Le premier parachutage sur Bailleul-le-Soc (23-24 août 1944)
par Jean-Yves Bonnard
Le 23 août 1944, vers 14h30, la BBC diffuse le message "Le vent souffle les flambeaux". Il annonce un parachutage pour la nuit à venir sur le terrain Moulin, à Bailleul-le-Soc, en lisière du bois d'Eraine.
Sous le commandement du capitaine Georges Fleury (OCM), alias Carrière, les groupes de Cressonsacq (commandé par Doisy), de Fouilleuse (commandé par Blanchet) et de Laneuvilleroy (commandé par Buquet) prennent position.
Ils seront rejoints par le groupe d'Etouy (commandé par Claude Fressin) après sa traversée de Saint-Aubin-sous-Erquery.
Un parachutage dans le mauvais temps
Les mauvaises conditions météorologiques laissent planer le doute sur le succès de l'opération : depuis la tombée de la nuit, un violent orage s'abat sur le secteur auquel va succéder une pluie fine. Lorsque le Lancaster se fait entendre, les résistants le voient tourner dans le ciel, mais rien ne se produit. Le pilote cherche désespérément le signal visuel émis par Georges Fleury pour larguer ses conteneurs, mais l'orage redouble.
C'est alors que Claude Fressin, se son lieu d'observation, décide d'émettre le code avec sa lampe. Après avoir décrit un large demi-cercle, le pilote largue les conteneurs lesquels, malgré les parachutes, s'enfoncent dans la terre détrempée.
Le groupe d'Etouy assure le transport
Claude Fressin et son petit groupe se retrouvent seuls sur le terrain et ne parviennent pas à sortir les conteneurs fichés dans le champ. Il faut cependant mettre à l'abri le chargement. Tandis que Claude Fressin et Raymond Pluvion montent la garde, Maurice Huchon, Abel Mallard et Lucien Minot vont chercher du renfort.
Vers huit heures du matin, Roland Lucchesi et Louis Tanguy arrivent sur place avec un camion et six hommes : Robert et Jean Boileau, Clément Loth, Roger Callant, Robert Foix et Marcel Perret. De son côté, Claude Fressin a pu réquisitionner trois charretiers allant aux champs.
Non sans mal, les conteneurs sont portés dans les charrettes tirées par des chevaux. Ils sont ensuite placés dans le camion lequel gagne Clermont, parvenant même à s'insérer dans une colonne de blindés allemands sur la voie principale.
Sources
LUCCHESI Roland, De l'intérieur... vient la force, 1984.
Roland Lucchesi
Louis Tanguy