Libé-Nord, secteur Ouest

par Jean-Pierre Besse

Cette fiche reprend le rapport d’activité rédigé par le lieutenant Bouslet, sous-chef de secteur, dit "l’Abbé" ("Labbé" en fait) le 2 septembre 1944. Nous en avons conservé la présentation et la rédaction.

Ce groupe, formé en 1943 (quelques éléments politiques) par Monsieur Crosnier, qui est pris par la Gestapo, est repris par Bouslet, dit "l’Abbé", qui était alors à OCM.

En février 1944, Bouslet fait sortir M. A. Crosnier de la prison de Compiègne en compagnie de M. Robert Crosnier et Caoudal, gardien de ladite prison.

Il reprend en main Libération sous les ordres du capitaine Schmit, dit "Gossin", attaché à l’état-major du général Koenig, et Mérigonde à l’information.

Il forme onze groupements : Froissy, Hardivillers, Beauvais, Marissel, St-Omer, Grémévillers, St-Samson-la-Poterie, Songeons, Mont-Saint-Adrien, Noyers-Saint-Martin, Saint-Germain-la-Poterie, et compte un effectif de 252 hommes.

Avec douze chefs de groupe, il cache, ravitaille des réfractaires, remet des centaines de fausses cartes d’identité dans le département, favorise le rapatriement de parachutistes anglais et américains avec le concours de Buffard de l’IS, Sueur de Marissel, conseiller municipal de Beauvais, employé à la SNCF, prête la main à VPO, la nuit, au transport d’armes parachutées.

Il entre en rapport avec Garbardini à l’information par l'intermédiaire de Dussert, transmet les plans des câbles souterrains des PTT fournis par M. Noël de Saint-Omer-en-Chaussée. Manque de se faire prendre par la Gestapo dans le bureau de Dubus Robert. Celui-ci étant arrêté en compagnie de Bailly et enfermé à la caserne Agel, il sauve dossiers et papiers compromettants, trouve le moyen de détourner en plein jour 2.000 litres d’essence, aidé par deux employés des essences Jupiter et M. Ratel, employé à la maison Mellion, en cache 1.000 litres chez Prévost à Bracheux, 400 litres chez Bouslet, 600 litres chez Sueur à Marissel.

Il reçoit chez lui et prépare plusieurs réunions du CDLN, reçoit et diffuse les journaux Libération avec De Ridder, sous les ordres du capitaine Antoine, est chargé de la défense de Beauvais, secteur C.

Le groupe entre en action à 6 heures du soir suivant le plan prévu, patrouille dans le secteur C jusque la préfecture où il passe la nuit pour la garder.

Le groupe de Villers-Vermont-St-Samson-la-Poterie a fait deux cent quarante-sept prisonniers, quarante-cinq tués provenant d’une colonne motorisée d’artillerie comprenant quatre camions, quatre canons, s’est montré très actif en patrouille et surveillance de toute cette région, deux FFI ont été tués. Le groupe Grémévillers fait quatorze prisonniers, pas de perte. Sous les ordres des chefs de groupe Bailly, Vermet, Demelliers, assure la garde de la caserne Taupin qui devient prison civile, des dépôts d'essence Jupiter et coopérative du Beauvaisis, dépôt Deschirex, etc.

Sources :

AD Oise, 41 J, fonds Xavier Leprêtre.