Fusilles

 Fusillés dans le département de l'Oise

AUGUSTE Jean
Né dans le Calvados en juin 1890, ce militant syndicaliste est arrêté par la police française en 1941 et condamné à cinq ans de prison. Il est fusillé 24 avril 1942.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008

BANNETEL Henri, Eugène, Auguste

Né le 1er février 1918 à Rennes (Ille-et-Vilaine) où il est domicilié. Etudiant en médecine, il participe dès 1940 à la propagande communiste au sein des milieux estudiantins et à la mise sur pied du Front national. Il devient le responsable départemental en Ille-et-Vilaine des Jeunesses communistes en 1941. Arrêté à Rennes le 25 juin 1941, il est par la suite interné à Compiègne d’où il est sorti le 15 décembre 1941 pour être fusillé au Mont-Valérien.


Sources:

Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.


BERTHIER Julien, Pierre
Il est né à Mercus-Garrabet dans l'Ariège le 2 janvier 1907. Commis de bourse domicilié à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine), il est arrêté, interné au Camp de Royallieu à Compiègne d’où il est sorti le 15 décembre 1941 pour être fusillé au Mont-Valérien.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

BESSIERES Albert
Né le 22 mars 1908 à Figeac (Lot), professeur d'espagnol à Dreux (Eure), ce militant communiste est arrêté à Dreux le 4 juillet 1941 et condamné par un tribunal militaire allemand. Interné au camp de Royallieu à Compiègne pendant dix mois il est fusillé à la citadelle d'Amiens le 30 avril 1942 à la citadelle d’Amiens en représailles d'un attentat commis à Caen le 16 avril 1942 contre un train de permissionnaires allemands qui a entraîné la mort de vingt soldats et une trentaine de blessés. Il est inhumé au cimetière de Dury. Une plaque lui rend hommage à Dreux, place des Fusillés.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

BOULET Maurice
Né le 15 décembre 1910 à Elbeuf (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), cet ouvrier du textile, militant syndicaliste, est arrêté le 22 octobre 1941 puis interné au camp de Royallieu à Compiègne (Oise). Il est fusillé le 9 mai 1942 au champ de tir des Beaux Monts, à Compiègne, suite à un attentat à Caen le 1er mai contre un train de permissionnaires allemand.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.
Lettre de Mme Maurice Boulet au préfet de l’Oise, le 20 septembre 1942 (AD Oise 83W8253).

CARIOU Corentin Marie
Né le 12 décembre 1898 à Loctudy (Finistère), fils de Pierre Cariou, marin, Corentin passe sa jeunesse dans un milieu de marins pêcheurs bretons et fréquente l'école communale de sept à douze ans. Il est le dernier né d'une famille de onze enfants. Il part en mer dès l'âge de douze ans et demi et demeure marin jusqu'à dix-huit ans, avant de faire son service militaire dans la marine. Matelot gabier de deuxième classe, il fait quelques semaines de prison pendant son service militaire. Libéré à vingt-et-un ans, il est marin pêcheur pendant deux ans puis décide d'aller chercher du travail à Paris à la mort de ses parents en 1923. C'est par son frère Jean, ouvrier à la Compagnie du gaz de Paris, qu'il entre dans cette Société où travaillent de nombreux Bretons, comme aide de forge à l'usine des goudrons de la Villette. Il est titularisé en 1925 et passe plus tard aide-ajusteur. Fin 1932-début 1933, il s'installe avec sa famille 15, Villa de l'Ermitage dans le XXe, où il vit jusqu'en 1939 puis 82, rue Compans, dans le XIXe arrondissement. Il adhère à la CGTU et peut-être au Parti communiste en 1923 et se consacre surtout au militantisme syndical. En 1932, il est élu secrétaire du comité intersyndical CGTU des services publics de la région parisienne. Il devient secrétaire du premier rayon communiste de la Région parisienne en 1928 et 1929, Cariou entre au Comité central lors du VIIe congrès national (Paris, 11-19 mars 1932) et le quitte au VIIIe congrès (Villeurbanne, 22-25 janvier 1936). Il entre au conseil municipal de Paris comme représentant du quartier du Pont-de-Flandre (XIXe arrondissement) à l'occasion de l'élection partielle de 1938. Le conseil de préfecture le déchoit de ce mandat le 21 janvier 1940, pour appartenance au Parti communiste. Interné administrativement en décembre 1939 puis incarcéré en avril 1941 à la maison centrale de Poissy (Seine-et-Oise), il est dirigé le 8 mai sur le centre de séjour surveillé de Châteaubriant (Loire-Inférieure). Corentin Cariou est interné depuis le 9 février au camp de Compiègne lorsqu'à la suite de l'attentat commis le 1er mars 1942 contre une sentinelle allemande, rue de Tanger (XIXe arrondissement), les autorités d'occupation décident de fusiller comme otages « vingt communistes et juifs ». L'exécution de Cariou, de Pierre Rigaud et de Réchaussière a lieu le 7 mars 1942 à midi, à Carlepont. La veille de sa mort, à 20 h 30, Cariou écrit à sa femme : « (...) Je suis dans une cellule isolée, pour ma dernière nuit [...] Je pars avec courage, en confiance dans la victoire finale. Sois courageuse pour élever notre chère fille [...] Je ne vois pas ce que j'écris dans la nuit. Nos sacrifices ne seront pas vains (…) »". Le corps de Corentin Cariou est inhumé à Cuts (Oise). Le 1er novembre 1945, le Parti communiste organise une cérémonie place de la République et des obsèques solennelles pour les sept élus de Paris victimes du nazisme. Ils reposent dans une tombe commune au Père Lachaise, près du mur des Fédérés. Une avenue du XIXe arrondissement de Paris et une station de métro portent le nom de Corentin Cariou, tout près de l'usine de la Villette où il a travaillé.
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008
© 2015 CANOPE de l’Oise
Corentin Cariou (1898-1942)

