Le rationnement alimentaire

Françoise Rosenzweig-Leclère, notice créée le 20 juin 2003

Rations et catégories de rationnés

Le rationnement alimentaire porte sur la plupart des produits de base : pain, lait , sucre, matières grasses, viandes mais touche aussi les oeufs, les pommes de terre, le vin, la farine, le fromage. Dans l'Oise, certains produits sont introuvables : le poisson par exemple. Le café et le chocolat ont disparu dès le début de la guerre. Les rations allouées à chaque catégorie d'individus varient en fonction de l'âge, du sexe, du type d'activité. Chacun détient les tickets correspondant à son statut et détachables d'une carte distribuée chaque mois à la mairie.

Le 1er mars 1941, la vente et la consommation de la pâtisserie et des pâtes alimentaires fraîches sont interdites "en vue de réaliser une économie de blé".
En octobre 1942, malgré l'aide des autres départements de la région pour le ravitaillement de l'Oise en beurre, les Ardennes envoient dix tonnes et l'Aisne six, il est impossible d'honorer l'intégralité des tickets valorisés par l'arrêté régional du 28 septembre.
En juillet 1943, le commissaire spécial signale que "les gens se plaignent toujours et surtout de l'insuffisance des rations de viande et de matières grasses".

Les victimes du rationnement

Ce sont les citadins et, parmi eux, ceux qui ont des revenus trop faibles pour avoir accès au marché noir (petits fonctionnaires, retraités, ouvriers des petites entreprises dépourvus de cantine etc).
En mai 1941, l'Inspecteur d'académie dans son rapport au préfet écrit :
"Au point de vue alimentaire, la situation est incontestablement plus grave encore pour les enfants que pour les adultes. Pour leur assurer une croissance normale, il faudrait leur donner à discrétion pain, lait et viande. Cela est malheureusement impossible. On y remédie partiellement par des distributions de bonbons vitaminés, d'ovomaltine et de sucre...".

On le voit, le rationnement n'est pas sans conséquence sur la santé des Oisiens.