Résistants T

Georges Tainturier

TAINTURIER Georges Charles Armand

Résistant Bataillon de France

Condamné à mort, exécuté

par Jean-Yves Bonnard


Né le 20 mai 1890 à Labruyère (Oise), Georges Tainturier est fils de Charles Olivier Tainturier, instituteur public (né en 1864 à Cinqueux, Oise) et de Marie Louise Athénaïse Eugénie Chevalier (née en 1867). En 1920, son père, veuf, revenu à Cinqueux, sa commune natale, se remaria avec Armandine Renée Lefebvre (née en 1888 à Pont-Sainte-Maxence).


Un ancien combattant de la Grande Guerre

Collégien à Compiègne (collège Ferdinand Bac), on le note étudiant à Paris (5e) à 21 ans. Il est incorporé pour son service militaire le 10 octobre 1912 au 15e Régiment d’Infanterie. Caporal le 26 avril 1913, il est blessé en « service commandé » le 1er juillet 1913 en exécutant un saut de profondeur au portique au cours d’une séance de gymnastique (entorse au pied gauche). Sergent le 1er octobre 1913, il fait la campagne contre l’Allemagne aux Armées du 2 août 1914 au 31 août 1915. 

Il passe au 9e Régiment de Cuirassiers à Tours par décision du général commandant la 11e Région le 26 août 1915. Parti et rayé des contrôles le 1er septembre 1915, il est affecté à l’Intérieur jusqu’au 7 août 1917. Entre temps, il passe au 5e Régiment de Dragons le 4 janvier 1917 par décision ministérielle. Le 8 août 1917, il est de nouveau affecté aux Armées jusqu’au 17 juillet 1918. Ce jour-là, il mène deux attaques de sa section et est atteint de deux balles de mitrailleuses, l’une à la joue gauche et l’autre à l’épaule gauche, lors de l’attaque du village de Montvoisin (Marne). Blessé, il fait un long trajet pour renseigner le chef d’une unité voisine avant d’être pansé puis évacué. Il est soigné à l’hôpital d’Ivry du 19 juillet au 2 août 1918. Il reçut la Croix de guerre avec étoile de vermeil suite à cette action par ordre du 1er Corps de Cavalerie du 7 août 1918 avec la citation : « Officier d’une énergie, d’un entrain et d’une bravoure exceptionnelle ». Le 3 août, il fut de nouveau affecté aux armées jusqu’au 29 août suivant avant de passer à l’Intérieur.

Démobilisé en 1919, il résida d’abord à Clermont (Oise). Il passa alors dans la réserve et est nommé lieutenant de réserve par décret du 10 mars 1924 à dater du 20 octobre 1922. Il fut alors affecté au centre de CM Cavalerie n°40 où il accomplit une période de 25 jours en 1933. Puis, par décret du 30 avril 1934, il fut affecté au CM Cavalerie n°22. Georges Tainturier est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire en 1926.


Un champion olympique d’escrime

Revenu à Cinqueux, Georges Tainturier y épousa le 5 octobre 1922 Germaine Marie Ludovica Martin. De cette union naîtra une fille, Claude. Il s’illustra dans le domaine sportif d’abord en tant membre du Rugby Club de Compiègne, puis en escrime où il se fit un nom. Elève du maître d’armes Léon Bouché au Cercle de l’Escrime à l’Epée de la rue Blanche à Paris (9e), il emporta son premier titre amateur dans cette discipline en mai 1921 en devenant champion de Paris. Il devint champion de France individuel amateur à l’épée en 1923 puis champion olympique par équipe le 9 juillet 1924 lors des Jeux de Paris avec Lucien Gaudin, Roger Ducret et Georges Buchard en battant la Belgique. Champion d’Europe d’épée individuel en juillet 1926 en battant à Ostende l’Allemand Fernand de Montigny, il gagna de nouveau la médaille d’or par équipe aux Jeux Olympiques d’été de Los Angeles le 7 août 1932 avec Fernand Jourdant, Bernard Schmetz ; Georges Buchard, Jean Piot et Philippe Cattiau en battant l’Italie.

