Buckner retrouve un peu plus loin, un des ses coéquipiers.
« Nous avons couru le long de la haie (...) Nous avions le souffle coupé (...) En sortant du bois, nous sommes tombés sur deux hommes. Ils avaient l'air de paysans. Lorsque je leur ai dit "je suis un aviateur américain", ils ont complètement changé d'attitude : ils nous ont souri, serré la main, tapé sur l'épaule et reconduit dans le bois, en nous faisant signe de nous allonger. Ils nous ont recouverts de branches de pins, nous indiquant qu'ils allaient revenir.
Après quelque temps, l'un des hommes est revenu et nous l'avons suivi jusqu'à une ferme, située en contrebas et construite en pierres grossières (...)
Dans ce qui tenait lieu de cuisine et de pièce à vivre, se trouvaient une femme, qui, je suppose, était l'épouse du paysan et une autre plus âgée, en noir, qui pouvait être sa mère (...) Le paysan se dirigea vers une échelle qui conduisait au grenier et nous sommes montés. Il farfouilla et sortit deux pantalons, deux vestes, une paire de vieilles bottes en caoutchouc et de vieilles chaussures en cuir. Il nous fit signe de nous changer (...) Nous avons réussi à nous habiller, mais nous avions besoin tous les deux d'une ceinture (...) Lorsque nous sommes descendus, le paysan nous a donné à chacun un béret et une écharpe (...)
Pendant ce temps-là, les femmes avaient mis sur la table du pain et du vin et étaient en train de cuire des oeufs (...) ».