La répression contre les fonctionnaires communistespar Jean-Pierre Besse
Dès l'automne 1940, poursuivant en cela la politique menée par les derniers gouvernements de la IIIe République, le gouvernement de Vichy prend un certain nombre de mesures à l'encontre des fonctionnaires communistes ou supposés tels.
Cela va de la mutation au licenciement pur et simple pour les auxiliaires, en passant par la mise en retraite d'office.
Les premiers touchés sont les instituteurs. Maurice Dommanget, Pierre Vaquez et Carlier, qui ont quitté depuis longtemps le Parti communiste mais demeurent des militants syndicalistes de premier plan, sont d'abord relevés en novembre 1940, puis admis à faire valoir leurs droits à la retraite à partir de mars 1941. Ils partagent cette sanction avec leur collègue, communiste, Edmond Léveillé. Berthe Fouchère, dirigeante de la tendance de gauche de la SFIO, est, elle, mutée. Jeanne Léveillé est, pour sa part, révoquée ainsi que Félix Catoire, instituteur à Longueil-Sainte-Marie, pour avoir "manifesté ses opinons pacifistes".
Le 17 juillet 1941, Victor Langlois, facteur auxiliaire à Mareuil-sur-Ourcq et Georges Bled, ouvrier auxiliaire sur les lignes des PPT sont licenciés. Alexis Rapinel, facteur receveur à Bailleul-sur-Thérain et Emile Roussel, receveur à Montataire, sont mutés dans un autre département. Frédéric Tison de Tracy-le-Mont et François Crouzet de Sérifontaine, facteurs, sont relevés. Sylvain Allais, facteur auxiliaire à La Houssoye, n'est "plus réutilisé". Devenu négociant en bois, il participe par la suite à la Résistance au sein de réseau Prosper. René Cance, instituteur communiste, futur maire du Havre, qui avait été muté en novembre 1940 à Evricourt, est révoqué. En novembre 1941, c'est Raoul Gambier, l'un des dirigeants les plus importants du parti avant 1940, qui est révoqué de la SNCF. Trois agents des contributions indirectes, Olivier Alle de Compiègne, Olivier Dufossé et Faustin Merle de Saint-Leu-d'Esserent, sont aussi frappés par des mutations.
D'autres mises à la retraire d'office sont prononcées mais elles frappent des fonctionnaires âgés, en particulier à l'hôpital psychiatrique de Clermont, déclarés inaptes au travail. Ces mesures ne sanctionnent pas un engagement politique.
Sources :AD Oise, 33 W 8 252.
Liens :• La répression anti-communiste
• Le Parti communiste