CHAINTREAU Henri
Né le 16 avril 1897 à Bellegarde (Ain), domicilié à Villemandeur dans le Loiret, il est arrêté puis interné au camp de Royallieu à Compiègne. Il est fusillé à la citadelle d'Amiens en représailles d'un attentat commis à Caen le 16 avril 1942 contre un train de permissionnaires allemands qui a entraîné la mort de vingt soldats et une trentaine de blessés. Il est inhumé au cimetière de Longueau (Somme).

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

COURTOUT Victor Louis
Né le 10 septembre 1900 à Malakoff (Seine), contrôleur chez Hotchliss, Victor Courtout est un propagandiste communiste actif dans le XVIIe arrondissement de Paris avant 1939. Il est interné au camp de Royallieu à Compiègne le 28 juin 1941 d’où il est sorti le 15 décembre 1941 pour être fusillé au Mont-Valérien.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

DAMICHEL Jean-Marie
Né le 2 juillet 1908 à Allerey (Saône-et-Loire), fils d'un instituteur, instituteur lui-même à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), il est candidat du PC dans la 2e circonscription de Chalon le 26 avril 1936. Il est déplacé par le gouvernement de Vichy à Cressy-sur-Somme (Saône-et-Loire). Arrêté par les autorités allemandes le 27 juin 1941, il est emprisonné à Chalon puis interné au camp de Royallieu à Compiègne d’où il est sorti le 15 décembre 1941 pour être fusillé au Mont-Valérien.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.
           Jean-Marie Damichel
(1908-1941)

DARGENT François

Résistant FTP

Fusillé

par Marie-Christine Clamour et Thierry Abran


Né le 29 janvier 1920 à Marolles (Oise). Fils de Jean Camille Dargent et de Marie Louise Morlet, ouvrière agricole, François Morlet fut reconnu par Jean Camille Dargent le 30 janvier 1924 en la mairie du XVIII arr. de Paris. Adulte, il est domicilié à Illiers (Eure-et-Loir), où il exerce la profession de charcutier. Il se marie le 12 octobre 1940 avec Andrée Jeanne Roucheray. Ils auront deux enfants nés en 1940 et 1942.

Il s’évade après trois mois de travail en Allemagne et rejoint alors la Résistance à Chartres. En décembre 1943 et janvier 1944, alors que les FTPF du secteur sont décimés par la répression de l’occupant et de l’administration de Vichy, la Gestapo vient l’arrêter à son domicile et menace son épouse de prendre leur fils aîné à sa place, puisqu’il ne le trouve pas. Pour sauver son fils, François Dargent se livre alors aux autorités.

Le 17 novembre 1943 à Chartres (Eure-et-Loir), il est condamné pour sabotage et comme réfractaire au STO, puis interné à Fresnes. Il est condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Paris le 15 mars 1944 et fusillé le 30 mars au Mont-Valérien avec quatre autres résistants de sa commune. Leurs noms sont cités dans le livre du colonel Rémy : « Comment meurt un réseau ». 


Sources :  

Jean Pierre Besse, Robert Dargent.


DELARUE Gustave
Né le 13 décembre 1883 à Malaunay (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), conseiller municipal communiste du Houlme, il est arrêté le 9 avril 1940 par la police française et condamné à un an de prison. Libéré, il est à nouveau arrêté en septembre 1941 puis interné au camp de Royallieu à Compiègne. Gustave Delarue est passé par les armes le 31 mars 1942, au champ de tir des Beaux Monts, à Compiègne, suite à un attentat perpétré au Havre le 23 février 1942 contre une colonne en marche de marins allemands ayant causé la mort de deux militaires allemands.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.
Lettre du préfet de l’Oise au préfet de la Seine Inférieure concernant Gustave Delarue (Archives départementales de l’Oise 83W8253).

