Les partis politiques en 1945
par Jean-Pierre Besse, notice créée le 20 juin 2003
Les partis politiques se reconstruisent très vite, en particulier les trois partis de gauche.
La SFIO
Elle est devenue en 1936, la première force électorale du département, ravissant cette place au parti radical-socialiste. Elle compte, en 1938, 3 500 adhérents répartis en une centaine de sections, dispose de deux députés et dirigent plusieurs grandes villes (Creil, Montataire, Mouy, Chambly, Crépy-en-Valois). En juillet 1940, un député, Jean Vassal, vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, l'autre, Jean Biondi, est l'un des 80 qui s'y opposent. Sous Vichy, de nombreux élus ont été maintenus à leur poste.
La SFIO tient sa première réunion à Beauvais le 7 septembre 1944, les militants sont appelés à reformer les sections et à prendre contact avec le secrétaire provisoire, André Crosnier. Le premier congrès fédéral se tient le 15 octobre 1944, Gabriel Havez est élu secrétaire fédéral. En août 1945, le fédération compte 3 000 adhérents, et fin 1946, 3 800.
Jean Biondi
Gabriel Havez
Le Parti radical-socialiste
Pièce maîtresse de la vie politique oisienne d'avant-guerre, il est représenté au CDL et certains de ses membres ont participé activement à la Résistance (Robert Sené, Jean Corroyer). Dès le 13 septembre 1944, Armand Dupuis, l'un des quatre députés de 1936, appelle à la reconstitution du parti qui peut compter sur le soutien d'organes de presse influents.
Armand Dupuis
Kléber Delagneau
René Lefrançois
Louis Formont
Madeleine Macquart
Le Parti communiste
Comme ailleurs, il a été décapité par la perte de ses militants les plus actifs. Ce manque de cadres est par la suite durement ressenti. Le PC est dirigé dans les derniers mois de la clandestinité par René Imbert, alias "Gaston", qui possède une petite entreprise à Cauvigny. Il est rapidement remplacé par Amand Brault, vieux militant d'avant-guerre qui a été interné en Algérie. La première assemblée des cadres se tient à Montataire, le 8 octobre 1944, et la première conférence fédérale les 23 et 24 juin 1945. Le parti, qui comptait 4 500 membres en 1937, en recense 6 400 en octobre 1945 et 10 622 en novembre 1946.
Le Travailleur de l'Oise, son organe départemental, est l'un des journaux les plus lus.
Amand Brault
André Mercier
René Caillet
Henri Desmarest
Jeanne Léveillé
La droite se renouvelle
Face à ces trois partis, la droite départementale est totalement absente, du moins au niveau des organisations structurées.
Deux nouveaux partis sortent de la Résistance, mais leur impact est totalement différent. Il est fait mention, une seule fois, du Parti de rénovation républicaine issu de Ceux de la Libération-Vengeance animé par Adriani de Chantilly.
Beaucoup plus important, le Mouvement républicain populaire (MRP) se met en place tardivement. En effet le congrès constitutif se tient à Creil le 23 juillet 1945 et le congrès fédéral le 16 septembre suivant. Un rapport de juin 1946 accorde au MRP 1 500 membres dans le département. Ses principaux dirigeants viennent de la Résistance et en particulier de l'OCM (Roland Delnef, Georges Forest, Eugène Delahoutre).
Eugène Delahoutre
Liens
• La presse de la Libération
• Les élections de 1945-1946
Sources
AD Oise, 1 232 W 307 - AD Oise, 89 W 10 913 - AD Oise, 72 W 100 - Archives Jean-Pierre Besse, publication, presse locale, documents remis par des résistants - Besse Jean-Pierre,
Les pouvoirs à la Libération, ouvrage collectif sous la direction de Philippe Buton et Jean-Marie Guillon, "L'Oise", ouvrage collectif sous la direction de Philippe Buton et Jean-Marie Guillon, Paris, Belin, 1994, 592p.