Le 21 janvier 1926, il fonda le cercle d’escrime de Compiègne (Oise), ville où il s’installa la même année, au 23 rue du Port à Bateaux en tant que mécanicien. Il devint par la suite directeur du garage Saint-Jacques à Compiègne.

Le sous-secrétaire d’Etat de l’éducation physique lui décerne la médaille d’or d’honneur de l’éducation physique par arrêté du 7 mai 1929.


Un chef de la Résistance

Georges Tainturier s’engagea dans la Résistance en novembre 1940 auprès de Jean de Launoy de La Vérité française. Il devint le 1er mai 1941 agent P1 au réseau Hector, du mouvement Combat que l’on dénomme à Compiègne le Bataillon de France. Ce groupe créé par Tony Ricou, dirigeant de Combat Zone Nord, mena des actions clandestines telles que collecte de renseignements, constitution de dépôts d’armes, diffusion de tracts ou sabotage de liaisons de communication allemande. 

Georges Tainturier accepta de diriger le Bataillon de France à partir de janvier 1942 en tant qu’agent P2 chargé de mission deuxième classe.

Infiltré par un agent à la solde des Allemands, Jacques Desoubrie (alias Martin ou Noëmans), et trahi par Henri Devillers, un agent de liaison, le groupe fut dénoncé aux forces d’occupation. Dix-neuf personnes furent arrêtées le 3 mars 1942 (dont Georges Tainturier), une le 4 mars et deux le 17 avril. Tandis que quatre d’entre elles étaient relâchées, les autres étaient incarcérées à Fresnes. 

Si Georges Fouquoire parvint à être libéré en simulant la folie, seize membres du Bataillon de France furent déportés en Allemagne le 23 septembre 1942 après un voyage de six jours. Incarcérés à Sarrebruck, ils furent employés à divers travaux (montage de guêtres, fabrication de boutons...), demeurant dans l’ignorance de ce qu’il leur était reproché.

Deux d’entre eux, Georges Bechon et Alfred Vervin décédèrent à Sarrebruck, le premier de la dysenterie le 29 octobre 1942 et le second de la diphtérie le 23 janvier 1943. Le 23 juillet 1943, ils furent informés que leur sort dépendait du Tribunal du Peuple et le 17 août 1943 qu’ils étaient inculpés d’avoir participé à une organisation dépendant du général de Gaulle constituant un acte de trahison envers le gouvernement allemand.

A partir du 18 octobre, les inculpés comparurent par petit groupe devant le Tribunal du Peuple pour être jugés. Georges Tainturier fut condamné à la peine capitale le 19 octobre 1943 par le 2e sénat du Volksgerichtshof (affaire Continent) avec Gabriel Clara, Michel Edvire, Guilbert Flandrin, Alexandre Gandoin, Christian Heraude, Robert Heraude, Abel Laville et Auguste Vandendriesche.

Ces neuf membres du Bataillon de France furent décapités le 7 décembre 1943 à la prison de Cologne. Trois autres membres du Groupe de Compiègne furent condamnés à des peines de prison (4 ans pour Pierre Bourson, 6 ans pour Robert Toustou et 8 ans pour Maurice Rousselet en raison de sa jeunesse) et deux acquittés faute de preuve. Tous demeurèrent internés dans des camps de concentration.

Des membres du Bataillon de France arrêtés en 1942, seuls Jean Nicot (déportés à Dachau le 10 novembre 1943) et Maurice Rousselet survécurent à la déportation. En effet, François Claux fut tué dans les bombardements de la prison de Sarrebruck le 11 mai 1944, Pierre Bourson décéda à Orianenburg le 17 décembre 1944 et Robert Toustou fut abattu lors de la marche de la mort à Sachsenhausen le 30 juin 1945.


De nombreux hommages ont été décernés à Georges Tainturier. A Cinqueux, une plaque mémorielle a été apposée sur la maison qu’il habita rue de l’Image. Son nom a été inscrit sur les plaques commémoratives de la mairie et de l’église. Il est aussi présent sur les monuments aux morts de Cinqueux et de Compiègne ainsi que sur la plaque commémorative du collège Ferdinand Bac.