DELATTRE Jean
Peu d’informations nous sont parvenues sur cet otage interné au camp de Royallieu, à Compiègne, qui est fusillé le 9 mai 1942 au carrefour des Beaux-Monts et de la Faisanderie et inhumé au cimetière Nord de Compiègne.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

DURVILLE Léon
Né le 19 juillet 1880 à Soissons (Aisne), marchand forain dans cette ville, il est arrêté, interné au camp de Royallieu à Compiègne (Oise). Il est fusillé le 21 février 1942 à la Butte des Zouaves à Carlepont (Oise) en représailles à un attentat commis à Rouen contre deux militaires allemands le 4 février précédent.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

FAVIOT Pierre Théophile Fernand

STO évadé - Résistant FTP

Fusillé

par Jean-Yves Bonnard


Né le 16 septembre 1922 à Breuil-le-Sec (Oise), il est le fils de Pierre Gustave Faviot et de Rosa Siebenthal. Homme d'équipe à la SNCF à Creil, célibataire, il demeure avec ses parents à Saint-Just-en-Chaussée (Oise).

Requis pour le STO, il est envoyé en Allemagne en 1943 et parvient à s'évader après un mois. Il rejoint la France et gagne la Savoie pour se cacher puis se réfugie dans les Mont du Lyonnais près de Coise.  Il entre dans la Résistance avec les FTP 92/10 puis dans la compagnie des Partisans en Maurienne. Le 21 juin 1944, il participe à l'attaque du poste allemand de Beaufort-sur-Doron avec une soixantaine de résistants d'Albertville Ugine. Quatre maquisards sont tués, deux sont mortellement blessés et deux autres blessés. Il est fait prisonnier le lendemain lors d'un bivouac avec 34 autres FTP de son groupe à Arêches. 

Torturé, il est passé par les armes avec 30 de ses camarades le 23 juin 1944 à 17h00  à Albertville, au lieu-dit les Glières Blanches. Les autres sont déportés.

Son corps n'est identifié qu'en janvier 1945 et son acte de décès transcrit que le 30 mars 1946. Il repose dans le cimetière communal de Saint-Just-en-Chaussée.

Il reçoit la Croix de guerre 39/45 à titre posthume avec la mention Mort pour la France (10 décembre 1946) et le titre d'interné résistant.

Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Just-en-Chaussée, sur une plaque commémorative en gare de Creil, sur la stèle aux 31 fusillés de Grignon et sur le monument de la Résistance d'Ambertville.


Sources:

Fiche par Michel Aguettaz, in Le Maitron des fusillés - Genweb - AD Savoie, 1382 W 232, 961 W 31. — AM Albertville, série H, fusillés 1944-1946. - Ils ont fait le sacrifice de leur vie, le prix de la liberté dans l'Oise 1940-1945, ANACR Oise - 2002.


GAUTHIER Octave
Né le 21 décembre 1881 à Thénay (Loir-et-Cher) où il sera domicilié, il est arrêté puis interné au camp de Royallieu à Compiègne. Il est fusillé à la citadelle d'Amiens en représailles d'un attentat commis à Caen le 16 avril 1942 contre un train de permissionnaires allemands qui a entraîné la mort de vingt soldats et une trentaine de blessés. Il est inhumé au cimetière de Rivery-les-Amiens (Somme).

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

GIRAUDON André
Originaire de Bourges (Cher) où il est né le 18 juillet 1916, cet ajusteur militant communiste arrêté puis interné au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise), est fusillé le 10 mai 1942 au champ de tir des Beaux Monts, à Compiègne, en représailles à un attentat à Caen le 1er mai contre un train de permissionnaires allemand.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008

HAJJE Antoine

Né le 5 septembre 1904 à Auraca (Île de Chypre), naturalisé Français, cet avocat, militant communiste, est membre du conseil juridique de l'Union des syndicats de la région parisienne en 1937. Il est arrêté le 25 juin 1941 pour ses activités communistes et interné au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise).
Dans une lettre au bâtonnier, peu avant son exécution au Mont-Valérien le 20 septembre 1941, Antoine Hajje écrit : « (…) Nous allons à la mort satisfaits d’avoir, en toutes circonstances, accompli notre devoir, tout notre devoir (…). Nous mourons prématurément, mais c’est pour la France. Nous en sommes fiers. Je dis adieu à une profession que j’ai aimée ; j’aurais été jusqu’à la fin le défenseur de la dignité humaine et de la vérité.»
Une rue du 15e arrondissement de Paris porte son nom.

Sources:

Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

HÉNAULT Richard, Lucien, Émile

fusillé

par Jean-Yves Bonnard


Né le 11 septembre 1903 à Ons-en-Bray (Oise), cet homme marié exerce la profession d’ouvrier agricole. Connu par les services de police pour des faits de proxénétisme en prostituant son épouse il est impliqué dans l’Affaire Wallard. En octobre 1940, Victor Wallard aurait encouragé la femme de Richard Hénault à fréquenter des soldats allemands.

