Le Parti communiste dans l'Oise en 1941par Jean-Pierre Besse
Interdit, le Parti communiste est victime de la répression de la part du gouvernement de Vichy mais aussi de l'occupant. Il poursuit cependant sa propagande et ses activités, clandestinement. La répression, qui le prive de ses principaux militants, l'oblige à se reconstituer à partir d'une nouvelle génération.
Reconstitution
Trois hommes sont à l'origine de la reconstruction du Parti communiste dans l'Oise : Marcel Deneux, qui semble plutôt prendre en charge la lutte armée, Maurice Genest qui prend la propagande et Edmond Léveillé, chargé du recrutement par le biais de ce qui va devenir le Secours populaire.
Il convient de signaler la structure mise en place par André Dumontois, dans le Noyonnais, qui associe déjà lutte armée, renseignement et distribution de tracts. Les arrestations d'octobre 1941 mettent en sommeil ce groupe, mais Dumontois ne tarde pas à reconstituer de nouvelles structures. En novembre 1941, ces jeunes militants sont condamnés par la Section spéciale pour "propagande communiste".
Propagande et répression
Le 24 juillet 1941, la police arrête 23 personnes à l'hôpital psychiatrique de Clermont où ont été découverts des brochures et des exemplaires du Travailleur Somme-Oise. Seize sont libérées dans les jours qui suivent mais sept sont internées, à Royallieu, où sont aussi internés les militants arrêtés en juillet, septembre et octobre 1941.
La répression allemande
L'entrée en guerre de l'Union soviétique donne le coup d'envoi aux arrestations massives de militants communistes.
Entre le 7 et le 25 juillet 1941, les autorités allemandes arrêtent trente-huit militants du département qui sont aussitôt internés au camp de Royallieu. Un certain nombre d'entre eux sont libérés dans les jours et les mois qui suivent mais vingt-et-un sont déportés par la suite, en particulier dans le convoi des 45 000 en juillet 1942. Un seul est revenu.
Certains militants réussissent à échapper à cette première vague d'arrestations, beaucoup entrent alors dans la clandestinité, c'est le cas de Marcel Dubos. On les retrouve presque tous à la direction de la Résistance : Edmond Léveillé, Marcel Deneux, Maurice Genest, Marcel Dubos...
De nouvelles arrestations interviennent en août et septembre 1941, beaucoup moins nombreuses, avant une nouvelle vague de grande ampleur en octobre 1941.On recense alors vingt-sept arrestations.
En décembre 1941 est fusillé, à la citadelle d'Amnies, le premier militant communiste oisien, non otage : Eugène Cauchois de Monchy-Saint-Eloi, dénoncé pour détention d'armes, se réfugie dans sa famille à Compiègne avant d'être arrêté.
Sources :
AD Oise, 1 232 W 306 - AD Oise, 72 W 52 - AD Oise, 33 W 8 250 - AN, 72 AJ 171 - ANACR-Oise, Ils ont fait le sacrifice de leur vie, le prix de la liberté dans l'Oise, 1940-1945, Balinghem, ANACR-Oise, 2002, 264p.