STO

Le Service du travail obligatoire (STO)
par Françoise Rosenzweig-Leclère, notice créée le 20 juin 2003
Le recrutement forcé de travailleurs envoyés en Allemagne se fit par étapes, tandis que s’installent à Beauvais, Creil et Compiègne des « bureaux spéciaux de recrutement de main-d’œuvre pour l’Allemagne ».
De juin à septembre 1942, la Relève obtient peu de résultats (102 départs dans l’Oise).
L’appel aux volontaires du gouvernement de Vichy ayant échoué, la contrainte s’impose à travers la loi du 4 septembre 1942. Non seulement le travail devient obligatoire mais chaque entreprise, notamment dans les industries métallurgiques et chimiques, doit désigner un certain pourcentage de son personnel qualifié désormais requis pour aller travailler en Allemagne. Des trains de « spécialistes » quittent l’Oise à partir de la fin octobre 1942.
On peut estimer que l’Oise a fourni, jusqu’à la fin de janvier 1943, plus de 1000 travailleurs spécialistes et manœuvres, prélevés principalement dans l’industrie métallurgique, l’industrie chimique et le bâtiment. Ces départs s’intègrent dans la première action Sauckel qui, insatisfait, exige beaucoup pour sa seconde action.
D’où la loi du 16 février 1943 promulguée par le gouvernement de Vichy, plus connue sous le nom de loi du STO.
La loi du 16 février élargit le cadre de recrutement des travailleurs destinés à partir en Allemagne. Désormais, ce sont plusieurs classes d’âge masculines (de 1920 à 1922) qui fournissent la main-d’œuvre nécessaire au Reich. Plus de 5 000 hommes de l’Oise sont ainsi partis outre-Rhin pour travailler dans les fonderies de la Ruhr, les usines Thyssen et plus généralement les usines d’armement du III° Reich. Le transfert en Allemagne dure le plus souvent 24 heures. A l’arrivée, les requis sont logés dans les baraques d’un camp. Les installations sanitaires sont sommaires, la nourriture médiocre. Les requis dorment sur de méchantes paillasses. La journée de travail s’allonge sur douze heures. Les salaires sont vite absorbés par le remboursement des frais d’hébergement, les amendes et diverses taxes. Les maladies respiratoires sont fréquentes, tout comme les accidents du travail. En outre les travailleurs subissent les bombardements alliés.
La seconde action Sauckel a mobilisé dans le département 2795 hommes de janvier à mars 1943. Par la suite, les départs se font beaucoup moins nombreux (1253 d’avril à décembre 1943, 239 en 1944), d’une part parce que la main-d’œuvre disponible se raréfie (elle est d’ailleurs beaucoup moins qualifiée) et surtout parce qu’elle se dérobe aux convocations. Au surplus, le ministre allemand de l’Armement, Albert Speer, préfère maintenir sur place en France une main-d’œuvre travaillant pour le compte des Allemands.

Sources :
Rosenzweig-Leclère Françoise, L'Oise allemande (25 juin 1940- 2 septembre 1944), impact économique et social sur le département, Thèse de doctorat, Thèse de doctorat, Université Paris 8, 2002, 374p.

Liens :
•  Le marché du travail
•  La Relève
•  Le refus du STO

Illustration:
L'Allemagne offre du travail bien payé, Bulletin de la SAO, 14 juin 1941, Archives départementales Oise, DR.
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