A Compiègne, le gymnase du centre-ville se dénomme la Salle des Sports Georges Tainturier. De même, le club qu’il a fondé en 1926 est devenu le Cercle Georges Tainturier le 19 octobre 1945. Plus récemment, l’office des sports de Compiègne lui décerne le 31 décembre 2000 le Picantin du Siècle, une statuette symbolisant la réussite sportive locale. Elle est remise à sa fille Claude Goubin.



Sources :

Le Figaro, 6 mai 1921. Le Miroir des Sports, 14 juin 1923. Le Matin, 30 juillet 1926. Paris Soir, 31 juillet 1926. L’escrime et le tir n°129, janvier 1933.

Guy J-P, Bernet J., Le sport à Compiègne et en Picardie sous la 3e République, Le golf et l’escrime, in Annales historiques compiégnoises n°51-52, 1992.

Archives départementales de l’Oise, 1696W107, RP771, RP984.


TALLON Alfred

Résistant OCM

par Jean-Yves Bonnard


Né le 28 novembre 1876 à Bresles, maçon de profession, il est membre d'un groupe de l'OCM local mené par le cultivateur Georges Ardenois. Il est abattu à Macquelines (hameau de Betz) en présence de deux de ses camarades (Jean Redonnet et Georges Dehan) le 28 août 1944 sur la route allant de Betz à Lévignen. Une stèle ornée d'une croix de Lorraine et scellée à l'entrée de Lévignen rappelle son sacrifice pour la Libération de la commune.


TALLON Marthe alias Annette

Résistante FTP

par Jean-Pierre Besse, complétée par Jean-Yves Bonnard le 27 mai 2024


Née à Laigneville le 17 mars 1919, fille de Gabriel Tallon et de Marie Darras, d'une famille nombreuse de vingt frères et soeurs, elle est ouvrière chez Desnoyers  à Laigneville, où elle est domiciliée chemin de Clermont. Elle entre dans la Résistance par l'intermédiaire de Lucienne Fabre-Sébart, ouvrière également chez Desnoyers. Elle écrit et distribue des tracts, assure le travail auprès des femmes puis devient agent de liaison FTP d'avril 1943 à février 1944 dans la Somme puis de l'Etat-major départemental des FTP. Hébergée à Amiens  chez le commissaire Duval, elle assiste René Lamps.

Mariée en 1944, elle est mère d'une fille.

Elle décède le 27 juillet 1994 à Creil.

La bibliothèque de Laigneville porte son nom.


Sources

AD Oise 6Mp382.


TANGUY Louis
Résistant de l'OCM

Militant syndicaliste à Clermont, il participe à la Résistance au sein de l'OCM dès 1942. Lieutenant, adjoint au chef du sous-secteur Centre-Oise FFI Georges Fleury, il est arrêté en 1944.  Il parvient à s'évader lors d'un bombardement à Beauvais en août 1944.
Le 15 octobre 1945, il est décoré de la Médaille de la Résistance avec la citation: "A été l'un des promoteurs de la résistance dans la région, participant ) la plupart des opérations de parachutages; arrêté par la Gestapo en mars 1944, a réussi à s'évader et a repris immédiatement sa place au combat; le 24 août 1944 a effectué en plein jour le transport de 3 000 kilos d'armes dans une région infestée de troupes ennemies".
Le 2 septembre 1954, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur et reçoit la Croix de guerre avec palme et la citation: "Dès le début de l'occupation, a montré hostilité à l'ennemi. Après avoir pris contact avec les premiers résistants de la région de Clermont, s'est joint à eux pour mener une propagande clandestine et assurer le recrutement de volontaires; en 1942, a été spécialement chargé du recrutement des volontaires et de leur entrainement; depuis 1943, a participé en qualité d'adjoint au chef du secteur-Centre de l'Oise, à toutes les opérations de sabotage et de parachutage. Arrêté fin mars 1944, s'est évadé et a aussitôt rejoint son chef; a repris son activité, s'est dépensé sans compter jusqu'à la libération, sauvant en plein jour un parachutage d'armes laissé sur le terrain du Bois d'Eloges: officier de réserve ayant en toutes circonstances fait preuve d'une énergie et d'un courage exemplaires".

