A partir de juillet 1940, un camp s'installe sur un vaste périmètre qui empiète sur plusieurs communes (Laboissière, Le Coudray-en-Thelle, La Neuville d'Aumont, Le Déluge).  Il s'agit en fait d'aménager le tunnel ferroviaire, long de 1 453 mètres, de la voie Beauvais-Paris, proche du Coudray-en-Thelle.

Outre son QG de Paris, Göering ordonne d'aménager plusieurs haltes au nord de la Seine, à proximité de tunnels ferroviaires susceptibles de résister à des bombardements et d'abriter ainsi son train spécial ASIA.

Göering n'est venu au Coudray que très ponctuellement. Le train spécial comporte notamment un wagon-poste de commandement et transmissions (téléphone, télétype, radio) qui permet au Feldmarshall et à ses subordonnés d'être en contact permanent avec le QG du Führer et Berlin. Göering a séjourné au Coudray le 10 octobre 1940, le 6 février 1941, à l'automne 1941, en été 1942, en octobre 1942 (le commandant du camp a dû organiser une chasse aux faisans) et deux nuits en 1943.

Mais les installations du "QG Robinson I" sont permanentes. Mille hommes fournis par l'organisation Todt et autant par l'armée de l’Air participent à la construction. Au printemps 1941, le camp, bien camouflé, est entouré d'une clôture de fil de fer barbelé. Il s'inscrit dans un quadrilatère de 125 hectares. Des chemins de terre sont goudronnés, des voies nouvelles sont créées, un réseau d'égout est édifié, des lignes électriques et téléphoniques sont installées, des abris anti-aériens sont creusés. Selon son ancien commandant, Hans Glisman, l'édification du camp s'achève à l'automne 1941. 

Le camp est divisé en deux parties : à l'Est le logement des hommes de troupe et le poste de commandement du camp, à l'Ouest une zone interdite (QG et logement des officiers). Le camp comprend un petit hôpital, une salle de conférence, des bureaux d'état-major et des salles souterraines. On a même aménagé deux piscines.

Dans le courant de 1943, le tunnel n'attend plus les visites du train ASIA. Il est transformé en dépôt de carburant pour les V1 puis, miné à la veille du départ des Allemands.