Les prises d'otages à la suite d'une action de la Résistancepar Jean-Pierre Besse
A la différences des cinq otages originaires de l'Oise fusillés comme otages à Amiens ou au Mont-Valérien dans le cadre des représailles décidées au niveau national par les autorités d'Occupation, les Allemands ont arrêté dans l'Oise plusieurs habitants du département en réponse à des actions de Résistance. La liste qui suit n'est pas exhaustive, elle relève les plus importantes de ces opérations.
Le 16 avril 1943, une sentinelle allemande qui garde le viaduc de Commelles est enlevée et retrouvée morte quelques jours plus tard. Dans les jours qui suivent, les Allemands arrêtent Edouard Frémont, Albert Peuillot, Louis Grébaux et Jules Marchand, tous employés des chemins de fer domiciliés à Lamorlaye ou Coye-la-Forêt, qui sont transférés le 30 juin à la caserne Agel.
Le 15 décembre
suivant, un soldat allemand est retrouvé inanimé sur la route nationale 16 à Lamorlaye. La semaine suivante, la police allemande arrêtent dix personnes dans la commune (Louis Arbez, Pierre Arbez, Louis Bader, Bernard Brisset, Marius Deprez, Ferdinand Nicolas...) qui sont transférées à la caserne Agel d'où elle sont libérées le 30 janvier 1944.
Le 23 janvier 1944, à la suite de l'exécution par la Résistance d'un collaborateur de Chantilly, la Feldgendarmerie de Chantilly arrête, entre 5 h30 et 10 h 30, deux cent cinquante habitants de Chantilly qui sont conduits au Château, sans souci, route des Aigles. Un très grand nombre d'entre eux est relâché mais vingt-quatre arrestations sont maintenues, les personnes arrêtées sont internées à Royallieu. Trois sont par la suite déportées, parmi eux le curé doyen Charpentier.
Le 20 juin 1944, suite à l'attaque d'un motocycliste allemand à Sainte-Geneviève, quatorze hommes sont arrêtés dans la commune puis transférés à la caserne Agel et à Fresnes. Sur ces quatorze hommes, trois seulement sont domiciliés dans la commune, les autres sont domiciliés à Paris ou dans d'autres régions.
Le 11 août 1944, à 15 heures, un militaire allemand est abattu à Noailles sur le chemin qui relie le CD 44 au château de Parisifontaine. Une formation allemande cerne le bois, un habitant qui est dans le bois, Alexandre Perrotte, est abattu. Deux jours plus tard, trois cents à quatre cents Allemands cernent la commune à 3 heures du matin et arrêtent les hommes qui sont incarcérés au château. C'est au cours de cette opération que deux responsables interrégionnaux de la Résistance communiste : Jean Lagarrigue et Albert Meunier sont tués.
Sources :AD Oise, 33 W 8 243 - AD Oise, 33 W 8 250
AD Oise, 89 W 10 913 - Leprêtre Xavier, Même au péril de la liberté... Senlis, Chantilly... 1940-1944, 2 tomes, Nyon, auteur, 1992, 142 et 222p .
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