TARCY Raoul

Résistant

par Jean-Yves Bonnard


Né en 1907, ce métreur vérificateur installé à Compiègne en 1937, rejoint la Résistance. Détenteur de la Croix de Guerre 1939-1945 et de la médaille coloniale, il sera conseiller municipal de Compiègne durant quarante ans dont trente-six en tant que maire adjoint aux côtés de Jean Legendre. Membre du Parti Social Français, il participe à ses côtés à la création en 1945 du journal l’Oise Républicaine, signant ses articles O. Poto. Il décède en mars 2005 à l’âge de 98 ans.


TAUPINARD François
Résistant Front National

Né en 191 à Andeville, instituteur à Fresne-Lesguillon, il rédige la presse clandestine du Front national destinée aux instituteurs.

TERQUEUX Léon
Résistant du mouvement Résistance
par Jean-Pierre Besse

Né à Compiègne en 1897, Léon Terqueux s'engage en 1915 au cours de la Première Guerre mondiale et participe aux combats sur la Marne, sur la Somme et à Verdun.  Artisan électricien puis marchand de meubles à Compiègne, il est rappelé sous les drapeaux le 23 août 1939 et démobilisé en 1940. Dès 1941, Léon Terqueux entre au Bataillon de France et s'éloigne quelque temps de Compiègne après le démantèlement de ce mouvement. En 1942, avec André Baduel, il entre au mouvement Résistance et doit une nouvelle fois s'éloigner après l'arrestation de ce dernier en juillet 1943.
Réfugié dans la région de Noyon, Léon Terqueux est, en 1944, au maquis de Caisnes. Membre du Comité local de libération, conseiller municipal de Compiègne de 1946 à 1956, adjoint au maire, Léon Terqueux est mort à Compiègne le 25 décembre 1975.
Décorations : croix de guerre 1914-1918 - croix de guerre 1939-1945 - croix de combattant volontaire - médaille de la France libérée (1946)- médaille commémorative 1939-1945 avec barrette Libération - médaille militaire - ordre national du Mérite (chevalier).

Sources :
Le Parisien libéré, décembre 1975, quotidien - Leprêtre Xavier, De la Résistance à la Déportation, Compiègne-Royallieu 1940-1944, Compiègne, auteur, 1994, 222p

THAYE Lucien Albert

Résistant de l'OS

Déporté n°74040

par Jean-Yves Bonnard


Né le 30 avril 1921 à Lacroix-Saint-Ouen, cet ouvrier participe dès 1941 à l'OS et aux premières actions de celle-ci en mai 1942 à Compiègne. Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1942, il participe avec son groupe à une série d'actions dans le Compiégnois (section d'un câble au barrage de Venette, jet de grenades au bureau de la LVF de Compiègne, incendie de hangars au terrain d'aviation de Margny-les-Compiègne et de meules de foin à Mercière).

Il est arrêté le 4 septembre 1942 avec vingt-cinq autres membres du groupe. Ils sont jugés, condamnés aux travaux forcés à perpétuité et transférés en décembre  à la Centrale d'Eysses. Il y participe à la révolte des détenus (le Bataillon d'Eysses) le 19 février 1944. Emmené à Royallieu, il est déporté à Dachau. Il est libéré le 30 avril 1945, jour de son anniversaire, à Allach par les Américains. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 11 novembre 1974. Il décède le 27 août 2009.


THIBAULT Gilbert Jean Joseph alias Zéphyrin

Résistant des réseaux Alsace, Shelburn et Comète

par Jean-Yves Bonnard


Né à Rouen le 30 juillet 1912, fils unique d'un père sous-directeur d'une banque de Beauvais, Gilbert Thibault grandit dans un milieu bourgeois catholique. Elève au lycée Félix Faure de Beauvais (1927/1928) puis à l'Institution du Saint-Esprit (1929/1930), il termine ses études anglophone et muni d'une Capacité en droit. Clerc de notaire chez Maître Recullet, à Beauvais, de 1930 à 1932, il effectue son service militaire de 1933 à 1934 en tant que soldat de 2e classe à la Compagnie du Train-Auto n°2, à Amiens (Somme). Greffier au Tribunal civil de Beauvais de 1934 à 1935, il devient en 1936 clerc prinicpal chez MaÎtre Patin, huissier à Lille, puis vient s'établir comme huissier à Auneuil (Oise) en octobre 1937 dans une étude jumelée au cabinet d'assurances de M. V. Debray, 38 route d'Amiens à Beauvais.


