L'Opération Benson
par Jean-Pierre Besse
Le commando SAS, chargé de cette opération, est parachuté dans l'Oise dans la nuit du 27 au 28 août 1944. Le message qui annonce l'opération est le suivant : "Six amis visiteront le moulin ce soir".
Objectif: renseigner
L'opération Benson a pour objectif de transmettre à Londres des renseignements sur la position des troupes allemandes, situées sur la Somme, et des informations sur le trafic des troupes ennemies dans la région de Compiègne, sur la route des Flandres notamment.
L'équipe est composée de six hommes :
Déroulement de la mission
Embarquée dans un Stirling, elle doit atterrir sur le terrain "Moulin" à proximité d'Eraine, au nord de Bailleul-le-Soc, là où deux jours auparavant a été accueillie l'équipe Jedburgh.
En raison du mauvais temps, les hommes et les vingt-quatre containers arrivent à dix kilomètres à l'ouest du terrain prévu, près de Valescourt. Bien que quatre des membres de l'équipe soient blessés, ils se dirigent vers l'Est, traversent la Nationale 16 et s'abritent dans un bosquet.
Le lendemain, ils entrent en contact avec la Résistance locale qui a récupéré une partie des containers. Les blessés sont soignés par le docteur Caillard. Ils s'abritent dans la cave de la Folie et transmettent à Londres des informations sur le mouvement des troupes entre Paris et Amiens, et Beauvais et Montdidier, relevées en partie par le docteur Caillard.
La transmission est interrompue par l'arrivée de six soldats allemands. Une fusillade fait rage, la grange de la Folie d'où ils émettent est brûlée. Les hommes se dispersent sous une pluie battante avant de passer une nouvelle nuit dans le bosquet pour cinq d'entre eux, dans la cave pour le sixième, blessé.
Le 29, le blessé est conduit chez le docteur Delignon pour y être soigné.
Les cinq autres émettent enfin le 30 un message de 125 mots, message de première importance qui leur vaut les félicitations de Londres.
Les hommes assistent à la libération de Saint-Just-en-Chaussée avant de rejoindre Paris, puis Londres le 3 septembre.
Sources:
KIRSCHEN Gilbert-Sadi,
Six amis viendront ce soir, Ed. Nicholson & Watson, 1946.