Ce jour-là, des soldats allemands ivres et un dénommé Masselin se rendent au domicile de Victor Wallard pour voir Mme Hénault. Une bagarre s’en suit, Richard Hénault frappe à la gorge avec une hache un soldat allemand. Deux autres soldats sont blessés par des coups de feu. Richard Hénault prend alors la fuite.

Arrêté, Victor Wallard est traduit en cour martiale le 16 octobre devant le tribunal militaire allemand FK580 d’Amiens lequel prononce la peine de mort à son encontre pour avoir commis des actes de violence contre l’Armée allemande et pour avoir possédé des armes et des munitions.

Richard Hénault, arrêté par la Feldgendarmerie le 20 octobre après s’être caché dans les bois, est jugé trois jours plus tard par le même tribunal qui le condamne également à mort pour avoir assassiné un soldat allemand. Il est exécuté le 26 octobre à 18 heures dans la caserne Agel de Beauvais par un peloton allemand.

Une jeune fille de vingt ans sera aussi condamnée à deux ans de prison.

Victor Wallard est fusillé à son tour le 1er novembre 1940 à 18 heures dans la caserne Agel de Beauvais.

Dans son ouvrage La France dans la Seconde Guerre mondiale, Yves Durant évoque l’affaire parmi les premiers actes de résistance à l’oppression allemande : « Dès l’été 1940, celui-ci [l’oppresseur] est amener à réprimer les premiers actes dirigés directement contre lui ; pour décourager ceux qui seraient tentés d’en suivre l’exemple, il s’emploie à faire connaître partout en zone occupée ses actes répressifs. Des affiches bilingues, encadrées aux couleurs allemandes, distribuées dans les mairies pour être obligatoirement affichées en public, annoncent la condamnation à mort et l’exécution pour « actes d’hostilité » de Français dont les noms aujourd’hui oubliés, peuvent être tenus pourtant pour ceux, incontestables, des premiers résistants : (…) Hénault, bûcheron à Saint-Germain-la-Poterie dans l’Oise, fusillé pour sabotage le 20 octobre 1940 ; Victor Wallard, manœuvre, de l’Oise également, détenteur d’armes et agresseur de soldats allemands, fusillé le 2 novembre, etc. Les professions de ces premières victimes de la répression nazie, le plus souvent modestes, montrent le caractère populaire de leur recrutement ».


Sources :

Durant Yves, La France dans la Seconde Guerre mondiale, Armand Colin, 1988.

Stévenot Frédéric, https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article167183 - AVCC, Caen, 21 P 408108.


LECOMTE Gustave
Né le 27 mars 1905 à Vernon (Eure), il travaille dans la métallurgie à Oissel (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) et milite à la CGT. Arrêté dans la nuit du 21 au 22 octobre 1941, il est interné au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise). Il est fusillé le 9 mai 1942 au champ de tir des Beaux Monts, à Compiègne, suite à un attentat à Caen le 1er mai contre un train de permissionnaires allemand.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

LEFEBVRE Arthur
Né à Caudry (Nord) le 14 mai 1896, ouvrier mécanicien, cet ancien combattant de la Première Guerre mondiale devenu militant communiste, participe à la reconstitution du parti communiste sur Rouen. Arrêté le 20 novembre 1940, il est transféré par la suite au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise). Il est fusillé le 21 février 1942 à la Butte des Zouaves à Carlepont (Oise) en représailles à un attentat commis à Rouen contre deux militaires allemands le 4 février précédent.

Sources:

Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

LEVAVASSEUR Lucien
Né le 19 février 1910 à Montville, secrétaire du syndicat de l'industrie textile en Seine-Inférieure, il est domicilié à Le Houlme et participe aux activités clandestines de la CGT et du parti communiste. Il est arrêté le 21 octobre 1941 puis conduit au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise). Il est fusillé en forêt de Compiègne le 14 février 1942 en représailles après l'attentat commis à Elbeuf le 21 janvier 1942 contre une sentinelle allemande qui est grièvement blessée.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

L'HEVEDER Roger
Né le 6 juin 1914 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), militant communiste, il est arrêté le 7 décembre 1941 puis conduit au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise). Il est fusillé en forêt de Compiègne le 14 février 1942 en représailles après l'attentat commis à Elbeuf le 21 janvier 1942 contre une sentinelle allemande qui est grièvement blessée.

