Le Parti radical-socialiste
par Jean-Pierre Besse
Pièce maîtresse du jeu politique départemental (quatre députés sur six, présidence du conseil général, mairies de Beauvais et Clermont) avant 1939, le Parti radical-socialiste oisien est situé à la gauche du parti.
Des quatre députés, un seul, André Mellenne, est victime de la politique vichyste. Il est relevé de ses fonctions de maire de Venette. Raoul Aubaud, Jammy Schmidt et Armand Dupuis restent silencieux, c'est le cas de nombreux élus locaux. Le maire de Beauvais, Charles Desgroux, maintenu par Vichy, est l'objet d'attaques de la presse collaborationniste mais c'est pour son engagement antérieur et surtout son appartenance à la franc-maçonnerie. Il est déporté, mais c'est après avoir été pris comme otage par les Allemands au lendemain du débarquement. Une quinzaine de personnalités politiques, administratives et économiques sont dans le même cas.
La République de l'Oise, organe officieux du parti depuis 1880, continue de paraître pendant toute l'Occupation, soutient la politique de Vichy et change même de titre en mai 1944 pour devenir L'Oise nouvelle, trouvant le mot république "anachronique" La Gazette de Compiègne, qui paraît dans l'arrondissement de Compiègne, suit la même évolution..
Reste que de nombreux jeunes cadres radicaux d'avant-guerre vont s'engager plus ou moins activement dans la Résistance. Il semble bien que ce soit une question de génération.
Louis Prache, Robert Sené, Jean Corroyer ou encore Marcelle Geudelin sont, avant-guerre, membres du parti ou dans la mouvance radicale-socialiste. Le pharmacien de Beauvais, Gilbert Froment, participe lui aussi à la Résistance.
Sources :
Besse Jean-Pierre, L'Oise septembre 1940 - septembre 1944, Gouvieux, 1994, 218p.