Section speciale 1943

La section spéciale en 1943
par Jean-Pierre Besse

Les procès de 1943 peuvent être classés en deux catégories. Ceux intentés à des militants communistes clandestins chargés de reconstruire ou de diriger le parti dans différentes régions du département. Ceux intentés aux auteurs des premiers sabotages de 1942.
Le 3 avril, Maurice Genest, arrêté en octobre 1942, est une nouvelle fois condamné à vingt ans de travaux forcés, les deux militants arrêtés avec lui, Edgar Gordien et Pierre Tarlier, sont condamnés à un an de prison et 1 200 francs d'amende. Ils sont tous les deux morts en déportation.
Le 6 avril, quatre militants de la région de Méru sont condamnés : Julien Moreau à trois ans de prison, Raymond Léourier, Raymond Coquelet et Victoria Cappe à un an de prison, chacun se voit infliger une amende de 1 200 francs.
Les quatre condamnés sont par la suite déportés. Victoria Cappe, candidate communiste aux élections municipales de 1925 à Montreuil, meurt à Ravensbrück, Raymond Léourier meurt aussi dans les camps.
Quelques jours plus tard, Adolphe Margerin, ouvrier domicilié à Nogent-sur-Oise où il s'est installé au lendemain de l'armistice, est condamné à quinze ans de travaux forcés.
Présenté comme l'organisateur du parti dans la région de Pont-Sainte-Maxence, il est arrêté à Rouen (a-t-il des responsabilités interrégionales?). Le 19 septembre, Edouard Pernot, peintre à Saint-Germer-de-Fly, est condamné à un an de prison et 1 200 francs d'amende. Sa photographie a été trouvée sur un interrégional du Parti communiste arrêté à Dreux (René Gaire). Adolphe Margerin et Edouard Pernot sont morts en déportation.
Le 31 juillet, ce sont les Jeunesses communistes qui sont frappées. Claudine Petit est condamnée à vingt ans de travaux forcés, Raymond Vasseur et René Didelet à quinze ans, Jacques Fillon, Martial Bee et Fernand Charache à dix ans. Tous par défaut. Lucien Régnier, Jean Gossiaux et Albert Cléry, tous de Chambly, sont condamnés à cinq ans de prison et 60 000 francs d'amende.
Trente-neuf résistants, arrêtés entre août et octobre 1942, lors du démantèlement des groupes de l'OS, sont déférés en janvier, mars et juillet 1943 devant la section spéciale. Les peines prononcées vont des travaux forcés à perpétuité à un an de prison, sans compter les peines d’amende. Un seul est relaxé (Marcel Landry).
La condamnation, le 21 décembre, de trois hommes jugés pour l'attaque de la mairie d'Ons-en-Bray et l'assassinat du maire, Palin, pose problème. Rien ne prouve que cette action relève de la Résistance communiste.

Sources :

AD Oise, 33 W 8 250 - AD Oise, 33 W 8 251 - La Tribune de l'Oise, 1940-1944, quotidien.

Liens :

•  La section spéciale d'Amiens
•  La section spéciale en 1944

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