Sources:

Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

MICHAUD Emile
Né le 18 octobre 1901 à Paris (XXe arondissement),  domicilié à Livry-Gargan (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis), il est arrêté et transféré par la suite au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise). Il est fusillé le 21 février 1942 à la Butte des Zouaves à Carlepont (Oise) en représailles à un attentat commis à Rouen contre deux militaires allemands le 4 février précédent.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

PERDRIGE Daniel
Né le 27 décembre 1905 à Paris (IIe arrondissement.) employé de banque domicilié à Montfermeil (Seine-et-Oise, Val-d'Oise), il y anime un comité de chômeurs et adhère au Parti communiste en 1934. Elu maire en 1936, conseiller d'arrondissement du Raincy en 1937, il est mobilisé en 1939 puis déchu de ses mandats électifs au début de 1940. Il est interné à Aincourt (Seine-et-Oise, Val-d'Oise) en avril 1941 puis à Royallieu d’où il est sorti le 15 décembre 1941 pour être fusillé au Mont-Valérien.

Sources:

Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

PITARD Georges

Né le 3 septembre 1897 à Paris (VIIe arr.), fils d'un artisan tapissier et d'une fonctionnaire des PTT, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, il travaille d'abord dans les PTT puis reprend ses études et passe une licence en droit. Il rejoint le Parti communiste au début des années 1920. Avocat dans le XVe arrondissement, il plaide notamment les causes prud'homales, appartient au conseil juridique de la Fédération CGTU puis CGT des PTT et de l'Union des syndicats de la Seine, est avocat du Secours rouge international. Le Parti communiste le présente en avril 1936 aux élections législatives dans la deuxième circonscription du VIe arrondissement.
Mobilisé en 1939, il est démobilisé le 8 août 1940. Jusqu'à son arrestation par la police française le 25 juin 1941 il défend des militants poursuivis. Il est incarcéré au Cherche-Midi puis au camp de Royallieu à Compiègne de juillet à septembre.
Le 19 septembre 1941, veille de son exécution au Mont Valérien, il écrit une lettre à sa femme : « Je m'en vais, fier de ma vie, fier de mon passé, je n'ai jamais fait que le bien, jamais pensé qu'à soulager la misère », et à sa mère : « Je suis fier de ma vie. Je l'ai suivie toute droite et si courte qu'elle soit, je l'estime enviable. J'ai passionnément aimé ma profession et je crois l'avoir honorée ; je l'ai servie avec foi, j'ai aidé les faibles et les malheureux, j'ai secouru la misère, combattu l'injustice. »
Une rue de Paris porte son nom.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.
                                      Georges Pitard (1897-1941)

PORECKI Henri Chaim
Agé de 28 ans, il est originaire de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).     Arrêté puis conduit au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise). Il est fusillé en forêt de Compiègne le 14 février 1942 en représailles après l'attentat commis à Elbeuf le 21 janvier 1942 contre une sentinelle allemande qui est grièvement blessée.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

PROU Henri, Alfred, Camille
Né le 9 août 1889 à Paris (Ier arrondissement), employé à la Banque de France, il est élu maire communiste des Clayes-Sous-Bois (Seine-et-Oise) en 1935. Déchu en 1939, il est interné à Aincourt en octobre 1940 où la direction du camp estime qu'il est un des militants les plus dangereux par l'influence qu'il exerce. Placé sur une liste d'otages, il est livré aux Allemands en juin 1941 et interné à Royallieu d’où il est sorti le 15 décembre 1941 pour être fusillé au Mont-Valérien.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

RECHAUSSIERE Jean-Baptiste
Né le 24 octobre 1900 à Gros-Chastang (Corrèze), ce militant communiste est domicilié à Aubervilliers et travaille à la STCRP depuis 1923 (ancêtre de la RATP). Son domicile est perquisitionné en septembre 1939 et en février 1940. Il quitte la STRCP en février 1941 et est arrêté le 20 mars 1941. Transféré au camp d'Aincourt (Seine-et-Oise, Val d'Oise), il y poursuit son activité militante et pour cela est transféré à la prison de Mantes puis à celle de Gaillon (Eure). Le 5 mars 1942, il est conduit au camp de Royallieu à Compiègne lorsqu'à la suite de l'attentat commis le 1er mars 1942 contre une sentinelle allemande, rue de Tanger (XIXe arrondissement), les autorités d'occupation décident de fusiller comme otages « vingt communistes et juifs ». L'exécution de Cariou, de Pierre Rigaud et de Réchaussière a lieu le 7 mars 1942 à midi, à Carlepont.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

RIGAUD Pierre

Né le 5 novembre 1910 à Paris (XVIIIe arrondissement), orphelin de père très tôt, il doit, pour des raisons financières, interrompre ses études et tente de suivre plusieurs fois des cours professionnels mais doit aussi abandonner ces cours. Il adhère aux Jeunesses communistes en 1928.  Il travaille dans diverses usines de construction électrique de la région lyonnaise.
Pierre Rigaud est appelé à Paris en avril 1931 en tant que membre permanent du bureau de la Fédération des Jeunesses communistes, responsable du travail antimilitariste. En décembre 1935, il devient permanent et a la charge du secrétariat particulier de Maurice Thorez qu'il conserve jusqu'à la guerre. Il habite alors à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Réformé, il est néanmoins mobilisé en 1939 et sert dans un régiment d'artillerie coloniale.
Démobilisé en août 1940, il retrouve sa place chez Panhard qui l'a embauché aux lendemains de la dissolution du PC. Responsable d'un groupe de l'Organisation spéciale qui prend part à des actions de sabotage, il est arrêté le 5 octobre 1940 sur son lieu de travail pour propagande clandestine mais surtout pour avoir été le secrétaire de Maurice Thorez.

Il est interné successivement à Fontevrault, à Clairvaux puis, en janvier 1941, à Châteaubriant, où il tient un journal de la vie du camp, enfin au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise). A la suite de l'attentat commis le 1er mars 1942 contre une sentinelle allemande, rue de Tanger (XIXe arrondissement), les autorités d'occupation décident de fusiller comme otages « vingt communistes et juifs ». L'exécution de Cariou, de Pierre Rigaud et de Réchaussière a lieu le 7 mars 1942 à midi, à Carlepont.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.

Pierre Rigaud (1910-1942)
Dernière lettre de Pierre Rigaud, 6-7 mars 1942

        Ma Jo bien-aimée,
    Tout doit finir. On ne choisit malheureusement pas toujours la fin qui nous revient… C’est mon cas. Après 12 mois de soins vigilants, je suis jugé à point. Alors c’est le grand départ. Je suis sans regret pour moi, pour mon passé. J’essaie de mettre le présent à la hauteur de ce passé. Je suis calme, sans émoi. Je sais que mon sacrifice n’est pas vain et que l’avenir que j’ai voulu te protégera et protégera Marie-Claude [fille de Pierre Rigaud].
    Sois comme moi, sans chagrin, sans douleur!  On vit pour demain, pas pour hier. Sèche tes yeux et reprends sans hésiter le rude combat pour la vie. Tu te le dois à toi-même. Tu le dois à notre chère Marie-Claude.
    Tu dois vivre ! vivre intensément, boire la vie goulûment, t’en abreuver, car pour toi vivre ce sera me continuer. Ne t’épuise pas dans de vaines lamentations. Et si demain un compagnon t’est nécessaire pour t’aider dans le combat pour la vie, accepte ce compagnon. Tu ne feras pas injure à ma mémoire. Tu feras plus pour notre Marie-Claude.
    Je n’ai pas à te demander pardon de t’abandonner si tôt. Si j’ai quelques regrets, c’est d’abord de n’avoir pas toujours été assez fort pour te faire une vie plus heureuse pendant cinq ans, ensuite de te quitter sans un dernier baiser, loin de toi.
    Mais ce sont des choix dont tu m’excuseras. Nous ne nous sommes pas toujours compris ; mais je sais que toi comme moi, moi comme toi, nous avions l’ambition de mener une longue vie commune aussi intimement heureuse que possible. Pardonne-moi les mauvais moments. Ne te souviens que des bons ! Et regarde avant tout vers l’avenir.
    Je n’ai pas de recommandations spéciales à te faire pour notre Marie-Claude bien-aimée. Je t’en ai déjà fait beaucoup. Je sais que tu feras l’impossible pour elle. Mêle-la à la vie le plus possible. Instruis-la. Mon désir de guider moi-même son instruction ne sera pas satisfait, mais je sais que dans les temps qui viennent, elle aura les éducateurs qui lui conviendront. Jean-Jacques Rousseau fournit dans « Émile » quelques heureux préceptes, toujours actuels, à côté d’erreurs, de fausses appréciations. Ce sont ces quelques bons préceptes, alliés aux méthodes d’enseignement les plus considérées dont j’aurais voulu voir fonder pour notre fille [sic].
    En tout cas, je lui lègue toute ma bibliothèque, tous mes ouvrages, tout.  Si  elle  peut en faire le meilleur usage, ce sera très bien ! Je ne voudrais pas que tout ce qui m’appartient fût dispersé, mais soit utilisé en bloc pour notre fille et par elle.
    Si par malheur notre Marie-Claude ne pouvait disposer de ce petit trésor, tout ce que je laisse de convenable, je t’en laisse gérante avec Thérèse, avec liberté pour vous deux d’en faire le meilleur usage. Au besoin notre ami Roger Sémat, s’il le peut, pourrait en utiliser ce qui serait susceptible de l’intéresser.
    En quelque sorte, je lègue ma bibliothèque à Marie-Claude, toi-même, Thérèse et tante et, pour l’utilisation de ce qui peut donner lieu à études, à Roger Sémat.
    Maintenant je te charge d’apporter mes meilleurs baisers et mes consolations à Thérèse, tante, François, Yvette, la mémé, ta cousine Yvonne – dont j’ai apprécié le grand coeur – l’oncle François, tous les oncles, tantes, cousins, cousines que je ne puis nommer. Une touchante pensée à Thérèse qui fit tant pour moi !  
    Je te charge de faire parfois un pèlerinage sur la tombe de ma mère et devant la pierre qui perpétue la mémoire de mon père – à laquelle ma mémoire pourra s’adjoindre – au cimetière d’Avignon.
    J’ai laissé mes deux portefeuilles, avec tout mon argent et mon alliance à Peyronies, avec mission de te [les] transmettre.
    Mes bagages sont avec moi. Que deviendront-ils ? Je l’ignore ! Je suppose que tu les auras dans un mois ou deux si la situation le permet.
    Je te laisse le maximum d’affaires.
    Je vais essayer de passer une nuit tranquille. Je suis en prison, en cellule, et n’ai que mon restant de bougie pour m’éclairer, et il touche à sa fin.
    Adieu, ma Jo chérie. Je t’ai aimée de tout mon cœur, tu peux en croire mon aveu ultime ! Je te quitte trop tôt, mais c’est nécessaire !
    Je t’embrasse encore une fois, une dernière, fougueusement, passionnément. J’embrasse tendrement notre Marie-Claude. Je pars sans une larme ! Ne pleure pas ! Accepte mes derniers baisers. Raidis-toi et vis ! J’embrasse du fond du cœur Thérèse, tante, si bonne pour moi, pour toi, tante, ma seconde mère, François, mon second père. Je te confie à eux !  
    Encore un baiser fou ! Et adieu à jamais.
            Ton Pierre.    (...)

