Une extension dans la zone nord
Jusque-là restreinte à la zone sud, la Milice française est autorisée à étendre son activité à la zone nord en janvier 1944.
Les Renseignements généraux, le 14 janvier 1944, remarquent : " l'entrée au gouvernement de Darnand a été saluée avec joie par les militants des partis nationaux qui redoublent d'efforts en vue de recruter des miliciens..." puis s'attardent à nouveau sur les divergences de vue entre le PPF et le Francisme.
Le rapport évoque la possible nomination comme chef de la Milice départementale de Paul Gervaise, né à Coutances (Manche) en 1888, masseur pédicure à Lamorlaye.
Il ajoute : "Déjà un premier contingent de volontaires pour les sections antiterroristes est à l'instruction. Les avantages pécuniaires ont été augmentés. Chaque milicien touchera environ 6 000 francs par mois et bénéficiera du logement, de la nourriture et de l'habillement. Le milieu paysan est celui qui s'intéresse le plus à la formation de la Milice. Les cultivateurs se sentant particulièrement visés par les terroristes".
Un engouement très limité
Fin mai 1944, le siège de la fédération régionale, à Saint-Quentin, mène une intense propagande (affiches "Contre le communisme - Milice française, photographies grand format de Joseph Darnand, annonce de réunions publiques) auprès des commissariats, des gendarmeries ainsi qu'auprès des mairies.
Le délégué départemental de l'Oise est alors Michel Taleu. Ce dernier écrit dans une lettre datée du 26 juin 1944 : "A ma
connaissance, aucun milicien en uniforme n'existe actuellement dans le
département".
En juin 1944, le siège de la Milice se trouve au n°30 rue d'Amiens à Beauvais. D'abord installés à l’École normale des
garçons, rue de Pontoise, le cantonnement et les bureaux sont déplacés. Ainsi, c'est le siège de la LVF, rue Sadi-Carnot, qui reçoit les adhésions lors de la réunion publique du 17 juin.
En juillet 1944, Paul Martineau est nommé délégué départemental pour l'Oise. Dans une lettre adressée au maire de Beauvais, il propose qu'un boulevard porte le nom de Philippe Henriot, ministre de l'Information "assassiné lâchement à son poste parce qu'il disait la vérité". Un employé beauvaisien du Trésor, Ernest Tichoux, est alors secrétaire de la délégation départementale.
Malgré les avantages pécuniaires et en nature promis, peu de miliciens sont recrutés dans l’Oise.
A la Libération, les membres de la Milice française sont activement recherché.En fuite, Michel Taleu est condamné à mort par contumace le 12 juillet 1945. Ernest Tichoux, quant à lui, en fuite également, est condamné le 8 juin 1945 à vingt ans de travaux forcés et d'interdiction de séjour.
Sources :AD Oise, 93 W 11 104.
Liens :
• Les autres organismes de la collaboration
• Le Rassemblement national populaire (RNP)
• Le Parti populaire français.
• La Légion des volontaires français contre le bolchévisme
• Lettre du préfet aux maires du département, 30 mai 1944