Maquis-Bois-Saint-Michel

Le maquis du Bois-Saint-Michel

par Jean-Pierre Besse


Constitué au lendemain du débarquement allié sur les côtes normandes, le maquis du Bois Saint-Michel résulte de la réaction simultanée de deux types de volontaires. D’une part, de nombreux jeunes fougueux, souvent imprudents, totalement novices en matière de lutte clandestine, qui veulent participer à la libération du pays. D’autre part, des prisonniers et des déportés de l’Est, soviétiques pour la plupart, travaillant dans les carrières de V1 à Saint-Leu-d'Esserent ou réparant les voies ferrées détruites, qui profitent des bombardements alliés pour s'évader. Les résistants font tout leur possible pour les récupérer, les aider et les héberger.


C'est ainsi que, dans les carrières de Saint-Vaast-lès-Mello, à quatre kilomètres de Creil, au nez et à la barbe des Allemands qui ont installé, tout près de là, un poste de DCA, se trouvent rassemblés plus de deux cents combattants volontaires. Le ravitaillement est précaire et aléatoire, les armes insuffisantes et hétéroclites. Au bout de quelques jours, devant la menace d'une attaque en force des Allemands, la décision est prise de disperser le détachement. C’est le retour au domicile pour ceux qui le peuvent.

Un groupe retourne dans les bois de Cinqueux. Reste une quarantaine d’hommes décidés, dirigés par " Yves" (Roland Jacques) qui répartit les armes : mitraillettes, fusils-mitrailleurs, fusils et revolvers de modèles différents...

 

Dans la nuit noire et sans bruit, il faut deux heures pour arriver au bois Saint-Michel. Le poste récepteur à galène est installé sous une tente, quelques huttes de feuillage. Un puits se trouve à deux ou trois cents mètres. Les légumes sont prélevés dans les champs voisins ; Bianchi de Saint-Vaast apporte du ravitaillement. Serge et Yves Lukasik, d'origine polonaise, servent d'interprètes auprès des Soviétiques. Chaque soir, une expédition prend le départ pour l'attaque de convois sur les routes de Neuilly-en-Thelle ou de Précy-sur-Oise, à la grenade pour une voiture isolée, au fusil-mitrailleur pour un convoi de camions.

Le 11 juillet 1944, des Allemands en armes commencent à encercler le bois. Il faut partir. "Yves" réussit avec une trentaine de Soviétiques à rejoindre le maquis du « Grand-Ferré » à Saint-Sauveur près de Compiègne.

Share by: