Un ordre d'Hitler En quittant la voiture-restaurant, le chancelier Hitler laisse une enveloppe scellée à n’ouvrir qu’à l’issue des négociations d’armistice qu'il fait remettre en personne au général Keitel.
On y lit : « Immédiatement après la cérémonie de Compiègne, j’ordonne ce qui suit :
1) Le wagon historique, la plaque commémorative et le monument célébrant la victoire française seront transférés à Berlin.
2) Le piédestal du wagon, les rails et les pierres marquant son emplacement seront détruits.
3) Le monument du maréchal Foch sera conservé intact.
Signé Adolf Hitler »
Des ordres seront suivis à la lettre
Le voiture 2419 D du Maréchal Foch est installée sur une remorque et emmenée par la route jusqu'à la gare de Crépy-en-Valois à destination de l'Allemagne?
Les jours suivants, les premières profanations du site sont exécutées par les hommes du génie allemand. Le monument des Alsaciens-Lorrains est découpé, les pierres de la stèle démontées. La dalle sacrée, quant à elle, est brisée. Son inscription vengeresse est mutilée et les blocs de granit sont numérotés et emportés dans la capitale allemande.
Le bâtiment renfermant le wagon est lui aussi mis en pièce après un dynamitage en règle le 3 juillet. Les rampes de cuivre qui entouraient la voiture dans l'abri sont découpées en morceaux pour être offerts en souvenir aux soldats.
Il ne doit rien rester de l’humiliation de 1918. Les rails de l’épi de tir sont emportés, même le ballast a disparu, jeté, dit-on dans l'étang du Carandeau proche de là. La clairière est labourée, nivelée et laissée à l’abandon.
Seule, la statue du Maréchal Foch, protégée par une structure de bois armée de sacs de sable, a été épargnée par les nazis, par respect pour l’homme de guerre, le chef, le militaire droit et loyal. Peut-être par respect de la mesure préservant les monuments liés à la Grande Guerre. Elle trônera seule, bientôt au milieu de cette friche. Le généralissime contemple le vide. Il ne s’est rien passé.