Dans une circulaire de l'Inspection générale des services de police judiciaire, dépendant de la direction générale de la police nationale au ministère de l'Intérieur, adressée aux préfets, signée par l'amiral de la flotte et datée du 14 mai 1941, il est écrit :
« ...deux opérations à Paris et à Marseille ont révélé l'utilisation d'un procédé inédit pour le transport du matériel de diffusion du Parti communiste, qui consiste à remplir de tracts des valises qui sont ensuite déposées à la consigne des gares, où d'autres militants porteurs des récépissés viennent les retirer. Les valises vidées de leur contenu sont déposées à la même consigne, puis reprise par des responsables... Une surveillance plus rigoureuse doit être prescrite dans les gares ... »
L'utilisation de ce système entraîne, dans l'Oise, l'arrestation de responsables importants de la Résistance.
Le lundi 20 juillet 1942, la première brigade régionale de police judiciaire saisit, à la consigne de la gare de Montataire, une mallette qui contient 5000 tracts, 24 stencils et 2 tubes d'encre à imprimerie. Cette valise a été expédiée de Paris Nord à l'adresse d'un dénommé Jean Devaux, inconnu à Montataire. Le 19 juillet, une patrouille de nuit a appris par une personne digne de foi qu'une valise renfermant une quantité de tracts communistes est arrivée en gare de Montataire. Le maire de Montataire confirme et signale que le commissaire de police de Creil est averti depuis la veille ainsi que les inspecteurs de la première brigade de police mobile de Paris. Le commissaire de police de Creil a substitué à la totalité des tracts des vieux papiers, laissant sur place la valise en attendant que le destinataire vienne la retirer.
Eugénie Germain, militante communiste et épouse d'un responsable des FTP sur Montataire, est arrêtée lorsqu'elle vient prendre livraison de cette valise. Une perquisition est effectuée au domicile des époux Germain, cité Mertian. On découvre quatorze feuillets semestriels pour carte d'alimentation en provenance de la mairie des Ageux qui a été attaquée le 29 juin.
Cette affaire entraîne l'arrestation des époux Germain et de trois autres militants isariens (Henri de Ploeg, chef d'équipe chez Brissonneau, René Speliers, ajusteur-mécanicien dans cette entreprise et Maurice Laugant, employé à la SNCF). Elle a aussi des ramifications dans l'Eure-et-Loir et la Somme, où sont aussi effectuées plusieurs arrestations.
Quelques mois plus tard, le 8 octobre, c'est en allant retirer deux valises contenant cent kilogrammes de tracts en gare de Laigneville que Maurice Genest est arrêté, en compagnie de Pierre Tarlier et Edgar Gordien, par la brigade de gendarmerie de Liancourt.