L'errance

Mobilisé en 1939 comme sous-lieutenant au Quartier-Général de la 352e Compagnie Train-Auto, son unité est encerclée le 20 juin 1940. fait prisonnier le 26 juin suivant, il est envoyé à l'Hôtel des Thermes de Bagnoles de l'Orne reconverti en Oflag. Il s'en évade le 14 août et rejoint la Régulatrice routière de Chateauroux. Toujours en serive acttif, il parvient à rejoindre l'Afrique du Nord en février 1941, après avoir franchi les Pyrénées et avoir été détenu un mois dans le camp de Miranda. Il est alors affecté à la 352e Compagnie du Train-Auto à Rabat (Maroc). Le 25 septembre, il est promu lieutenant et est muté dans la cavalerie en Algérie un an plus tard, jour pour jour. En octobre 1942, il profite d'une permission pour revenir en France mais le Débarquement allié en Afrique du Nord (8 novembre 1942) et l'invasion allemande de la zone libre (11 novembre 1942) lui empêchent de regagner son unité. Quelques mois plus tard, un de ses camarades de régiment habitant Cambo-les-Bains l'informe de l'existence d'un passeur, Ruffino Jauréguy, ancien combattant antifranquiste, qui pourrait lui permettre de  gagner l'Afrique du Nord par le Pays-Basque puis l'Espagne. L'idée fait son chemin.


Le fondateur du réseau Alsace

Dans le même temps, plusieurs relations militaires cherchent un moyen de regagner l'Angleterre. En mars 1943, fort de ses connaissance, Gilbert Thibault imagine la mise en place d'une filière pour des résistants recherchés ou des volontaires pour la France Libre en passant par l'Espagne. Il fonde  la ligne "Alsace" avec l'appui de contacts parisiens : Hélène Jullien, Yvonne Deplanche, Odette Leguillier et son cousin André Bureau.

En août suivant, Gilbert Thibault se rapproche de l'OCM, notamment de Charles Verny lequel assure le financement et la fourniture de faux-papiers aux militaires transfuges. 

Dans le même temps, il reprend le portefeuille de l'agent général d'assurances V. Debray, confortant sa situation d'huissier à Auneuil.

Plus tard, il rencontre André Perruche-Joubert, alias A-6, lequel est en relation avec le Comité Français de Libération Nationale (CFLN) à Madrid par son supérieur le colonel Pierre Malaisé. Il le convainc de poursuivre le convoyage d'aviateurs alliés et de faire du renseignement pour lui. Mais ce rapprochement déplaît à Charles Verny qui cesse de financer son action.

Faute de moyens notamment financier, Gilbert Thibaut, devenu "Zéphyrin", se rapproche du réseau d'évasion Comète en novembre 1943 et en devient agent P1 avec comme mission la prise en charge du secteur Oise.

Il se rapproche ensuite du réseau Shelburn afin d'exfiltrer les aviateurs alliés vers l'Angleterre par la Bretagne. C'est ainsi que le réseau Alsace permet le rapatriement de dizaines d'aviateurs alliés.

Pris dans une souricière mise en place par la Gestapo à Paris, rue de Clichy, le 16 février 1944, il est  blessé par balle à une main. Son agent de liaison André Bureau, l'agent Shelburn Julien Perny et l'agent de Dutch-Paris Eva de Graff sont arrêtés. 

Revenu dans le Beauvaisis, Zéphyrin entre en clandestinité. Il ralentit son activité et laisse les responsabilités à Henri Maigret. 

Néanmoins, il coordonne les actions de son réseau et met en place, en août 1944, un camp de cabanes aux toîts de tôles recouverts de feuillage dans un bois difficile d'accès proche de Porcheux, au sud de Beauvais. Une vingtaine d'aviateurs trouvent refuge au "camp du Saussay", dormant sur la paille et étant nourris par les fermiers des environs.

