Republique de l-Oise

La République de l'Oise - L'Oise nouvelle

par Jean-Pierre Besse, notice créée le 20 juin 2003
mise à jour par Jean-Yves Bonnard le 17 décembre 2024


Comme sa consœur radicale-socialiste de l'arrondissement de Compiègne, La Gazette de l'Oise qui reprend sa parution le 6 décembre 1940, La République de l'Oise, organe du Parti radical socialiste depuis 1880, continue de paraître pendant toute l'Occupation. Paradoxalement, Le Progrès de l'Oise, organe de droite, porte-parole des gros cultivateurs du Compiègnois, cesse très vite sa parution.

Un journal imprimé par l'ICA

La République de l'Oise sort des presses de l'Imprimerie Centrale Administrative (ICA), située au n°15 place Ernest-Gérard puis au n°34 rue du Théâtre, à Beauvais.

L'ICA est dirigée par Félix Séné, membre du parti Radical-Socaliste, qui y emploie ses  beaux-frères Eugène Dauzet comme directeur et Ernest Dauzet comme prote, ainsi que son fils, Robert, comme chef de service. Ce dernier joue un double-jeu durant l'occupation en fournissant du papier, des tampons et de faux papiers d'identité à la Résistance. Il est aidé par trois ouvriers, Jean Bachelier, Roger Leblond et Maurice Louvet.

Eugène Joseph Dauzet

Né le 14 mai 1876 à Senlis, ancien combattant de la Grande Guerre, il est domicilié au n°42 route de Clermont à Marissel (Beauvais). Administrateur et directeur d'imprimerie, il est conseiller municipal de Marissel puis adjoint. Il préside le groupe des anciens combattants de Marissel et est membre du conseil d'administration de l'UMRAC et de l'UFAC de l'Oise. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 12 octobre 1947. Il décède le 27 octobre 1961.


Sources

Base Léonore.

Un journal de la collaboration

Toujours bi-hebdomadaire, La République de l'Oise défend les idées de la collaboration et change même son titre, le 10 mai 1944, pour devenir L'Oise nouvelle, fournissant dans son éditorial une explication simple "La République de l'Oise est un titre anachronique !".

Le 25 décembre 1940, le journal défend les mesures prises contre les juifs dans un article intitulé "Le péril juif" et attaque même La Tribune de l'Oise l'accusant "d'avoir permis à un disciple d'Israël au nom caractéristique" de trouver des complices pour décrocher des mandats électifs dans le département.

Dans le numéro 2, L'Oise nouvelle déclare : "Français! ne nie pas la vérité qui te crève les yeux, il faut travailler même en Allemagne pour sauver ta patrie..." Durant toute l'année 1944, ce journal fait ses gros titres sur le terrorisme aérien. Son dernier numéro paraît le 23 août 1944.


Un nouveau titre

A la Libération, le journal est suspendu et l'ICA partiellement mise sous séquestre, jusqu'en 1946. Robert Séné, résistant membre de l'OCM et du réseau Shelburn, imprime sur les presses de l'ICA à partir du 1er septembre 1944 un nouveau journal qu'il intitule L'Oise libérée à la tête duquel il reste jusqu'au 29 novembre 1956, date de son rachat par Marcel Dassault.

 

Sources

La République de l'Oise, 1940-1944, quotidien - L'Oise nouvelle, 1944, quotidien.

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