1939 La drôle de guerre dans l'Oise

La drôle de guerre dans l'Oise

Le pacte germano-soviétique
Le 23 août 1939, l’Allemagne et l’URSS signent un pacte de non agression prévoyant, dans un accord secret, le partage entre leurs deux pays de la Pologne, de la Finlande, des Pays baltes et de la Bessarabie. Le même jour, face à l’aggravation de la situation internationale, le gouvernement d’Édouard Daladier décide du rappel d’un contingent supplémentaire de réservistes.
Tandis que la presse communiste se félicite de la paix sauvegardée, l’ensemble des autres journaux,  locaux et nationaux, dénonce ce qu’ils considèrent comme une trahison. Le 27 août, le gouvernement Daladier interdit la parution de l’Humanité.

La mobilisation générale
Les intentions pangermanistes allemandes entraînent Hitler àréclamer en août 1939 le rattachement de la Prusse Orientale à l’Allemagne par le corridor de Dantzig.Malgré les interventions du pape et du président Roosevelt, la tension entre Paris, Londres et Berlin ne retombe pas.
Le 1er septembre, l’Allemagne attaque la Pologne. À l’instar de la Grande-Bretagne liée à la Pologne par un accord, le gouvernement français décrète la mobilisation générale qui doit prendre effet sur tout le territoire français, l’Algérie et la Tunisie le 2 septembre à 0 heure.

La France en guerre
Le dimanche 3 septembre 1939, des prières pour la paix résonnent dans toutes les églises de l’Oise. Faute de réponse du Führer à sa demande de retirer ses troupes engagées en Pologne, Lord Chamberlain annonce l’état de guerre entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
En soirée, suite au refus du gouvernement du Reich de cesser tout acte d’agression contre la Pologne, le gouvernement français se considère également en état de guerre à 17h00. Face aux événements, la presse de l’Oise adapte son rythme de parution, son contenu et son tirage.

La défense passive
La mobilisation des hommes partant sous les drapeaux est accompagnée d’une mobilisation de la population civile par l’instauration de mesures de défense passive prévues de longue date.
Les familles s’organisent pour faire face à ces départs, installer des infirmeries, adapter leurs habitations (occultation des fenêtres, aménagement d’abris publics sous les immeubles et dans les carrières souterraines, creusement de tranchées…) et participer aux exercices d’alertes sous la conduite des municipalités.

La Ligne Chauvineau
Imaginée dès 1931  pour défendre la région parisienne, cette ligne fortifiée longue de 130 km est construite à partir de septembre 1939 sous la direction du général Chauvineau, commandant le génie de la région de Paris. Constituée de casemates, de tranchées, d’observatoires, de fossés antichars, de tétraèdres et de zones inondables, elle est conçue pour être équipée de l’armement des forces chargées de défendre les positions.
Construite par des Régiments Régionaux de Travailleurs, elle s’étend entre Conflans-Sainte-Honorine et La Ferté-sous-Jouarre derrière l’Oise, la Nonette, la Grivette, l’Ourcq et la Marne.

Le Camp de Plainval
De septembre 1939 à mai 1940, la Ferme de Lèvremont à Plainval est réquisitionnée pour être le Centre de Rassemblement des Etrangers.

La crise communiste

Après avoir apporté son soutien au pacte germano-soviétique, le parti communiste français approuve l’intervention de l’URSS en Pologne le 17 septembre.

L'installation d'unité aérienne dans l'Oise
Dès avant-guerre, l’Armée de l’Air française lance une campagne de réquisition de terrains d’aviation dansle département de l’Oise.
Outre les aérodromes existants, des champs d’aviation utilisés pendant la Grande Guerre et des hippodromes sont sélectionnés.
Des groupes de chasse sont ainsi positionnés à Beauvais-Tillé, Gouvieux-Chantilly- Les Aigles, Betz-Bouillancy, Le Plessis-Belleville et Roye-Amy.
La situation géographique du département permet aux unités de chasse de s’insérer dans le dispositif avancé de la protection de Paris et d’assurer des missions jusqu’aux frontières du Nord.
Pourtant, à l’automne 1939, les terrains sont encore en cours d’aménagement et loin de disposer de tout le matériel nécessaire pour mettre en œuvre
l’ordre de bataille prévu.

Les pleins pouvoirs à Daladier
Déjà détenteur de pouvoirs spéciaux par délégation spéciale du Parlement, le gouvernement Daladier obtient, le 1er décembre 1939, les pleins pouvoirs par la modification de la loi de 1934 sur l’organisation de la nation en temps de guerre. Par leur caractère légal, ces mesures exceptionnelles et  temporaires
deviennent définitives jusqu’à la fin des hostilités. Le projet est adopté par l’assemblée nationale par 318 voix contre 175 dont les députés de l’Oise Jean Biondi et Jean Vassal. Le sénat vote les pleins pouvoirs par 249 voix (dont les trois sénateurs de l’Oise) contre 19. Le président du conseil est aussi ministre des Affaires étrangères et ministre de la Guerre et de la Défense nationale.

Un drôle d'hiver
L’affectation d’une partie de la population masculine dans ses unités militaires prive les communes de forces vives. Si les industries et les exploitations
agricoles manquent de main d’œuvre, les services de santé se trouvent aussi en sous effectif avec la mobilisation des médecins et infirmiers.
Tandis que Beauvais, Compiègne, Senlis voient leurs régiments partir pour la frontière, d’autres troupes stationnent dans le département dans l’attente
d’ordres de départ. C’est ainsi que Ressons-sur-Matz devient le siège du PC de la 1ère Division d’Infanterie Motorisée constituée des 1er, 43e et 110e Régiments d’Infanterie tenant garnison à Lille, Valenciennes et Dunkerque.
Entre deux manœuvres, ces hommes viennent se ravitailler et tuer le temps en ville.
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