ROLNIKAS Michelis ou Michel

Né le 28 janvier 1908 en Lithuanie, il interrompt ses études au lycée et demeure un an avec ses parents en Lithuanie où son père, d'origine juive, exploite un petit magasin de tissus. Venu en France, il étudie de 1927 à 1930 à la faculté de droit qu'il quitte, licencié, en juin 1930. Étudiant à HEC, il retourne en Lituanie pour aider ses parents âgés et remplacer son jeune frère appelé sous les drapeaux. De nouveau à Paris de février 1932 à juillet 1933 pour préparer son doctorat en droit, il milite activement dans l'immigration juive où il a des postes à responsabilités. Il travaille comme clerc d'avoué jusqu'en octobre 1934, après avoir obtenu une thèse de droit sur le mouvement syndical en URSS. Naturalisé Français le 9 janvier 1934, il effectue pendant un an son service militaire, terminant caporal-chef. En 1936, il adhère au syndicat CGT des clercs d'avoués puis au Parti communiste. En octobre, il est admis au stage d'avocat. Jusqu'en avril 1937, il continue à travailler comme clerc d'avoué puis exerce comme avocat, collaborant avec Georges Pitard. Il apporte sa -collaboration au syndicat des Métaux de la région parisienne. Mobilisé en septembre 1938 puis rappelé en septembre 1939, il est affecté, en raison de sa connaissance des langues étrangères, au service de la TSF de l'armée.
Renvoyé dans ses foyers après la défaite de 1940, il reprend son métier d'avocat et n'hésite pas à assurer la défense de militants inculpés pour propagande communiste. Il est arrêté le 25 juin 1941 par les autorités d'occupation et interné au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise). Peu avant son exécution au Mont-Valérien, le 20 septembre 1941, il écrit à sa compagne : « (…) Dis à mes amis qu’une balle aura percé mon cœur, mais qu’on ne m’aura pas arraché l’idéal qui m’animait. »

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.
Michel Rolnikas (1908-1941)

