Enterrements aviateurs alliés

Enterrements d'aviateurs alliés
par Jean-Pierre Besse

De nombreux avions alliés, en partance pour des missions de bombardement sur l'Allemagne ou sur des cibles en France, ou de retour de ces missions, se sont écrasés sur le territoire du département en raison d'avarie ou après avoir été touchés par la Flak.
Certains des passagers, indemnes ou blessés plus ou moins grièvement, sont faits prisonniers par les Allemands ou, plus chanceux, récupérés par la population puis par la Résistance qui les prend en charge.
D'autres périssent, leurs corps carbonisés sont souvent enterrés rapidement par ordre des autorités allemandes dans les cimetières communaux. Mais, dans certains cas, les enterrements ont lieu en présence de la population locale, qui manifeste ainsi, malgré les risques encourus, son soutien aux Alliés.
Dans l'Oise, trois exemples de ce type sont connus.

A Laigneville

Quelques jours après le combat aérien qui a lieu au-dessus de la plaine de Laigneville, se déroule au cimetière l’inhumation de l’un des aviateurs canadiens abattus. Le corps est transporté au cimetière par Henri Lamboray, cultivateur, dans une carriole. Les porteurs du cercueil sont : Jules Hénoux, Lucien Brébant de Monchy-Saint-Eloi, Albert Lermusiaux et Etienne Caillaux.

Une foule d’environ 200 personnes participe à la cérémonie. L’abbé Glad, curé de Laigneville, n’avait pas voulu faire les funérailles à l’église pour éviter des représailles toujours possibles, mais il est présent parmi l’assistance. Avant de saluer le corps du soldat allié, les personnes présentes entonnent la Marseillaise.


A Feigneux

La population assiste à l'enterrement de sept aviateurs alliés, cinq Britanniques, un Canadien et un Australien, abattus au-dessus de la commune le 29 juin 1944.



A Pontpoint
L'enterrement, le 18 juin 1944, d'un aviateur allié, George Mac-Hugh, tombé au dessus de la commune le 16 juin 1944 est l'occasion d'une manifestation de la population. Le cercueil, placé au milieu du chœur de l'église, est entièrement recouvert de fleurs.
Le maire de Pontpoint et celui de Pont-Sainte-Maxence sont arrêtés et emmenés à Beauvais. Le 20, l'abbé Pierre Garnier, qui avait célébré la messe, est lui aussi interrogé et libéré quelques heures plus tard.
Le rapport du responsable de l'OCM de Pont-Sainte-Maxence donne la date du 21 mai et signale : "l'assistance a été évaluée à près de 2 000 personnes et le drapeau des anciens combattants figurait dans le cortège".


Sources :
Témoignage : Archives ANACR-Oise, Pernelle Roger, 13 novembre 1992, témoignage écrit - LEPRETRE Xavier, De la Résistance à la Déportation, Compiègne-Royallieu 1940-1944, Compiègne, auteur, 1994, 222p .
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