Civils massacrés R

RAKOCZY Stanislas (Racozy ou Racoczy)
Massacré de Troissereux
par Jean-Yves Bonnard

Né le 10 mars 1912 à Romoka (Pologne), il est le fils de Jean Rakoczy et de Ludovica Percokok. Il demeure 6 rue du Prévost à Paris (14e). Prisonnier polonais évadé, il est abattu le 16 août  1944 au hameau de Houssoy-le-Farcy à Troissereux. Il est transporté à la caserne Agel de Beauvais et enterré sur place.

Sources :
Besse Jean-Pierre, Bonnard Jean-Yves, Rafles et massacres de l’été 44, CDDP de l’Oise, 2012.
Bonnard Jean-Yves, Les communes décorées de l’Oise Croix de Guerre 39/45, ONACVG de l’Oise, 2016.
Monument des 19 martyrs à Troissereux
Plaque de l’église de Troissereux.

RÉGNIER Charles Marius Raymond
Massacré de Troissereux
par Jean-Yves Bonnard

Né le 5 novembre 1891 à Allonne (Oise), il est le fils d’Eugène Raymond Régnier et de Marie Catherine Elise Rigault.
Noté ouvrier agricole, il est exempté du service militaire en 1911 en raison d’un psoriasis généralisé, avis confirmé le 16 octobre 1914. Il est cependant classé au service armé par la commission de réforme de l’Oise de Nivillers le 28 mars 1917. Affecté au 128e RI le 23 mai 1917, il passe au 151e RI le 1er janvier 1918. Inapte à pied et à cheval, il est proposé pour le changement d’arme le 29 avril 1918. A la suite d’un séjour à l’hôpital Saint-Louis, à Paris, du 11 au 17 juillet 1918, il est affecté au 83e Régiment d’Artillerie Lourd le 18 juillet suivant puis au 66e Régiment d’Artillerie le 28 septembre. Charles Régnier est démobilisé le 5 août 1919 avec le 7e échelon par le 2e GA et un certificat de bonne conduite. A la suite d’un échange de coups le 19 décembre 1921, il est condamné par la justice avec sursis à exécution et est amnistié par la loi du 3 janvier 1925.
Sur le plan militaire, il est noté passé au 40e RAC au 1er janvier 1924 et est classé sans affectation le 1er septembre 1927. Il est réformé administrativement le 13 novembre 1931 et obtiendra une pension permanente de 20% par la commission de réforme d’Amiens du 23 décembre1938 pour des problèmes d’audition. Installé à Troissereux, il épouse Thérèse Phidoline Boitel. Il devient par la suite chauffeur de camions.

Il est passé par les armes par les Allemands devant le mur de la ferme le 16 août 1944 vers 13h40.
Dans son édition du 6 septembre 1944, le journal L’Oise Libérée rapporte l’élément déclencheur de la tragédie du 16 août 1944 à Trossereux : « C’est vers 2h30 qu’une attaque fut menée, aux dires des tortionnaires, contre les sentinelles gardant le château Saint-Maurice. Un sous-officier avait été, paraît-il, légèrement blessé à la main par un coup de feu et, par ailleurs, une patrouille avait essuyé des coups de feu tirés de la ferme de M. Degroote, maire ».
Bien qu’impossibles à vérifier, ces faits furent suivis d’un enchaînement tragique. Vers 3 heures du matin, les soldats allemands, qui occupaient le château, pris de boisson pour certains, et craignant une attaque « terroriste », se rendirent à la ferme et enfoncèrent la porte. Ils abattirent le chien puis tuèrent Jules Degroote. Son épouse Berthe (59 ans) et leur fille Suzanne (19 ans), descendues de leur chambre en chemise de nuit, furent abattues peu après. Puis vint le tour de l’ouvrier agricole René Savary (40 ans) et d’Alfred Lenoble (19 ans), tous deux accourus à l’appel de Mme Degroote.
Le massacre se poursuivit, faisant 19 victimes.
A l’issue de cette tragédie, soixante-dix hommes de la commune sont raflés pour être détenus à la caserne Agel, à Beauvais.
Emmené en camion et enterré à la Caserne Agel, à Beauvais, la dépouille de Charles Régnier est exhumée le 2 septembre 1944. Son corps repose dans le cimetière communal de Troissereux.

Son nom figure à Troissereux sur le Mémorial des victimes des 16 et 18 août 1944, sur la plaque des Martyrs de l’église paroissiale et sur la plaque commémorative de la ferme Degroote. Le Secrétariat des Anciens Combattants et Victimes de Guerre lui attribue la mention Mort pour la France le 31 octobre 1945.

Sources :
Archives départementales de l’Oise 33w859, Rp990 — Jean-Pierre Besse, Jean-Yves Bonnard, Rafles et massacres de l’été 44, CDDP de l’Oise, 2012. — Jean-Yves Bonnard, Les communes décorées de l’Oise, Croix de Guerre 39/45, ONACVG de l’Oise, 2016. — Association Résistance 60.
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