Grâce à son action, le réseau Alsace a pu permettre l'évasion de 150 Français par la frontière espagnoole et de 120 aviateurs alliés tombés dans l'Oise ou de départements limitrophes.


Le réseau Alsace cesse son activité avec la libération du Beauvaisis, le 30 août 1944. Gilbert Thibault reprend alors du service dans l'armée reconstituée. Il sert comme lieutenant au 51e RI et participe au siège des poches de l'Atlantique. En février 1953, il part en Indochine et commande un compagnie de Transport. Il s'y distingue en parvenant à acheminer sous le feu de l'ennemi trois bataillons en janvier 1954. Il reçoit la Croix de Guerrre des TOE avec étoile d'argent. Blessé ou malade (une mort mystérieuse, selon Henri Maigret), il décède au Val-de-Grâce, à Paris, le 14 mai 1955. Une plaque, inaugurée dans le cimetière d'Auneuil en mai 2022, lui rend hommage.


Distinctions

Gilbert Thibault reçoit la Légion d'honneur des mains du général Koenig le 29 août 1949. Il est titulaire de la Croix de guerre avec plusieurs citations, d'une distinction britannique, de la Medal of Freedom avec palme d'or, de la Croix de guerre 1940 belge avec palme et de médaille commémoratives.


Sources

Fonds Xavier Leprêtre. Site asaapicardie3945.fr

Maigret Henri, Un réseau d'évasion dans l'Oise à Auneuil, 1943-1944, auteur, 1994, 213p .

SHD GR16P295720.


THIEBAUT Gilbert
Résistant FTP
par Jean-Yves Bonnard

Né le 3 juin 1921 à Gouvieux, menuisier de profession, il entre dans la Résistance chez les FTP. Il est blessé au cours d'une action de sabotage de la ligne de chemin-de-fer Paris-Amiens dans le hameau de Sailleville, à Laigneville, dans la nuit du 12 au 13 novembre 1943 par des gendarmes français. Son camarades André Corbier décède sur place. Les huit autres hommes masqués parviennent à s'échapper. Gilbert Thiébaut décède à l'hôpital de Creil le 19 novembre suivant. Une plaque apposée à Laigneville rappelle leur sacrifice.

THIERRY Joseph
Résistant
Déporté
par Jean-Yves Bonnard

Né le 2 octobre 1901 à Bresles, hôtelier dans sa commune natale, ses activités dans la Résistance lui valent d'être déporté le 28 février 1944. Détenu dans la prison de Karlsruhe, Rheinbach, Ziegenheim, il travaille dans le kommando du Sachsenhausen (Brandebourg). Libéré en mai 1945, il décède en 1949.

THIESNARD Edouard
Résistant Front National

Né le 25 mai 1914 à Pierrefonds, instituteur à Dargies, il devient l'un des responsables du Front National et est président du Comité Cantonal de Libération de Grandvilliers en octobre 1944.

THIEVANT Christian
Résistant
par Jean-Yves Bonnard

Né le 11 février 1920 à Paris, il est noté pensionnaire à l'Institution Gabriel Prévôt de Cempuis dès l'âge de cinq ans. Cette institution laïque accueille des enfants orphelins ou de famille en situation difficile. Reçu à l'Ecole normale en juillet 1938, il est nommé instituteur à Offoy. Requis au titre du STO, il trouve du travail aux Tuileries de Saint-Paul entre juin et décembre 1943. Parvenu  à retrouver ses fonctions d'instituteur à Offoy, au début de 1944, il intègre un groupe FFI et participe à plusieurs actions. Le 3 septembre 1944, il tente avec une douzaine de FFI d'arrêter des soldats allemands cachés dans un bois à Offoy et est tué. Son nom figure sur le monument aux morts d'Halloy.

THILLIEZ Armand
Résistant

Domicilié à Villers-sur-Coudun, chef du groupe FFI de Conchy-les-Pots avec le grade d'adjudant, il est en 1944 responsable du groupe 4 du sous-secteur de Compiègne-Nord FFI.

