Le sabotage des fils et câbles électriques et téléphoniquespar Jean-Pierre Besse
Les Allemands utilisent trois sortes de réseaux téléphoniques : le réseau des PTT au bord des routes, le réseau aérien allemand à travers la campagne, le réseau des câbles souterrains à longue distance le long des routes.
Les sabotages des câbles électriques et téléphoniques visent à gêner les autorités d'Occupation dans leurs activités et dans leurs communications. Ils représentent, dès l'été 1940, des cibles de choix. Les moyens de saboter ces infrastructures sont multiples. On peut s'en prendre directement aux pylônes qui soutiennent les lignes téléphoniques, aux pieds desquels on dispose des explosifs ou que l'on scie. Si le sectionnement des câbles est plus courant, il peut aussi être directement fait par l'usage d'explosifs.
Trois types d'installations sont particulièrement visées dans l'Oise :
- la ligne à haute tension Roye-Gennevilliers ;
- la ligne téléphonique allemande Verberie-Mouchy-le-Chatel ;
- la ligne téléphonique conduisant au tunnel de La Boissière.
Le premier sabotage des lignes téléphoniques est réalisé, dès le 3 août 1940, entre Senlis et Crépy-en-Valois. Jusqu'au mois de février 1943, ce sont uniquement ces installations qui sont touchées. Tous les arrondissements sont concernés (quinze pour celui de Beauvais, dix pour celui de Compiègne et onze pour celui de Senlis).
Le premier sabotage d'une ligne à haute tension se déroule dans la nuit du 27 au 28 février 1943 à Port-Salut, commune de Verberie. C'est la ligne Roye-Gennevilliers qui est visée. Elle est sabotée treize fois entre février 1943 et la Libération, essentiellement dans l'arrondissement de Compiègne (Verberie, Beaulieu-les-Fontaines, Longueil-Sainte-Marie, Mareuil-la-Motte, Remy, Longueil-Annel, Gournay-sur Aronde, Versigny, Arsy, Francières).
La ligne téléphonique Mouchy-Verberie est sabotée pour la première fois dans la nuit du 21 au 22 mai 1943 ; elle l'est par la suite sept autres fois. Ces actions se déroulent dans le canton de Liancourt.
Dans la nuit du 19 au 20 juin 1943, seize fils téléphoniques sont coupés à Amblainville. Ils desservent le quartier général allemand, installé près du tunnel du Coudray-Saint-Germer.
Les sabotages affectent aussi les lignes téléphoniques SNCF (les lignes Paris-Calais et Paris-Berlin).
Sources:AN, 72 AJ 171 - AD Oise, 33 W 8 249 - AD Oise, 33 W 8 250 - AD Oise, 89 W 10 913 - AD Oise, 1 007 W 453.