FTP-detachement-Jacques-Bonhomme

Le détachement FTP Jacques Bonhomme
par Jean-Pierre Besse et Jean-Yves Bonnard, mise à jour du 21 avril 2024

Responsable du Front national (FN) sur la région de Saint-Just-en-Chaussée, Georges Jauneau, alias "Jacques", est souvent présenté comme le chef du détachement Jacques Bonhomme. Dans la théorie, c'est exact puisque le Front National chapeaute les FTP, mais dans la pratique les choses se passent différemment.

Organisation
Créé officiellement en mai 1942, le détachement Jacques Bonhomme est signalé pour la première fois dans les communiqués FTP en 1943.
Jusqu'au 3 juillet 1944, le détachement a pour chef Pierre Bergère, alias "Alexandre" et se compose de deux groupes. 
Le groupe 1 est placé sous la direction de Pierre Bergère avec comme adjoint Edouard Poilleux, alias "Alexis", qui a le grade de lieutenant. 
Le groupe 2 est dirigé depuis mars 1942 par Henri Vincenot, gardien du château de Wavignies, avec comme adjoint Jean Dupuy. Les hommes qui le composent proviennent de Wavignies, Ansauvillers, Gannes et Catillon-Fumechon. Ils se réunissent au café de l'Etoile, sur la route nationale, à Wavignies.

Georges Jauneau

Composition du détachement FTP Jacques Bonhomme


Commandant: Pierre Bergère, alias Alexandre, jusqu'au 3 juillet 1944

Groupe 1

           Pierre Bergère, chef de groupe

           Marcelle Devaux

           René Devaux

644     Jules Renard

1525   Edouard Poilleux, alias Alexis

1535   Eugène Dupressoir, alias Robert, sous-lieutenant

2035   Robert

2037   Théophile

2042   Roland Dutriaux

2044   André

2045   Jean Berthot

2159    Roger Doré

Groupe 2

(Wavignies, Ansauvillers, Gannes, Catillon-Fumechon) 

           Henri Vincenot, alias Michel, chef de groupe,

           Jean Dupuy, sous-chef

2019    Michel Cozette, arrêté, emprisonné, libéré le 17 août 1944

            Anicet Deilhes, alias Rémi et Raoul, sergent

            Richard Merceille

 Actions revendiquées par le détachement Jacques Bonhomme

1943
- 3 avril : attaque d'un convoi de munitions à Maignelay,
- 17 avril : incendie de 900 000 litres d'alcool à la distillerie de Wavignies,
- En septembre : Le détachement Jacques Bonhomme revendique la coupure de plus de cinquante fils téléphoniques dans la région de Beauvais et Méru.
- 17 septembre : sabotage d'une locomotive à Nogent-sur-Oise,
- 23 septembre : coupure d'une vingtaine de lignes téléphoniques dans le secteur de Beauvais (2e groupe),
- 20 octobre : déraillement sur la ligne Montdidier-Compiègne à Wacquemoulin, d'un train destiné aux Allemands. Vingt-cinq wagons sont détruits et la locomotive est inutilisable (1er groupe),
- 6 novembre : sabotage de la voie ferrée Creil-Beauvais à Cramoisy,
- 10 novembre : sabotage de la voie ferrée Paris-Amiens à Laigneville,
- 15 novembre: sabotage de la voie ferrée Paris-Amiens à Rollancourt,
- 6 décembre : sabotage du réservoir d'alcool à Noyer-Saint-Martin,
1944
- 2 février : destruction de deux locomotives à Saint-Just-en-Chaussée ; attaque à la grenade et au fusil-mitrailleur de trois camions allemands à Breteuil et Wavignies,
- 6 avril : sabotage de la voie ferrée Paris-Amiens à Gannes,
- 18 avril : sabotage de la voie ferrée Montdidier-Compiègne à Wacquemoulin,
- 20 avril : sabotage de la voie ferrée Paris-Amiens à La Hérelle et déraillement d'un train,
- 30 avril : attaque à la grenade d'un camion allemand à Mouy,
- nuit du 30 avril au 1er mai : sciage de 3 poteaux de la ligne téléphonique Laigneville - Pont-Sainte-Maxence à Villers-Saint-Paul (groupe 1),
- soir du 1er mai : sabotage de la voie ferrée Beauvais-Clermont (remplaçant la ligne Paris-Amiens) à La Neuville-en-Hez (les rapports officiels hésitent entre Litz et La Rue-Saint-Pierre). La locomotive et 10 wagons transportant du matériel militaire sont détruits (groupe 1),
- 3 mai : sabotage de la voie ferrée Paris-Amiens à Saint-Remy-en-l'Eau,
- 6 mai : sabotage de la voie ferrée Paris-Gournay à La Chapelle-aux-Pots,
- 6 juin : sabotage du câble souterrain Paris-Lille à Beauvais et à Breteuil,
- 2 juillet : sabotage de la voie ferrée Montdidier-Compiègne à Estrées-Saint-Denis.

Rapport du 4 mai 1944 sur l'activité  militaire (RIV, IR 27) RIV: Région IV - IR 27 : Interrégion 27 - Le matricule 1525 (et non 1325) est Edouard Poilleux (alias Alexis), Archives Jean-Pierre Besse.

Extrait du Patriote de l'Oise n°21, de décembre 1943, relatant les actions des différents détachements FTP de l'Oise en septembre et octobre.

La rafle du 3 juillet 1944

Arrêté par les Allemands chez René Devaux, à Montreuil-sur-Brêche le 2 juillet avec son camarade Jean Duverre, Anicet Deilhes (alias Raoul) cède sous la pression de l'interrogatoire et dénonce ses camarades. Une vaste opération est alors menée dans le secteur de Saint-Just-en-Chaussée le lendemain.

Les arrestations qui touchent le détachement Jacques Bonhomme le 3 juillet 1944 ont un effet dévastateur : Henri Vincenot est abattu tandis qu'il tente de s'enfuir. Eugène Dupressoir et Jacques Dupuy, sont arrêtés, brutalisés lors de leur interrogatoire et déportés. Pierre Bergère parvient à fuir et entre en clandestinité. Sont aussi arrêtés Marcel Baudouin, Jean Bugar, René et Marcelle Devaux, Pierre Dubois, Adrienne Delamarre, Marie Dubezack épouse Bugar, Joseph Lemaître, Henri Réant, Lucien Sueur. Enfin, d'autres personnes ont été arrêtées ce jour-là sans preuve d'appartenance à la Résistance. Il s'agit de Roger Chambon, Henri Delicq, Emmanuel Lequien, Tuillet et Henri Reant.

La recomposition du Détachement Jacques Bonhomme

Devenu inutile aux yeux des Allemands, Anicet Deilhes est arrêté à son tour et déporté par le convoi du 17 août 1944 à destination de Buchenwald. Les interrogatoires de ses anciens camarades n'ayant pas abouti à de nouvelles arrestations, les autres membres du Détachement Jacques Bonhomme mettent en place une nouvelle structure en trois groupes. Edouard Poilleux prend la tête du détachement et mène des actions principalement lors de la Libération.

Composition des FTP Jacques Bonhomme après le 3 juillet 1944


Chef du détachement : 1525   Edouard Poilleux, alias Alexis, lieutenant

Groupe 1

644    Jules Renard, sergent, chef de groupe

640    Michel Delormel

641    Gilbert Lavalle

642    Jean-Pierre de Rubercy, alias Tony

645    Marcel Plessier, alias Jean Renaud

1591  Louis Cartier

2159  Roger Doré, alias Claude

2160  Paul Trousselle, alias Victor

2174  Serge Mannier alias Charles

2178  Raymond Watteliez, alias Georges

2179  Gabriel Dutriaux

9428  Gilbert Demercy

Groupe 2

2045  Jean Berthe, chef de groupe

680    Jean Delamotte

881     Armand Doré, alias Etienne, caporal (noté aussi en groupe 3)

882     Robert Riquaire, allias Désiré (noté aussi en groupe 3)

883     Alexis Mathias, alias Adrien (noté aussi en groupe 3)

884     René Debeaupuis, alias Henri (noté aussi en groupe 3)

886     Lucien Lecas, alias Eugène (noté aussi en groupe 3)

887     René Dugrosprez, alias Auguste (noté aussi en groupe 3)

2176   Cyrille Ballin

9429    Michel Bourgeteau

9430    Fernand Bucamp

9432    Louis Macquart

            Fernand Decaix

Groupe 3

2019   Michel Cozette, alias Marcel, chef de groupe

           René Brefnot, chef de groupe après Michel Cozette

880     Serge Delamotte

2042   Roland Dutriaux

2134   Maurice Lahoche

2175    René Mercier

9431    Auguste Beauvais

9432    Christian Bachy

9433    Klébert Maillard

9434    Julien Madrosky ou Madrasky

9436    André Lecomte

            Roland Hénon

            Fernand Lecomte

            André Bocquet

            Edmond Bocquet

            Jean Vivier

            Georges Garnier

Sources : Archives Edouard Poilleux, citées par Laurent Tabary in 3 juillet 1944, 2023, p.82.

 Liens :
Sources :
AD Oise, 33 W 8253 bis - AD Oise, 33 W 8 351 - AD Oise, 33 W 8 254 et 33 W 8 254 bis.
Le Patriote de l'Oise n°26 de mai 1944 - Le Patriote de l'Oise de 1944 à 1950, hebdomadaire.
Tabary Laurent, 3 juillet 1944, 2023.
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