THOMAS PAULETTE épouse LECLERC

Résistante

par Jean-Yves Bonnard


Domiciliée à Senlis, elle travaille au Secours National. Avec Jacqueline Cabre et la directrice du Secours National Marguerite Gronier, elle aide à l'hébergement et au ravitaillement d'aviateurs alliés abattus.

Elle épouse M. Leclerc dont elle aura deux enfants, Anne-Marie et Jérôme.

Elle décède en 2013.


Sources

ANACR-Oise


TILLOLOY Marcel Henri

Résistant FTP du détachement Patrie

par Jean-Yves Bonnard


Né le 27 juillet 1923, ce résistant FTP du détachement Patrie est l’un des rescapés du maquis de Ronquerolles. Caché au château de Lamberval à Neuilly-en-Thelle, il rejoint le maquis de Trie-Château avec son détachement pour poursuivre la lutte armée. Il est arrêté avec son groupe le 14 août 1944 et est abattu en tentant de s’enfuir.

Son corps est jeté dans un bâtiment de la ferme incendiée.

Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de la ferme des Kroumirs.

Il reçoit la mention Mort pour la France.



TILLOLOY Robert Léon

Résistant FTP du détachement Patrie

Massacré de la Ferme des Kroumirs

par Jean-Yves Bonnard


Né le 22 avril 1921 à Chambly, ce résistant FTP du détachement Patrie est l’un des rescapés du maquis de Ronquerolles. Caché au château de Lamberval à Neuilly-en-Thelle, il rejoint le maquis de Trie-Château avec son détachement pour poursuivre la lutte armée. Il est arrêté avec son groupe le 14 août 1944 et est abattu en tentant de s’enfuir. Son corps est jeté par les Allemands dans un bâtiment de la ferme incendiée.

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Chambly et la stèle commémorative de la ferme des Kroumirs inaugurée le 29 juin 1980. Il reçoit la mention Mort pour la France.



TISSON Marc alias Roger

Syndicaliste CGT

Résistant


Né le 18 février 1913 à Egry dans le Loiret, cet ouvrier métallurgiste fait son service militaire au 40e Régiment d'Artillerie Lourde, unité dans laquelle il sert en 1940. Démobilisé, il rejoint l'Eure-et-Loir et participe à la réorganisation de la CGT clandestine. Arrêté et emprisonné pour activité syndicale et politique avec Raphaël Mansier, il est libéré et entre en clandestinité après un passage par Saint-Etienne et Lyon.

Il gagne le domicile de la famille Tronchard à Brenouille, il rejoint les Ageux fin 1943 début 1944. Avec son futur beau-père Robert Guillot, des Ageux, où se rendent souvent Edmond Léveillé et Marcel Deneux, il réalise le déraillement de deux ou trois trains dans la courbe de Sarron et à l'incendie de récoltes destinées aux Allemands.

Il épouse Rogette Guillot. Il décède le 2 août 1984.


Sources:

Famille de Marc Tisson. Nos remerciements à Ninon Edier.


TOUBANCE Maurice
Résistant de l'OS
par Jean-Pierre Besse

Né en 1922 dans la Marne, électricien à Pont-Sainte-Maxence, il fait partie des premiers groupes de l'OS. Il est arrêté en septembre 1942 et aurait été déporté.

TOUCHART Jean
Résistant
par Jean-Yves Bonnard

FFI tué à Songeons le 30 août 1944.
Son nom est inscrit sur une stèle commémorative de Songeons établie là où il est "tombé glorieusement".

TOUSTOU Robert

Résistant de Combat Zone Nord

déporté

par Jean-Yves Bonnard


Né le 3 juin 1902 à Paris (4e arrondissement), il exerce la profession de chapelier à Compiègne où il réside rue Saint-Corneille en 1920. Fils du chapelier Henri Julien Toustou et d’Amélie Alice Péron, il fait son service militaire à compter du 10 mai 1922, est nommé chasseur de 1ère classe le 16 octobre 1922, caporal le 16 novembre suivant puis sergent le 26 avril 1923.

Revenu dans ses foyers, il épouse Germaine Poirier (née à Orléans en 1905) dont il a deux filles, Jacqueline (née en 1924) et Françoise (née en 1933). La famille réside au n°40 rue de Solférino à Compiègne.

Réserviste, Robert Toustou passe au 507e régiment de chars de combat puis au 67e régiment d’infanterie. Convoqué le 11 avril 1938, il est renvoyé dans ses foyers le 17 avril 1939 avant de reprendre du service. Sergent de réserve, il est chef d’une section de mitrailleuses pendant la Campagne de France (1940). Il reçoit la Croix de guerre 1939-1940 avec étoile d’argent et deux citations, la première à l’ordre du 24e régiment régional de Garde pour son action lors des combats  de La Fère (17-20 mai 1940) et à l’ordre de la division pour son action lors des combats de Verberie (9-10 juin 1940). Il est démobilisé en juillet 1940 en Haute-Vienne et rentre à Compiègne.

Il entre dans le Bataillon de France, nom d’un groupe de résistants de Compiègne, début 1941, dirigé par Georges Tainturier. Ce dernier est lié au réseau parisien Hector du mouvement Combat Zone Nord d’Henri Fresnay. Parmi ses activités, collecte de renseignements, diffusion de presse clandestine et constitution de dépôts d’armes.

Infiltré par l’agent double Jacques Desoubrie, le groupe est démantelé par le contre-espionnage allemand. Arrêté le 3 mars 1942, Robert Toustou est incarcéré le jour même à la prison de Fresnes. Il est déporté à Sarrebrück le 18 février 1942 en vertu du décret Nacht und Nebel.

Il est condamné à quatre ans de travaux forcés le 19 octobre 1942 par le 2e sénat du Volksgerichtshof. Il est transféré le 8 octobre 1943 au bagne de Sonnenburg. Il est transféré le 29 novembre 1944 au camp de Sachsenhausen.

La date et les conditions du décès de Robert Toustou ne sont pas élucidées. Une version indique qu’il aurait été abattu par un garde SS près de Redlin (région de Schwerin), le 30 avril 1945 durant la marche de la mort. Une autre qu’il aurait disparu lors de son hospitalisation par la Croix-Rouge après avoir été blessé au bras gauche.

Son nom figure sur le monument aux morts de Compiègne, ville où une rue lui est dédiée depuis 2012.


Sources

Le Parisien, 1er novembre 2012 – Genweb – FMD – AD Oise RP2177, 6MP190.

FILAIRE Bernard, Jusqu’au bout de la Résistance, 1997.



TOUTAIN René Louis Henri 

Résistant CND-Castille

Déporté n°31170

par Jean-Yves Bonnard


Né le 1er mars 1901 à Hautbos (Oise), maire de Hautbos, il s’engage dans la Résistance le 1er février 1943 comme agent de renseignement P2 au réseau Confrérie Notre-Dame. Arrêté le 9 juillet 1943 à son domicile où il cache un réfractaire au STO, Jacques Peraux. Interné à la caserne Agel à Beauvais, au camp de Royallieu à Compiègne, il est déporté le 28 octobre 1943 au camp de concentration de Buchenwald (matricule 31170). Transféré au camp de Dora (johanngeorgenstadt), il y décède le 20 janvier 1944. Il reçoit à titre posthume la Croix de Guerre 1939-1945 et sera promu Chevalier de la Légion d’Honneur en 1954. Il est reconnu mort pour la France et mort de déportation (arrêté du 6 septembre 2000).


TOUSSAINT Paulette
Résistante Front National

Né le 30 mars 1905 à Sedan, femme du notaire d'Haudivillers, prisonnier de guerre, elle participe en liaison avec le Front national à l'évasion des aviateurs alliés vers l'Espagne. Elle héberge les six semaines précédant la Libération un aviateur anglais à qui elle a sauvé la vie lors d'une perquisition à son domicile par les Allemands. Elle décède le 21 septembre 1990.

TRUMEL Marcel
Résistant du réseau Alliance
Fusillé

Né le 5 mars 1923, membre du réseau Alliance, il est arrêté le 17 septembre 1943, déporté le 17 décembre 1943 et fusillé à Heilbronn le 21 août 1944.
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