Atterrissage et operations pick up

Les atterrissages et enlèvements (opérations pick-up)

par Jean-Pierre Besse

 

Pour ramener à Londres les renseignements recueillis par les différents agents et réseaux, pour enlever certaines personnalités politiques ou certains agents menacés, il faut avoir recours à des opérations pick-up (enlèvement). Mais le voyage ne se fait jamais à sens unique, Londres fait aussi parvenir ainsi en France des agents, de l’argent ou du matériel).

Il fallait donc faire atterrir clandestinement, de nuit des avions légers, le plus souvent des Lysander. Dans l'OIse, le 161 squadron de la RAF réalise plusieurs opérations pick-up.

Capable de voler en rase-mottes, cet avion est l'appareil idéal, il peut emporter deux containers. Il faut d'abord repérer un terrain plat de 500 m sur 600, bien dégagé aux alentours de façon à ce que, dans un carré de 1 kilomètre environ de côté, il n’y ait pas d’obstacles supérieurs à 200 m.

Le comité de réception dispose sur le terrain quatre lampes formant un T, la grande branche du T est orientée dans le sens du vent. L'avion arrive par la base du T, se pose après avoir donné un bref coup de projecteur, tourne autour de la lampe la plus à gauche et revient en roulant jusqu'à la base du T où il fait demi tour. C'est là que les passagers et les colis attendent.

L'opération dure en tout de cinq à dix minutes, l'avion ne reste pas au sol plus de deux minutes. Ces opérations se déroulent uniquement pendant la période comprise entre le surlendemain du premier quartier de lune et la veille du dernier.

Les pilotes du 161 squadron  RAF. De gauche à droite F/O J A Mc Cairns, S/L Hugh Verity, G/C Percy Charles "Pick" Pickard, F/L Peter Vaughan-Fowler et F/O Frank "Bunny" Rymills.

Une quinzaine d’opérations pick-up a été réussie dans le département ( 2 en 1941, 10 en 1943, 2 en 1944) ; une petite dizaine ayant échoué.

Trois réseaux ont organisé et bénéficié de ces opérations : Alliance, CND et SR-Air puis le réseau Samson.


Les premières, qui portent le nom d’un peintre, se sont déroulées dans la région de Betz-Nanteuil-le-Haudouin.

Les secondes, repérées par un prénom de femme, dans la région d’Estrées-Saint-Denis.

Les troisièmes, qui portent un nom de fleur, dans cette même région.

 

 

Sources :

AN, 72 AJ 39 - Passy (colonel), Mémoires du chef des services secrets de la France libre, Paris, Odile Jacob, 2000, 806p.


Liens :


- Nuit du 1er au 2 octobre 1941 : Opération Brick

- Nuit du 23 au 24 mars 1943 : Opération Jockey

- Nuit du 21 au 22 mars 1943 : Opération Madeleine

- Nuit du 15 au 16  juin 1943 : Opération Degas

- Nuit du 15 au 16 juin 1943 : Opération Nicolette - terrain Pêche

- Nuit du 17 au 18 juillet 1943 : Opération Renoir

- Nuit du 15 au 16 août 1943 : Opération Durer

- Nuit du 13 au 14 sept. 1943 : Opération Ingres

- Nuit du 15 au 16 sept. 1943 : Opération Ingres

- Nuit du 16 au 17 sept. 1943: Opération Claudine - terrain Pêche

- Nuit du 16 au 17 oct. 1943 : Opération Magdalen

- Nuit du 16 au 17 oct. 1943 : Opération Marguerite - terrain Roger

- Nuit du 18 au 19 oct. 1943 : Opération Magdalen

- Nuit du 7 au 8 nov. 1943 : Opération Magdalen

- Nuit du 9 au 10 nov. 1943 : Opération Nathalie - terrain Pêche

- Nuit du 12 nov. 1943 : Opération Gloxinia - terrain Roger

- Nuit de décembre 1943 : terrain Roger

- Nuit du 2 juin 1944 : Opération Japonica - terrain Roger

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