diamètre et 1 m 40 de profondeur. Le bas foyer en amont du déversoir est démoli sur 3 m et le petit pont enjambant le déversoir, d'une largeur de 4 m 40, ne repose plus que sur une largeur de 1 m 40. Les auteurs ont, selon le rapport, dû utiliser un obus d'un assez fort calibre.
Le 21 mai 1943, des câbles servant à la traction électrique sont coupés sur le canal latéral de l'Oise à Noyon. Le trafic est interrompu durant cinq heures.
Dans la nuit du 26 au 27 mai 1943, un câble de basse tension, servant à alimenter la traction électrique pour le remorquage des bateaux, est sectionné à Pimprez sur 300 mètres, à Chiry-Ourscamps sur 80 mètres. Trois poteaux sont sciés au pied au pont de Rouilly. La navigation est interrompue jusqu'à 10 heures.
Il faut attendre mai 1944 pour retrouver ce type d'action.
Dans la nuit du 3 au 4 mai, l'écluse de Couloisy est détruite par explosifs et rendue inutilisable.
Dans la nuit du 9 au 10 mai, à 3 heures, c'est l'écluse d'Hérans à Trosly-Breuil qui est détruite à son tour.
Ces deux actions sont réalisées par le groupe OCM de Vic-sur-Aisne dont le recrutement s'étend sur le canton d'Attichy.

Sources :
AD Oise, 89 W 10 913 - AD Oise, 1 232 W 306 - Mémoires du Soissonnais, 1999-2001, publication, bulletin de la société archéologique et historique de Soissons.

Liens
  • Rapport de gendarmerie sur le sabotage du 29 au 30 avril 1943
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