TURPAULT Alexandre

Né le 18 janvier 1889 à Puy-Notre-Dame (Maine-et-Loire), mécanicien des chemins de fer, il est élu en 1929 conseiller municipal communiste de Bois-d'Arcy (Seine-et-Oise) puis maire en 1935.
Déchu en 1939, il refuse de signer sa renonciation au PC. A la suite d'une perquisition à son domicile au cours de laquelle des brochures communistes d'avant mai 1940 sont trouvées, il est emprisonné le 9 octobre 1940 à Versailles.
Condamné à trois semaines de prison, il est libéré puis à nouveau arrêté le 2 novembre 1940 et interné à Aincourt. Alexandre Turpault est transféré le 22 juin 1941 à Compiègne d’où il est sorti le 6 décembre 1941 pour être transféré au Cherche-Midi. Il est fusillé 15 décembre 1941 au Mont-Valérien, avec Gabriel Péri. Il écrit à sa femme la veille de son exécution : « Je meurs en innocent et en brave ».
Son nom a été donné à une rue et à une école de Bois d’Arcy.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008.
« (…) Le nouveau maire va de l'avant : il réclame le téléphone à la mairie pour 1936. Une machine à écrire est ensuite achetée pour 1000 francs, ainsi qu'un duplicateur. Une horloge électrique est installée sur le clocher de l'église. Des mesures importantes sont prises, comme l'organisation d'un service d'ordures ménagères hebdomadaire et la création du corps des Sapeurs-Pompiers. Le groupe scolaire est édifié et le lotissement est rattaché à la commune. Sur le plan social, des subventions nombreuses destinées principalement aux enfants sont votées. Ainsi des jeux sont achetés pour le patronage laïc, des jouets sont distribués à Noël et une fête enfantine est organisée par les Jardins Ouvriers de France. Les "enfants d'ouvriers poursuivant leurs études dans des écoles supérieurs ou professionnelles" bénéficient d'une somme globale de 1500 francs. En 1937, la première colonie de vacances est organisée. Vingt enfants peuvent partir à la mer.
Les rues de Bois d'Arcy n'avaient pas encore de nom. Le 2 août 1936, elle reçoivent celui de personnalités de gauche ou révolutionnaires qu'elles portent encore pour la plupart, comme l'avenue Jean-Jaurès et les rues Hoche, Robespierre, Louise-Michel, Danton ou Camille-Desmoulins. Seule la place Lénine semble quelque peu provocatrice puisqu'il s'agit de la place de l'église. En 1938, quelques mois après le décès du directeur de L'Humanité, une partie de l'avenue Jean-Jaurès est baptisée Paul Vaillant-Couturier.
L'originalité de Turpault réside aussi dans les prises de position qu'il fait adopter par le Conseil municipal. En effet, soutenant la cause des républicains dans la guerre civile en Espagne, il fait demander le 28 août 1936 au Front Populaire de cesser d'observer sa neutralité "qui correspondrait à l'étranglement de la République Espagnole" et demande la livraison de matériel et d'armes, "considérant que le peuple de France attend avec une grande anxiété que de telle mesures soient prises pour l'émancipation totale des travailleurs et l'écrasement du fascisme dans le monde". Plus concrètement, la maire fait préparer l'hébergement à Bois d'Arcy d'éventuels réfugiés espagnols ! En 1938, il fait voter 200 francs pour l'achat d'une ambulance et de médicaments destinés à l'Espagne (…)»
Alexandre Turpault (1889-1941), un maire moderne et citoyen,
par Eric Thiébaud
http://www.boisdarcy.fr/alexandre-turpault.aspx

SAMSON Jacques
Né le 22 septembre 1919, ouvrier du textile, militant syndicaliste CGT à Elbeuf, il est arrêté le 22 octobre 1941 puis conduit au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise). Il est fusillé en forêt de Compiègne le 14 février 1942 en représailles après l'attentat commis à Elbeuf le 21 janvier 1942 contre une sentinelle allemande qui est grièvement blessée.

Sources:
Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008

SCHEID Karl Ursin
Né à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) en 1896, ouvrier dans le secteur du bois, ce militant communiste et syndicaliste anime activement l'aide aux républicains espagnols. Il est fusillé le 9 mai 1942 au champ de tir des Beaux Monts, à Compiègne, suite à un attentat à Caen le 1er mai contre un train de permissionnaires allemand.

Sources:

Jean-Pierre Besse, in Mémoire de l’Oise n°3, 2008

WALLARD Victor

fusillé

par Jean-Yves Bonnard


Né le 22 juin 1890 à Amiens (Somme), père de plusieurs enfants, il demeure à Saint-Crépin-Ibouviller (Oise) et exerce la profession d’ouvrier agricole.

L’Affaire Wallard commence en octobre 1940 et met en scène Victor Wallard et un autre ouvrier agricole, Richard Hénault, connu par les services de police pour des faits de proxénétisme en prostituant son épouse. Victor Wallard encourageait cette dernière à fréquenter des soldats allemands.

Ce jour-là, des soldats allemands ivres et un dénommé Masselin se rendent au domicile de Victor Wallard pour voir Mme Hénault. Une bagarre s’en suit, Richard Hénault frappe à la gorge avec une hache un soldat allemand. Deux autres soldats sont blessés par des coups de feu. Richard Hénault prend alors la fuite.

Arrêté, Victor Wallard est traduit en cour martiale le 16 octobre devant le tribunal militaire allemand FK580 d’Amiens lequel prononce la peine de mort à son encontre pour avoir commis des actes de violence contre l’Armée allemande et pour avoir possédé des armes et des munitions.

Richard Hénault, arrêté par la Feldgendarmerie le 20 octobre après s’être caché dans les bois, est jugé trois jours plus tard par le même tribunal qui le condamne également à mort pour avoir assassiné un soldat allemand. Il est exécuté le 26 octobre à 18 heures dans la caserne Agel de Beauvais par un peloton allemand.

Une jeune fille de vingt ans sera aussi condamnée à deux ans de prison.

Victor Wallard est fusillé à son tour le 1er novembre 1940 à 18 heures dans la caserne Agel de Beauvais.

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