Presence-americaine_1944-1945

La présence anglo-américaine dans l'Oise

par Jean-Yves Bonnard, notice créée le 8 décembre 2024


Avec la Libération progressive de l'Oise (28 août au 2 septembre 1944), les forces alliées installent des structures militaires dans le département organisé comme une base arrière. Il s'agit non seulement de pourvoir aux besoins immédiats de l'armée sur le plan logistique mais aussi de rétablir les infrastructures endommagées ou détruites et de mettre en place un dispositif d'appui aux opérations.


Le cantonnement de la troupe

En libérant le département de l'Oise, les armées anglo-américaines s'approprient des sites occupés par les forces allemandes. Si les unités militaires sont autonomes et campent sur les communes de transit, le commandement allié réquisitionne les lieux de cantonnement allemand pour satisfaire le logement des troupes demeurant sur place.

Des immeubles de particuliers sont aussi réquisitionnés pour les unités spécialisées comme, par exemple à Crépy-en-Valois, la maison Picart place Gambetta, la propriété Levert place Saint-Arnoult par l'unité 540 ou la maison Lehmann avenue de Senlis par le Railway Transportation Officer (RTO).


Les installations militaires

Les premières heures de la Libération s'accompagnent d'une prise de possession des sites allemands à fort enjeux stratégiques tels les aérodromes de Beauvais-Tillé ou Creil, mais aussi les lieux de l'administration allemande recélant de nombreuses informations sur l'organisation militaire nazie.


Le rétablissement des infrastructures

La remise en état temporaire des infrastructures par les Alliés répond d'abord à leur nécessité de progression lors de la phase de Libération. La destruction des ponts sur l'Oise et sur l'Aisne par les Allemands a eu pour conséquence de protéger leur repli et de ralentir quelques heures l'avancée des troupes libératrices. Des ponts provisoires ont été érigés pour permettre le passage des troupes et de leurs véhicules, notamment les blindés.

Outre les routes et ponts, les troupes alliés installent des infrastructures de communication et rétablissent les réseaux d'eau et d'électricité.


L'administration militaire

Le 14 septembre 1944,  l'éloignement du front et l'arrestation des derniers Allemands dans l'Oise place le département hors des opérations militaires. Dès lors, il dépend de la II ligne de communication (II L of C). Le Lt-Col. Sumerville (C.C. 3II Det CA) est alors le principal interlocuteur du préfet de l'Oise, intervenant sur les questions de ravitaillement de la population, la récupération des armes et matériels allemands (butin de guerre), les prisonniers allemands, les relations entre civils et militaires.


Les camps de prisonniers allemands


- Le camp de Royallieu

Le camp de Royallieu (ex Fronstalag 122), est ainsi transformé par les Américains pour emprisonner les soldats de la Wehrmacht. Placé sous le contrôle du 2022nd PW Overhead Detachment composé de 21 officiers et 128 hommes de troupe, ce camp est renforcé par la 453rd MP EG Co et ses 128 hommes. Il y regroupe 4 000 prisonniers le 7 septembre puis 20 000 le 12 septembre 1944.


- Le camp de Croutoy-Hautefontaine

Ce camp de prisonniers allemands est installé sur un ancien aérodrome au Croutoy-Hautefontaine dès septembre 1944


Sources

DANCOISNE Eric, La vie quotidienne à Crépy-en-Valois en 1944, in Annales historiques compiégnoises n°168, printemps 2024, p.37-39.

PILOT Eric, Attichy-Croutoy-Hautefontaine, "le camp de la faim" (1944-1947), in Annales historiques compiégnoises n°101, 2006, p.46.

Share by: